Dans le cadre du Mois du patrimoine, qui se d�roule du 18 avril au 18 mai, une campagne de sensibilisation sur le patrimoine maritime a �t� initi�e � Chlef. L'op�ration a �t� men�e par une �quipe de sp�cialistes venus d'Alger. Pour notre pays, qui compte 1 200 km de c�te, c'est un �v�nement heureux. L'Alg�rien ne connaissant que les vestiges terrestres des civilisations pass�es. La premi�re �tape de son travail a consist� en une conf�rence au niveau du Mus�e r�gional de la cit� Aroudj anim�e par Mme Tiar, architecte du patrimoine et charg�e du d�partement restauration et conservation au niveau du Mus�e maritime national. Et c�est � cette faveur que nous avons pris connaissance des textes de cr�ation de ce mus�e. Il s'agit du d�cret n� 07-160 du 27 mai 2007 fixant les conditions de cr�ation des mus�es, leur mission et organisation. Il y a aussi le d�cret 07-233 du 30 juillet 2007 portant cr�ation du mus�e maritime national. Vient ensuite l'arr�t� interminist�riel du 14 mai 2008 qui fixe les conditions et les modalit�s d'occupation des vo�tes Khe�rdine dans l'amiraut� abritant le Mus�e maritime national. L�arr�t� interminist�riel du 25 avril 2010 porte sur l'organisation interne du mus�e. Le d�cret ex�cutif 11-352 du 5 octobre 2011 fixe le statut type des mus�es et des centres d�interpr�tation � caract�re mus�al. Mme Tiar va entrer dans le vif du sujet en apportant beaucoup plus de pr�cisions sur ce projet. Le mus�e �lira domicile � Alger, plus exactement au niveau des vo�tes Khe�rdine, �l�ment de l'ancien arsenal de la r�gence d'Alger o� se r�alisaient dans les chantiers navals les grands travaux de conservation et de r�paration des navires et bateaux de la c�l�bre flotte alg�rienne, allant de la fonderie des canons jusqu'aux unit�s sp�cialis�es dans la charpente, la corderie, la voilerie et les forges. C'est l� que les ing�nieurs et artisans charpentiers, ma�ons et forgerons ont reproduit les gestes et les mouvements qui consacrent trois si�cles durant la supr�matie de la flotte alg�rienne en M�diterran�e. L�implantation du mus�e en ces lieux si �vocateurs et � grande charge symbolique est dict�e par le souci de perp�tuer le souvenir de ces grands moments, de red�couvrir les �motions et les sensations qui nourrissent notre m�moire collective et de r�inventer les r�f�rences de la culture maritime qui r�concilient l'Alg�rien avec son patrimoine maritime. La conf�renci�re va nous indiquer avec exactitude le mus�e qui occupera les vo�tes Khe�rdine de l'Amiraut� d'Alger (ex-quartier de la Marine) se trouvant dans le p�rim�tre de classement de La Casbah d'Alger. L�Amiraut� et les vo�tes Khe�rdine constituent la limite est du plan de sauvetage et le dernier point du prolongement de la ville dans la mer. Mme Tiar nous apprendra que la construction de la jet�e a �t� ordonn�e par le dey Khe�rdine entre 1529 et 1533. Quant � la construction de la chauss�e, elle a �t� l��uvre de Salah Ra�s en 1556. Le mus�e sera d�limit� � l'est par le phare de l�Amiraut�, au nord par la mer, au nord-ouest par le stade communal et le palais des Ra�s (Bastion 23), du c�t� sud la place El- Hadj-M�hamed-El- Anka. Concernant l'�tat des vo�tes, l'air marin, l'eau saline et l'instabilit� des sous-sols ont occasionn� des remont�es capillaires et l'�rosion de la pierre. Les rajouts en terrasse ont caus� des fissures aux cl�s de vo�te et des fissures diagonales. Les percements des travaux au niveau du remplissage des vo�tes ont caus� des infiltrations et des ruissellements d'eau, la perte des enduits et de la mati�re. Le projet de restauration et de consolidation de ces vo�tes va consister en leur all�gement par l'�limination des surcharges caus�es par des extensions existantes en terrasse. Ces am�nagements devront respecter le caract�re architectural et patrimonial exceptionnel de ce site. La r�alisation du mus�e maritime va concerner deux op�rations : un projet de restauration des vo�tes Khe�rdine et un projet d'am�nagement, de programmation mus�ologique et mus�ographique. Mme Tiar va insister sur le fait que la r�alisation de ce mus�e au sein des vo�tes Khe�rdine consiste en la conception d'un projet scientifique et didactique en synergie avec la vocation patrimoniale et culturelle du site. Son r�le est primordial, car il doit mettre en valeur et pr�server notre patrimoine culturel maritime � travers des activit�s de vulgarisation et de documentation. Il se veut communicatif et attractif ; il doit �tre restaurateur et conservateur de ses collections et t�moigner de notre riche patrimoine culturel maritime. Il est aussi un projet �ducatif et informatif par ses ateliers et animations afin de d�couvrir et faire d�couvrir les �motions et sensations de l�interrelation entre l'homme et la mer qui nourrissent la m�moire populaire. Le souci le plus important de ses concepteurs, c'est de concilier l'am�nagement du mus�e et la r�conciliation des Alg�riens avec la mer dont ils ont �t� longtemps s�par�s, cela en inscrivant le projet du mus�e dans une dynamique sociale et culturelle par la cr�ation d'un parcours public � l'�chelle urbaine et la reconstitution de la voie historique qui menait de la M�dina � la mer. La brillante conf�rence de Mme Tiar a �t� suivie d'un riche d�bat anim� par des arch�ologues et des journalistes de Chlef. Les questions ont port� sur la classification du site, l'ouverture sur la mer de ce mus�e, la possibilit� de voir d'autres endroits de ce type sur la c�te et le mat�riau utilis� pour la restauration. La charg�e du d�partement de restauration et conservation au niveau de ce mus�e va nous apprendre que des scientifiques espagnols collaborent avec eux car ils ont une tr�s grande exp�rience en ce domaine. Par ailleurs, le minist�re de la Culture est en bonne voie pour r�cup�rer le canon de Baba Merzoug qu'on pourra admirer dans ce mus�e.