La protection des nationaux résidant à l'étranger et la défense de leurs intérêts continueront à constituer des priorités de la diplomatie algérienne qui les réaliseront à travers le souci constant de nos missions diplomatiques et consulaires de veiller à la protection de la dignité et de la sécurité des ressortissants algériens ainsi que de leurs biens. » C'est par ces quelques lignes, en clôture du chapitre 6 et dernier du projet du gouvernement, intitulé Faire de l'action internationale de l'Algérie un instrument efficace de la promotion de ses intérêts et de son développement qu'est évoquée la question de l'émigration qui est renvoyée au chapitre de la diplomatie. Faut-il la distinguer du reste de la communauté nationale ? N'en est-elle pas partie intégrante ? L'un des deux députés à l'APN, représentant en France la zone 1, Rafik Hassani, du RCD, s'en émeut. « Cela traduit toute la considération portée par le gouvernement à l'émigration », nous affirme le député RCD qui ne semble pas étonné outre mesure. « J'ai fait part de notre déception en tant que parti politique et député quant à la minceur et au manque de consistance de la partie consacrée à l'émigration dans le projet de programme du gouvernement. C'est injuste quand on sait le rôle de l'émigration dans l'histoire de l'Algérie passée et présente, son apport à la défense des droits de l'homme, à la lutte contre le terrorisme, et à la solidarité nationale. » Le député signale avoir interpellé le chef du gouvernement sur cette question. « Pourquoi une telle marginalisation ? » « Pourquoi avoir traité les problèmes de la communauté émigrée dans le chapitre de la diplomatie ? » « L'émigration est-elle étrangère à son pays ? », « Comment expliquer la vacance du poste de ministre chargé de la Communauté algérienne à l'étranger depuis 2004 ? » « Comment expliquer que la communauté émigrée en France (plus de deux millions entre résidants et binationaux) ne soit représentée que par quatre députés (deux pour la zone 1 et deux autres pour la zone 2) ? », s'interroge le député. Des revendications liées aux réformes en Algérie Rafik Hassani nous rappelle que son parti, le RCD, dès sa création en 1989, a demandé la création d'un ministère chargé de la Communauté algérienne à l'étranger. Interpellant le chef du gouvernement, le 25 juin, sur ces aspects, le député RCD s'est fait le relais des préoccupations des résidants algériens en France, préoccupations d'ordre pratique récurrentes et exprimées d'année en année sans solution notable : coûts des moyens de transport (3000 euros de frais de billets d'avion pour une famille de six personnes pour 1200 euros pour une famille tunisienne ou marocaine de même composition), conditions d'accueil dans les structures portuaires et aéroportuaires, coût du rapatriement des dépouilles, cherté de certaines prestations consulaires (60 euros le timbre de passeport contre 2000 DA en Algérie). Le député s'est engagé à se rapprocher des institutions et des organismes à même de proposer des solutions à ces préoccupations. Il concentrera, par ailleurs, ses efforts à faciliter aux opérateurs installés en France leurs démarches en Algérie. Parmi ses projets de la rentrée, Rafik Hassani compte organiser un forum de discussion avec des opérateurs économiques qui pourrait aboutir à la création d'une association. Il considère que les revendications de la communauté algérienne en France sont liées à la mise en œuvre des réformes en Algérie. Par exemple, la création d'une banque en France est liée à la mise en œuvre d'un système bancaire assaini et performant en Algérie. Pour rester en lien avec les ressortissants algériens, le député tiendra une permanence de 4 à 5 jours par mois à Lille, Paris, Metz, Strasbourg, Rouen. Il ne compte pas se limiter à la France.