En Kabylie, de Makouda � Dra� El Mizan en passant par Azazga, la fermeture des si�ges de da�ra, d�APC et des routes nationales obstru�es se multiplient depuis plusieurs mois. Des manifestations qui viennent rappeler aux pouvoirs publics tout ce qui reste � rattraper dans le domaine du d�veloppement. Malgr� les discours officiels et les statistiques, on ne compte plus les contr�es de la wilaya de Tizi-Ouzou o� les populations locales crient au droit d�avoir leur part de d�veloppement. C��tait le cas, hier, lorsque des centaines de citoyens sont sortis un peu partout se faire entendre, qui pour une �banale� histoire de bitumage de route, qui pour r�clamer le raccordement au r�seau de distribution de gaz naturel ou encore pour exiger que des citoyens soient trait�s par la justice sur un pied d��galit�. M. Azedine Ainsi, hier, Azazga a renou� avec la protestation populaire qui se manifeste de mani�re quasi cyclique dans cette commune. Hier, l�APC et la da�ra ont �t� bloqu�es par les villageois de Cheurfa (12 000 habitants) qui ont proc�d� t�t le matin � la fermeture momentan�e de la RN71 et battu le pav� en criant des slogans et en arborant des banderoles revendiquant leurs droits civiques en signant �on n�est pas des hors la loi�. Leurs revendications concernent deux volets : l�attribution jug�e discriminatoire des logements sociaux dont seraient victimes les n�cessiteux de leur village et le d�ni de d�veloppement qu�ils disent s�abattre sur leur village. Plus explicites, ils affirment, dans une d�claration adress�e au chef de da�ra avec ampliation au wali et dont une copie a �t� remise � notre r�daction, que la liste des b�n�ficiaires des logements sociaux de Tizi N�flikki, outre le fait qu�elle renfermerait des indus b�n�ficiaires, n�a pas �t� affich�e officiellement et que le comit� de leur village n�a pas �t� associ� aux diff�rentes d�lib�rations. Leur col�re est d�autant plus grande que certains n�cessiteux auraient �t� retir�s de la liste des b�n�ficiaires �revisit�e par la commission de recours�, selon la d�claration qui d�nonce son �opacit �. En apart�, ils s�interrogent o� sont pass�s les 55 logements sur les 130 en comp�tition puisque, selon eux, seuls 75 ont �t� distribu�s. Pour du goudron � Azazga, la justice � Makouda Le second point � l�origine de l�ire des citoyens, qui menacent de radicaliser leur mouvement si rien de nouveau ne profile � l�horizon, concerne la non-satisfaction des dol�ances des villageois portant sur le bitumage et l��quipement des pistes �alors que les villages environnants ont b�n�fici� de ces op�rations�, l�adduction au r�seau d�AEP et l��lectrification du secteur de Dherika, l��tude du sch�ma d�assainissement entam�e en 2010, le rev�tement d�un tron�on de la RN71, la non-mise en service du r�servoir d�eau de Thamadhaght Ouzemmour, les omissions de raccordement au gaz naturel. Le comit� de village, qui nous a longuement entretenu des dol�ances citoyennes, s�est enfin interrog� si Cheurfa faisait ou non partie de la commune d�Azazga. Nous avons vainement tent� de nous rapprocher de l�APC et de la da�ra pour avoir leur version, les pr�pos�s au portail ayant affirm� qu' �ils n'�taient pas l�. Plus au nord de la wilaya, � Makouda plus pr�cis�ment, hier encore, des citoyens de Tassadart, anim�s d�un sentiment d�injustice et de col�re, sont sortis pour exiger la s�curit� dans leur village et �taler sur la place publique le cas d�une famille qui, assurent-ils, est victime d�un conflit inextricable et dont les plaintes en justice sont rest�es pendantes � ce jour. Pour attirer l�attention des pouvoirs publics, ils ont proc�d� � la fermeture du si�ge de la da�ra durant toute la matin�e d�hier avant de remettre au chef de da�ra une lettre ouverte, adress�e au pr�sident de la R�publique et aux autorit�s civiles et militaires. Les RN68 et 25 encore et toujours Au sud de la wilaya en revanche, des dizaines d'habitants du village Belouadi, dans la commune de Dra� El Mizan (wilaya de Tizi-Ouzou), ont ferm�, hier dimanche, la RN68 � la circulation automobile, � hauteur de l'agglom�ration de Boufhima, � mi-chemin de leur chef-lieu de da�ra et celui de Tizi-Gheniff. Les manifestants sont descendus dans la rue tr�s t�t le matin et ont barricad� cet important axe routier, reliant leur municipalit� � celle des Issers (wilaya de Boumerd�s), � l'aide de pneus usag�s et de troncs d'arbres br�l�s, a-t-on constat� sur place. Ils r�clament le rev�tement du chemin reliant leur village � la RN68, sur une distance de 3 km environ, le raccordement au r�seau de gaz naturel et d'assainissement ainsi que l'am�lioration de l'alimentation en eau potable. �Avant de recourir � cette action radicale, nous avions �puis� toutes la voies de dialogue. Nous avons interpel� � maintes reprises les responsables locaux et le directeur de wilaya des travaux publics, mais nos dol�ances sont rest�es lettre morte�, s'indigne un membre du comit� de village. Rappelons qu'une action similaire avait �t� organis�e par ces villageois le 9 d�cembre dernier. �A l'issue de notre premi�re action, les responsables locaux ont promis de prendre en charge nos revendications. D�s le lendemain, on a ramen� quelques buses qui devaient servir � la r�alisation d'ouvrages � diff�rents endroits le long dudit chemin, nous avait-on dit, mais tout a �t� abandonn� depuis. Alors, nous ne croyons plus aux promesses de ces responsables et nous exigeons des engagements �crits quant � la satisfaction de nos dol�ances�, nous a d�clar� un autre membre du comit� de village. Par ailleurs, des citoyens du village Azrou n'Tamart, dans la m�me commune, ont, pour leur part, ferm� la RN25 (reliant Tizi- Ouzou � Bouira via Dra� El Mizan), au niveau de l'intersection de cette derni�re et du chemin desservant leur village. Selon un membre du comit�, ils r�clament, eux aussi, le raccordement au r�seau de gaz naturel et la r�fection des chemins reliant leur village et celui de la cit� dite du barrage � la RN25. �La conduite principale de gaz naturel traverse une bonne partie de nos terres, mais nos foyers n'y sont pas raccord�s. C'est une injustice !�, se r�volte notre interlocuteur. Les manifestants d�noncent �galement les conditions de vie lamentables au niveau de la cit� susnomm�e. Ils exigent �la venue des responsables de wilaya concern�s pour mettre fin � leur action�. A souligner que jusqu'en milieu de journ�e d'hier, les RN25 et 68 �taient toujours ferm�es. Les usagers de ces deux routes � grande circulation ont �t� durement p�nalis�s. Ils ont d� faire des d�tours, en empruntant de petits chemins souvent d�grad�s, pour gagner leurs destinations. Nos tentatives de joindre le maire de Dra� El Mizan sont rest�es vaines.