Vous avez certainement appris que la mairie de Montpellier, jumel�e � votre ville depuis mai 2009, a d�cid� de mettre en �uvre le m�me jumelage avec la ville palestinienne de Bethleem. La c�r�monie de jumelage a eu lieu � Bethleem puis � Montpellier en pr�sence de Victor Batarseh, maire de Bethleem. Cette initiative digne et courageuse rompait � Montpellier avec les discours et les pratiques hostiles aux Palestiniens qui avaient longtemps �t� ceux de l�ancien maire de la ville, Georges Fr�che, celui-ci refusant ostensiblement de recevoir Mme Le�la Shahid, repr�sentante officielle de l�Autorit� palestinienne en France, tout en affichant une attitude pro-isra�lienne invariable, politiquement et moralement contestable. Le jumelage avec Tlemcen �tait aussi une rupture avec les orientations de l�ancien maire, celui-ci ayant interdit � Montpellier la c�l�bration de l�Ann�e de l�Alg�rie en 2003 et interdit l�utilisation d�une salle municipale pour une conf�rence publique d�Henri Alleg. Pour ce qui concerne le jumelage avec Bethleem, Mme Mandroux, maire de Montpellier, s��tait engag�e aupr�s du Collectif Palestine � d�ployer le drapeau palestinien � la Maison des relations internationales et � l�h�tel de ville � c�t� des drapeaux de toutes les autres villes jumel�es avec la ville de Montpellier, sans discrimination aucune. Malheureusement, Mme H�l�ne Mandroux, maire de Montpellier, a reni� derni�rement ses engagements en d�cidant que le drapeau palestinien n�avait pas de fondement juridique et qu�il n��tait plus question qu�il soit d�ploy� � Montpellier. Or, ce brusque retour d�opinion n�est pas l�effet du hasard puisqu�il survient apr�s la conf�rence de presse donn�e � Montpellier le 5 juin 2012 par Richard Prasquier, actuel pr�sident du CRIIF (Conseil repr�sentatif des institutions juives de France). M. Prasquier a dit, entre autres : �Hisser ce drapeau devant la mairie serait maladroit, c�est aller au-del� de ce que la communaut� internationale, par l�ONU, a d�cid� de faire.� Au moment o� l�ONU discute officiellement de l�admission prochaine de la Palestine, au moment o� l�Unesco, agence de l�ONU, d�ploie le drapeau palestinien, les arguments de M. Prasquier ressemblent �trangement � ceux de la droite dure isra�lienne et ne peuvent �tre assimil�s � autre chose qu�une diatribe belliqueuse d�une diaspora d�boussol�e qui d�passe toutes les limites de la surench�re et du chantage. Vous �tes, Monsieur le Maire de Tlemcen, l��lu local d�un pays qui a tant fait pour que la cause palestinienne re�oive l��cho n�cessaire dans le concert des nations et c�est � Alger, pr�cis�ment, que le Conseil national palestinien a d�clar� l�av�nement historique de l�Etat palestinien le 15 novembre 1988. Vous ne pouvez pas vous exon�rer d�un tel poids symbolique au moment o� une ville palestinienne, jumel�e comme votre ville avec Montpellier, se voit refuser son drapeau. Vous ne pouvez pas participer � la f�te des villes jumel�es � Montpellier en septembre 2012, alors que votre coll�gue de Bethleem se voit refouler abusivement aux fronti�res de la souverainet� et de la dignit�. Vous �tes aussi l��lu d�un peuple qui a marqu� le si�cle pass� pour avoir men� l�une des batailles anticoloniales les plus �clatantes, ouvrant la voie � la d�colonisation. Vous ne pouvez donc ignorer ce dont souffre un peuple encore confront� � l�horreur du syst�me colonial. Comment imaginer qu�une d�l�gation officielle alg�rienne vienne parader � la f�te des jumelages � Montpellier si l�on sait d�ores et d�j� que nos amis palestiniens seront encore une fois stigmatis�s ? C�est pourquoi, vous vous honoreriez � demander d�s � pr�sent des explications officielles � Mme H�l�ne Mandroux, maire de Montpellier, � propos de l�humiliation qu�elle entend faire subir au maire de Bethleem et, partant, � tout le peuple palestinien. Vous pourriez �galement prendre contact avec Victor Batarseh, maire de Bethleem, dont je vous indique le courriel : [email protected]. Cette situation intol�rable faite de pressions insidieuses ou explicites de divers acteurs de la vie politique fran�aise locale ou nationale est de nature � justifier la suspension de votre jumelage puisque la ville de Tlemcen, dont le jumelage avec Montpellier a �t� agr�� par le minist�re des Affaires �trang�res, n�a pas vocation � cautionner directement ou indirectement des attitudes politiques qui ne sauraient �tre admises ni par les autorit�s officielles alg�riennes ni par les institutions de la communaut� internationale. Les associations qui se mobilisent actuellement � Montpellier et sa r�gion n�accepteront pas de rester silencieuses ou complices si la c�r�monie des f�tes du jumelage devait se d�rouler en l��tat. Veuillez agr�er, Monsieur le Maire, l�expression de mon profond respect. Bachir Dahak, Juriste, militant associatif Copie au wali de Tlemcen. Copie au recteur de l�Universit� de Tlemcen. Copie au consul d�Alg�rie � Montpellier