Depuis quelques ann�es d�j�, pour les titulaires de CCP effectuer un retrait d�argent � la poste rel�ve de la gageure, un v�ritable parcours du combattant, et souvent ils ressortent d�pit�s, frustr�s face � des �criteaux pos�s sur les comptoirs portant l�inscription �pas d�argent�. Tout le monde se pose la m�me question �Comment se fait-il que je ne peux pas retirer mon argent ?� ou �pourquoi alors nous oblige-t-on � ouvrir un compte CCP si la poste ne peut disposer de liquidit�s que par intermittences ?� Le 20 de chaque mois, jour o� les retrait�s per�oivent leur pension, l�affluence dans les bureaux de poste est consid�rable, donnant souvent lieu � des sc�nes des plus tristes pour le moins : des altercations entre usagers, des personnes �g�es, d�j� fragilis�es par la maladie pour nombre d�entre elles, passent des heures debout, dans des files d�attente interminables, certaines assises par terre, d�autres couch�es � m�me le sol. Certaines, ce jour-l�, sont sur les marches de la poste comme � Khemis Miliana, juste apr�s la pri�re du sobh accomplie dans la mosqu�e toute proche. A l�ouverture, c�est souvent la cohue et les bousculades, et les personnes faibles tombent. M�me pour les guichetiers, le 20 de chaque moins est consid�r� comme une journ�e noire, ayant � subir souvent des remarques parfois d�sobligeantes de la part du public. Il s�agit de spectacles qui sont devenus coutumiers, qui perdurent, � longueur d�ann�e, mais auxquels il semble que la solution tarde � venir. Pourtant, un ministre de la Poste, accompagn� du DG d�Alg�rie Poste, avait d�clar� lors de la visite qu�il avait effectu�e, ici : ��a y est, nous venons de signer une convention avec la Banque centrale et la crise va �tre r�sorb�e.� Dans la foul�e, il avait m�me promis, publiquement et solennellement, aux communes de Miliana et de Khemis Miliana, la r�alisation de deux grandes postes. A ce jour, rien n�est venu, ni la r�sorption de la tension sur les liquidit�s ni la construction de nouveaux bureaux de poste. Pourtant, les responsables en haut lieu adressent aux cadres locaux des bureaux de poste des instructions pour veiller � offrir aux usagers le meilleur accueil possible dans les meilleures conditions possibles. Il faut se rendre dans certains bureaux (en dehors de quelques endroits) pour constater que ces conditions sont loin d��tre remplies, faute de moyens. Les structures sont v�tustes, sous-�quip�es, personnels insuffisants � qui on demande trop. C�est facile de �pondre des notes de service � partir des bureaux confortables d�Alger�, nous dit un postier qui a tenu � garder l�anonymat. Par ailleurs, parmi les agents de la poste, et m�me des responsables, les langues se d�lient, eux-m�mes exc�d�s par la situation qui s�vit. A propos du manque de liquidit�s, on nous explique : �Quand le probl�me est apparu, Alg�rie Poste, qui avait institu� une taxe de 20 DA pour tout versement de chaque tranche de 5 000 DA, l�avait abolie pour encourager les unit�s �conomiques � venir d�poser leurs liquidit�s. La suppression de cette taxe a permis de juguler quelque peu la crise, un certain temps. Mais tr�s vite, nous a-t-on fait savoir, la taxe a �t� r�tablie. Imaginons que pour un milliard de centimes, l�auteur du versement doit payer une taxe de 4 millions de centimes. Comparativement, ces fournisseurs de liquidit�s peuvent op�rer leurs d�p�ts dans les banques, sans qu�aucune taxe ne leur soit exig�e. � Un autre ph�nom�ne, tr�s connu, s�est d�velopp�, � savoir la peur de ne pas trouver d�argent dans les bureaux de poste, ce qui pousse les titulaires de CCP � retirer le maximum d�argent dont leurs comptes sont cr�dit�s. Donc, par r�action, tout le monde pr�f�re garder son argent chez lui. De ce fait, seul un faible pourcentage des liquidit�s r�int�gre les organismes financiers. Selon d�autres sources, la Banque centrale ne fournit qu�un faible pourcentage des commandes. Une autre mesure adopt�e vient compliquer le fonctionnement des services postaux, � savoir l�envoi d�un mandat, ou le paiement de la facture t�l�phonique. Pour une contravention, il faut patienter dans des files d�attente interminables, les guichets sp�cialis�s ayant �t� supprim�s. �Chaque guichet se charge de toutes les op�rations. � En attendant que des solutions radicales soient trouv�es, le retrait de liquidit�s continue � �tre un v�ritable parcours du combattant, un calvaire pour les usagers de la poste.