Manu Dibango et Tony Allen ne sont plus � pr�senter. L�un est le roi du saxo, l�autre le magicien de la batterie. Les deux grosses pointures de la musique africaine, connues dans le monde entier, ont donn�, hier soir, deux concerts exceptionnels. C��tait � l�occasion de la soir�e de cl�ture de la cinqui�me �dition du Festival culturel international de la musique diwane, qui se d�roule au th��tre de Verdure Sa�d-Mekbel de l�OREF. Une manifestation qui fait partie, bien s�r, des festivit�s marquant le cinquantenaire de l�Ind�pendance. Avant ces deux spectacles uniques en Alg�rie, le p�re de la makossa et le cr�ateur de l�afrob�at ont anim� conjointement une conf�rence de presse, dans la matin�e � l�h�tel Hilton, Alger. Manu Dibango et Tony Allen ont d�abord tenu � souligner qu�ils �taient �honor�s et tr�s contents de participer � ce festival pour faire plaisir au public alg�rien et f�ter le cinquantenaire de l�Ind�pendance�. Evidemment, tous deux sont � red�couvrir, Tony Allen s��tant d�j� produit en Alg�rie en 2000 alors que Manu Dibango conna�t notre pays depuis 1966. �Quelque part, ajoute la l�gende du saxo, je suis un familier de la maison. Apr�s Oran, en 1966, il y a eu Z�ralda en 1972 et j�y suis rest� quatre mois. Par la suite, j�ai particip� � plusieurs festivals dont le Panaf en 2009�. Cette fois encore, avec la musique diwane, il y a cette dimension panafricaine de l��v�nement. Manu Dibango, musicien engag� pour la cause africaine, n�a pas manqu� de le relever. �L�effort que fait l�Alg�rie dans ce domaine, et depuis un certain temps d�j�, devrait servir d�exemple. D�autres pays africains doivent suivre le mouvement pour favoriser un bouillonnement culturel Sud-Sud. En tout cas, c�est mon r�ve. Ce qui nous int�resse, nous autres artistes, c�est de se rencontrer, partager nos exp�riences, nous m�langer et montrer nos richesses culturelles respectives�, estime Manu Dibango. Et d�ajouter : �Malgr� tout ce qui se passe aujourd�hui en Afrique, il y a toujours la cr�ation qui, elle, restera. En soi, c�est d�j� une cr�ation que d�inviter � participer � un �v�nement culturel des artistes de diff�rents pays.� Naturellement, les artistes africains font une musique qui voyage beaucoup dans le monde, une musique devenue universelle. Ils ont l�occasion de rencontrer d�autres chanteurs et musiciens, d�explorer ou de fusionner de nouveaux sons. Des �passeurs� (pour reprendre le mot de Manu Dibango). �Personnellement, j�ai par exemple partag� la sc�ne avec Rachid Taha, je connais cheb Mami�, fait observer Tony Allen. Apr�s leur concert � Riad El Feth, en soir�e (chacun a son propre programme avec beaucoup d�improvisation), ces deux grands musiciens repartiront donc en tourn�e � travers le monde. �L�avantage, soulignent-ils, c�est de ne pas �tre des vedettes pour qui la carri�re est bas�e sur la sortie d�un album � promouvoir. Nous, on est des artistes, on fait une tourn�e quand le t�l�phone sonne.� Et pourtant, toute modestie mise � part, Manu Dibango et Tony Allen sont deux monstres sacr�s de la musique africaine. Deux l�gendes vivantes. Le premier, un chef d�orchestre de renomm�e internationale, est l�unique d�positaire de la makossa, une musique urbaine du Cameroun. Son tube plan�taire �Soul Makossa�, sorti en 1972, est interpr�t� dans sa nouvelle version pour le public alg�rien. Manu Dibango a produit plus de trente disques, des albums o� il excelle dans de savants m�langes de jazz, de musiques africaines, d��lectro-funk... Quant � Tony Allen, il est le cr�ateur (avec Fela Kuti) de l�afrobeat, une musique � la rythmique hypnotique tr�s pris�e en Afrique et m�me devenue une r�f�rence � l��chelle plan�taire. Et si Emmanuel N�Djok� Dibango est consid�r� comme le roi du saxophone, Tony Allen, lui, est reconnu comme une sommit� internationale de la batterie, voire m�me le batteur le plus original. Tony Allen a pour principale carte de visite son album mythique �Secret Agent�. Des harmonies et des rythmes endiabl�s sont donc au rendez- vous au th��tre de Verdure. Les deux grands musiciens, en d�monstration avec leur groupe, vont enflammer la sc�ne. Le public en transe, sait ce que communier avec les artistes veut dire...