De notre bureau de Paris, Khedidja Baba-Ahmed Le docteur Rafik Hassani, qui termine son mandat de d�put� de l��migration, a tenu � faire un point de presse d�abord pour expliquer les raisons du boycott actif du RCD aux �lections parlementaires des 8, 9 et 10 mai prochains (pour l��migration) et le 10 mai au niveau national et a tenu ensuite � exposer le bilan de son mandat comme d�put� RCD de l��migration. Aux journalistes alg�riens pr�sents, Rafik Hassani a tenu � revenir sur les raisons qui ont amen� son parti � d�cider du boycott des l�gislatives. Deux raisons essentielles � l�une technique et l�autre politique � ont conduit � la position du RCD. Le RCD �� travers la voix de son pr�sident et de ses diff�rentes instances, �tait pr�t � participer � ces �lections si les conditions requises �taient r�unies�. Ces conditions, rappelle Hassani, �taient au nombre de deux : la surveillance internationale du scrutin et le fichier �lectoral. Sur le premier point, le responsable du RCD rappelle d�abord que ce qui �tait attendu et clam� depuis toujours par son parti est que �sans une surveillance internationale massive et qualifi�e, respectant les standards d�j� �prouv�s, cette op�ration ne pouvait qu��tre entach�e de fraude�. Or, que s�est-il pass� ? Hassani l�explique en rappelant dans le d�tail toutes les p�rip�tie et le maquillage op�r� par le pouvoir en place pour faire croire qu�il y aura une surveillance �trang�re comme l�exigeait son parti. La Commission europ�enne a, bien s�r, �t� approch�e l��t� dernier par les autorit�s alg�riennes pour qu�elles constituent une mission d�observation. Toutefois, sachant d�abord qu�il fallait selon la r�gle un minimum de 6 mois pour la pr�paration de la mission, et sachant aussi, par ailleurs, qu�il fallait que l�UE soit saisie officiellement par �crit, cet �crit n�a �t� envoy� qu�entre le 25 et le 31 d�cembre 2011 et ce, naturellement fait sciemment �pour gagner du temps et obliger la Commission europ�enne � constituer sa mission dans des d�lais tr�s courts�. Ces faits, ajout�s aux voyages de membres de l�UE en Alg�rie, ont conduit tr�s rapidement la Commission europ�enne � d�cider que leur mission ne sera pas une mission �lectorale classique mais une simple observation � minima avec la possibilit� d��mettre des r�serves. En fait, explique-t-il �une pr�sence purement symbolique �. Toujours au plan technique, la �tenue d�un fichier �lectoral transparent �tait un pr�alable dans tout protocole de surveillance�. Or, qu�avons-nous observ� ? Le rajout, souligne Hassani, de 4 millions d��lecteurs qui seraient venus grossir en 3 ans la liste �lectorale, annonc� par le ministre de l�Int�rieur. Et l�ex-d�put� de noter : �D�un point de vue purement d�mographique et lorsque l�on utilise tous les param�tres classiques, il est impossible d�arriver � ce chiffre. C�est bien donc pour pouvoir disposer d�un r�servoir � m�me d�augmenter le taux de participation� et pour manipuler que ce nombre colossal a �t� avanc�. Devan�ant les �ventuelles remarques qui pourraient �tre exprim�es sur le fait que le RCD a bien pris part aux l�gislatives de 2007 (et ce point a bien �t� soulev� par les journalistes pr�sents), le RCD explique que la deuxi�me raison du boycott est d�ordre politique et concerne aussi bien la politique nationale que les r�gionales. Le RCD en 2007 n�avait qu�un choix, c��tait d�utiliser la fonction tribunitienne de l�Assembl�e pour faire entendre sa voix. Il l�a utilis�e �m�me si cela n�a pas �t� tr�s concluant�. Mais en 2012, compte tenu des bouleversements r�gionaux et compte tenu qu�au plan national, la contestation sociale s�est �largie et s�est exacerb�e, le citoyen ayant divorc� encore plus qu�avant avec les autorit�s, le RCD a d�cid� du �boycott total, militant et dynamique � et r�affirm� �qu�il �tait exclu de cautionner une telle mascarade dont l�objectif est de p�renniser le pouvoir�. Et cette remarque du docteur Hassani pour illustrer la d�saffection des citoyens : �Le RCD appelle au boycott, mais avec ou sans nous, le citoyen n�a pas l�air de se pr�cipiter pour aller voter.� Quant � la situation r�gionale, le repr�sentant du RC, il l�analyse ainsi : �Nous avons v�cu la p�riode des ann�es 1950/1960 de la d�colonisation qui a vu s�installer des r�gimes postcoloniaux et aujourd�hui nous assistons � une chute de ces r�gimes plus ou moins dictatoriaux et l�Alg�rie, compte tenu de cette situation, ne restera pas en dehors de cette dynamique.� �Voil� deux raisons essentielles, l�une interne au pays et l�autres r�gionale qui nous ont conduits � ce boycott.� Lorsqu�un confr�re lui fait remarquer que le RCD �tant un parti de gouvernement et qu�un parti de cette nature se doit d�attirer les citoyens et, partant, si le parti ne risque pas de se voir d�sert� et s�il a �valu� l�impact de ce boycott, Hassani n�en est pas du tout convaincu et argumente : �D�abord ce n�est pas la premi�re fois que nous boycottons et ce n�est pas pour autant que le parti a disparu. Certains observateurs disent aussi que le RCD s�est retir� parce que le FFS prend part au scrutin. Cela est faux, nous avons eu � participer � des scrutins en pr�sence du FFS.� Et le docteur Hassani de conclure : �Cette �lection nous donnera une esp�ce d�Assembl�e mosa�que, ing�rable et il n�y aura aucune majorit� et une esp�rance de vie des plus courtes.� Dans le bilan de son mandat, le d�put� RCD a �voqu� toutes ses actions au plan de l��coute des concitoyens avec une mise � disposition d�un num�ro de t�l�phone accessible, d�une permanence dot�e d�un local ouvert pour tous, comme il a signal� qu�il a, d�s le d�but de son mandat, recrut� un assistant parlementaire qu�il r�mun�rait sur son indemnit� parlementaire. Des nombreux probl�mes pour lesquels il �tait sollicit� par les Alg�riens en France et pour lesquels il est intervenu, avec succ�s mais parfois vainement � cause des obstacles administratifs, il y a eu notamment ceux li�s � la chert� du transport et dont les dispositions franco-alg�riennes entre les compagnies ne pouvaient permettre � Air Alg�rie d�ouvrir des lignes low-cost ; la justice notamment li�e au foncier ou des divorces, la prise en compte des ann�es de travail en Alg�rie pour les retrait�s en France et enfin de nombreux anciens militants de la F�d�ration de France qui sollicitaient une intervention pour une carte d�ancien moudjahid. Pour toutes ces questions r�currentes, l�ancien d�put� accompagnait ceux qui lui en faisaient la demande tout en tentant de r�soudre leurs probl�mes mais il va sans dire que beaucoup n�ont pas trouv� de solutions. K. B.-A. Le docteur Rafik Hassani a �t� renomm�, lors du dernier congr�s du RCD, charg� des relations internationales de son parti. Monsieur Amatoui Mohand a �t� d�sign� pr�sident du RCD France. Monsieur Merouche Youcef, secr�taire national � l��migration.