Les ministres des Affaires �trang�res des cinq pays de l�Union du Maghreb arabe se rencontreront lundi � Alger. Cette r�union sera consacr�e exclusivement � la question de la s�curit� dans la r�gion. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Les ministres des Affaires �trang�res de l�UMA discuteront, lundi, de la situation s�curitaire de l�Afrique du Nord. �L'Alg�rie avait pris l'initiative d'appeler � la tenue de cette r�union, qui est la premi�re du genre au niveau maghr�bin, pour traiter des questions de s�curit�, avait indiqu�, mercredi, le ministre alg�rien d�l�gu� charg� des Affaires maghr�bines et africaines. Selon Abdelkader Messahel, les travaux de cette rencontre des repr�sentants des cinq gouvernements, qui sera pr�c�d�e d�une r�union �d�experts�, porteront sur �l'examen des menaces � la s�curit� du Maghreb, leur �valuation et la d�finition des grands axes de coop�ration dans ce domaine�. L�Union du Maghreb arabe, que les cinq pays ne parviennent toujours pas � �difier, peutelle �tre le cadre propice pour organiser une riposte efficace contre la menace terroriste ? Car il faut reconna�tre que chaque Etat applique sa propre politique. L�Alg�rie, seul pays � avoir des fronti�res communes avec l�ensemble des membres de l�UMA, se pr�sente comme le leader dans la lutte antiterroriste. Etant pleinement engag�s depuis plus de vingt ans, les services de s�curit� disposent de l�exp�rience et de moyens militaires adapt�s. Sur le plan du renseignement, Alger a r�ussi � mettre en place des m�canismes de partenariat dans le cadre de l�Union africaine et avec les principaux pays occidentaux. Mais les initiatives au niveau de la sous-r�gion du Sahel, fief des groupes terroristes islamistes, se sont av�r�es inefficaces. La Mauritanie a subi, elle aussi, plusieurs attaques terroristes ces derni�res ann�es. Ce pays semble modifier sa politique de lutte antiterroriste selon ses moyens logistiques, mais surtout d�apr�s ses int�r�ts. En 2010, Nouakchott s��tait alli� � Paris pour mener des op�rations militaires contre Al- Qa�da au Maghreb islamique sur le territoire malien. Des actions qui allaient � l�encontre de principes d�finis quelques mois plus t�t par les pays membres du Comit� d'�tatmajor op�rationnel conjoint (C�moc). Plus au nord, le Maroc se pr�sente lui aussi comme un acteur majeur dans la lutte contre le ph�nom�ne terroriste. Rabat est le principal alli� de la France et des Etats-Unis d�Am�rique dans la r�gion. Mais l� aussi, ses actions sont dict�es par des enjeux politiques et �conomiques internes. En conflit contre le gouvernement du Sahara occidental, le gouvernement marocain tente depuis plusieurs ann�es de faire passer le Front Polisario pour une organisation terroriste. D�un autre c�t�, les champs de cannabis de ce pays servent au financement des groupes terroristes de la sous-r�gion du Sahel, � savoir Aqmi et plus r�cemment le Mouvement pour l'unicit� et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Du c�t� de la Tunisie, la chute de l�ancien r�gime a donn� lieu � une mont�e en puissance de l�islamisme politique d�une part et � l��mergence de l�islamisme arm�. La relation entre les deux n�a pas �t� attest�e. Mais les groupes terroristes, qu�ils soient � l�int�rieur ou � l�ext�rieur du pays, profitent du statu quo politique impos� par le gouvernement d�Ennahda. La r�cente d�cision du minist�re des Affaires �trang�res de permettre aux ressortissants maghr�bins d�entrer en territoire tunisien sur la simple pr�sentation d�une carte d�identit� pourrait, si elle est appliqu�e, avoir des cons�quences f�cheuses sur le plan s�curitaire. Son annonce a provoqu� une lev�e de boucliers au niveau interne. L�Alg�rie, pour sa part, s�est dit �non-concern�e � par une telle mesure. Quand � la Libye, une partie de la probl�matique s�curitaire prend forme dans ce pays. Le Conseil national de transition, qui gouverne depuis la chute du colonel Mouamar Kadhafi, ne parvient toujours pas � ma�triser la situation politique. La Libye reste le principal pourvoyeur d�armes des organisations terroristes qui �cument la longue et large bande du Sahel. Lundi, les ministres des Affaires �trang�res de l�UMA devront d�passer certaines consid�rations politiques et strat�giques s�ils souhaitent parvenir � un accord. Il y va de l�avenir du Maghreb.