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A FONDS PERDUS
Menaces sur la sant�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 05 - 2012


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La fraude est un th�me r�current du march� mondial du m�dicament. Une r�cente �tude de Foreign Affairs permet d�en mesurer l��tendue (*). Si l�on en croit le Pharmaceutical Security Institute (PSI), organisme am�ricain de r�f�rence en mati�re de s�curit� des produits pharmaceutiques, l�accroissement du volume de m�dicaments contrefaits est constant puisque cet organisme a enregistr� plus de 1 000 incidents en 2005 et deux fois plus cinq ans plus tard, en 2010.
L'Organisation mondiale de la sant� estime � 15% la proportion de m�dicaments contrefaits en circulation dans le monde. Compte tenu de l'absence d�enqu�tes syst�matiques, l��valuation de la port�e r�elle du fl�au reste ardue, mais on peut convenir des grandes lignes suivantes : traditionnellement, les r�gions � faibles structures et d�nu�es de r�glementation, comme l'Afrique, l'Am�rique latine, et certains pays d'Asie, sont � la fois les plus grands producteurs et consommateurs de m�dicaments contrefaits. De multiples �tudes estiment que jusqu'� 50% des m�dicaments en circulation dans les r�gions d'Afrique et d'Asie du Sud-Est sont contrefaits. Pour la seule ann�e 2009, plus de 20 millions de comprim�s contrefaits ont �t� saisis en Chine et en Asie du Sud. Les m�dicaments contrefaits sont principalement fabriqu�s en Chine et en Inde, mais une fois emball�s, ils sont �coul�s principalement dans les pays en d�veloppement o� le ph�nom�ne prend des proportions alarmantes d�ann�e en ann�e. Toutefois, la contrefa�on prend de l�ampleur partout dans le monde. Ainsi, entre 2005 et 2010, la saisie de m�dicaments contrefaits a connu une augmentation de 246% en Asie, de 131% en Europe, 105% au Proche-Orient, et 77% en Am�rique du Nord. Au-del� des m�dicaments, de nos jours, la mont�e en puissance des pays �mergents (BRIC) relance fortement la contrefa�on qui touche tous les domaines de la production industrielle. Si l�on en croit l�Organisation mondiale des douanes, le ph�nom�ne aurait spectaculairement bondi de 5,5 milliards de dollars US en 1982 � plus de 500 milliards en 2005, ce qui �quivaudrait � environ 7% du commerce mondial. Le march� le plus touch� serait celui des appareils �lectroniques, � hauteur de 100 milliards. La Chine serait le plus gros pourvoyeur de biens contrefaits. Selon une d�finition polici�re d�Interpol, la �contrefa�on est une activit� criminelle � part enti�re (qui) n�est pas en p�riph�rie des autres activit�s criminelles mais bien au c�ur de celles-ci�.Le commerce mondial des produits contrefaits est en constante augmentation avec une progression estim�e � 20% par an. Le trafic de marchandises contrefaites touche maintenant de plus en plus de produits de grande consommation (les produits de luxe ne repr�sentent que 6 � 8%) et de m�dicaments. Un m�dicament sur deux vendu sur Internet est contrefait ; les faux m�dicaments sous-dos�s ou surdos�s sont les plus dangereux car ils entra�nent des antibior�sistances et constituent une menace r�elle pour la sant� et la s�curit� de 2 milliards de personnes qui en consomment. M�me dans des pays fortement r�glement�s, comme les �tats-Unis et l�Europe, les m�dicaments contrefaits sont aujourd�hui largement disponibles � principalement par le biais des nouveaux distributeurs en ligne. Hors de tout contr�le, des personnes ou des entreprises peuvent, � partir de pratiquement n'importe quel pays, trouver et acheter des produits pharmaceutiques partout dans le monde � partir d�un acc�s internet. L�US National Association of Boards of Pharmacy, l�Ordre des pharmaciens am�ricains, a r�cemment pass� en revue plus de 9 600 pharmacies en ligne pour conclure que 97% d�entre elles �chappent aux lois et aux normes en vigueur. En f�vrier dernier, l��quivalent contrefait d�Avastin, un m�dicament anti-cancer largement utilis�, a �t� retrouv� en Californie, dans le Texas et l'Illinois, livr� par un fournisseur �tranger connu sous le nom de Montana Health Care Solutions et une grande pharmacie en ligne canadienne, CanadaDrugs.com. D'autres investigations ont r�v�l� que le faux Avastin circule �galement dans un certain nombre d�autres pays, comme la Turquie, l'Egypte, la Suisse et le Royaume-Uni. Selon le PSI, le march� de la contrefa�on couvre une large gamme de produits (il couvre les maladies cardiovasculaires, celles du syst�me nerveux central, les questions g�nito- urinaires et les maladies m�taboliques) avec une croissance spectaculaire au profit des m�dicaments destin�s au traitement des dysfonctionnements sexuels. Par ailleurs, les m�dicaments qui traitent les maladies non transmissibles sont chers, en forte demande, et utilis�s sur de longues p�riodes, ce qui en fait �galement une cible lucrative pour les contrefacteurs. Pas �tonnant, donc, que s�y int�ressent la mafia russe, les triades chinoises, les cartels colombiens de la drogue et les gangs mexicains. �Le lien entre les groupes du crime organis� et les produits de la contrefa�on est bien �tabli, aussi tirons la sonnette d�alarme, car l�atteinte � la propri�t� intellectuelle est en train de devenir la m�thode de financement pr�f�r�e des terroristes �, avertit Interpol. Les ravages que provoque la contrefa�on sont p�riodiquement �voqu�s par les m�dias. Au cours d'une �pid�mie de m�ningite au Niger en 1995, il a �t� accidentellement inocul� des faux vaccins � quelque 50 000 personnes dont 2 500 sont mortes. La coop�ration sur le commerce illicite est pollu�e par le bras de fer opposant les Etats sur les droits de propri�t� intellectuelle (DPI), notamment les m�dicaments g�n�riques. Des progr�s sont, toutefois, enregistr�s au sein de l'Organisation mondiale de la sant� qui a initi� le programme Impact (International Medical Products Anti- Contrefa�on Taskforce) afin de mieux coordonner l'action contre les contrefacteurs. Le programme, qui cible la vente et la production illicites, a donn� lieu � des op�rations �coup-de-poing� r�ussies : Temp�te pour l�Asie du Sud, Cobra pour l�Afrique de l'Ouest, Mamba pour la Tanzanie et l�Ouganda. Une autre op�ration, appel�e Pangea, a sp�cialement cibl� les ventes ill�gales en ligne dans plusieurs pays, donnant lieu � la saisie des millions de pilules contrefaites et � de nombreuses arrestations. Le Bureau des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) est �galement de la partie et offre un meilleur support institutionnel. Il dispose d�une pr�cieuse expertise en mati�re de coordination et de collecte d'informations qui pourrait �tre relay�e par Interpool pour le d�mant�lement des r�seaux maffieux, comme en t�moigne la r�cente op�ration Pangea IV qui a abouti � des dizaines d'arrestations � l'�chelle mondiale et des saisies de l�ordre de 6,3 millions de dollars de stup�fiants, antibiotiques, antid�presseurs, anticanc�reux et autres m�dicaments.
A. B.
(*) Tim K. Mackey, Bryan A. Liang, and Thomas T. Kubic, Dangerous Doses : Fighting Fraud in the Global Medicine Supply Chain, Foreign Policy, 14 mai 2012.


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