Moussa Touati, le chef du FNA (Front national alg�rien) pense que l�Union europ�enne utilisera le rapport sur la fraude des �lections l�gislatives du 10 mai comme moyen de pression sur les dirigeants alg�riens. Deux faits l�ont convaincu. En premier lieu, le patron du FNA, qui a anim� un meeting �lectoral jeudi � Boumerd�s, estime que la fraude a commenc� avec les agr�ments distribu�s � tout va � des partis politiques sans ancrage. D�apr�s lui, c�est une op�ration visant � noyauter la sc�ne politique. En la mati�re, cette analyse ne diverge pas avec les r�serves �mises par les opposants � ces �lections. �Je crois que la fraude a d�but� il y a longtemps. Le fait d�agr�er des partis politiques en 24 heures est une fraude. Est-il normal qu�un parti politique qui a �t� cr�� en 24 heures couvre les 48 wilayas ? Est-il normal que le ministre de l�Int�rieur rejette la transcription des sigles des partis politiques sur les bulletins de vote au motif que les candidats libres n�en ont pas ? Qui sont ces candidats libres ?� finit-il par s�interroger � la suite de notre question � l�issue de son meeting. Pour Touati, le r�gime a mis tous les atouts politiques et logistiques en mains pour remporter ces �lections. Selon lui, le Premier ministre qui est le pr�sident de la commission gouvernementale de l�organisation des �lections, se comporte, lors de ses sorties �lectorales au profit de son parti, comme le chef de l�Etat et dispose de tous les moyens de l�Etat. Le num�ro un du FNA, qui, rappelons- le, a fait l�objet, au d�but de l�ann�e en cours, d�une tentative de redressement, � Boumerd�s, pour le d�gommer de son poste, est certain que le pouvoir domine d�s � pr�sent le futur Parlement. �Ce qui lui permet d�imposer le statu quo.� La seconde remarque de Touati, tr�s pertinente par ailleurs, se rapporte au changement du plan de charge des agents missionn�s par l�Union europ�enne aux fins de suivre le processus �lectoral. Pour Touati, cette pr�cision sur la mission n�est pas innocente. Il le fait savoir. �Ils (les dirigeants alg�riens ndlr) ont invit� des instances charg�es de suivre le d�roulement des �lections mais l�observation ne signifie pas le contr�le. Les observateurs constateront et �tabliront des rapports, sans plus. Ces rapports aboutiront entre les mains des responsables politiques des Etats de ces observateurs. Leurs gouvernements les utiliseront par la suite comme moyens de marchandage et de pression sur l�ill�gitimit� de nos dirigeants, permettant aux partenaires de l�Alg�rie qui en disposeraient, d�arracher de contrats juteux.� Dressant un tableau politique sombre fait de r�pression et de corruption, Touati appelle n�anmoins � un vote massif le 10 mai prochain. Le chef du FNA veut transformer ces �lections en un r�f�rendum contre le r�gime.