�Des gens malintentionn�s sont en train de briser l��lan de tamazight � Bouira. Nous invitons les responsables nationaux � agir au plus vite et � r�parer cette injustice avant que ce ne soit trop tard.� Dja�fer Abdedou, militant de la premi�re heure de la cause amazighe ne m�che pas ses mots quand il aborde le sujet. Comment pourrait-il en �tre autrement quand on apprend que parmi les milliers de postes que le minist�re de l�Education nationale vient d�ouvrir au niveau des 48 wilayas dans le secteur de l�enseignement, la wilaya de Bouira, qui a eu 214 postes pour les trois paliers et dans diff�rentes mati�res, n�a pas pr�vu de postes pour tamazight. Cette volont� manifeste de marginaliser l�enseignement de tamazight au niveau de cette wilaya pousse vraiment au pourrissement. Les responsables z�l�s font tout pour minimiser l�impact de l�enseignement de cette langue au niveau de cette wilaya. Pourtant, les dizaines de milliers de Kabyles qui y vivent ne cessent de prouver leur attachement � cette langue. Depuis les �v�nements du Printemps berb�re 1980 o� des lyc�ens dont ceux du chef-lieu avaient particip� aux manifestations et ont eu leur lot d�emprisonnements et autres exactions des services de s�curit� de l��poque, en passant par les s�minaires organis�s par le MCB � Tizi-Ouzou en 1981 et � Yakouren en 1989, puis les diff�rentes marches et autres actions de revendications initi�es par le MCB, la wilaya de Bouira �tait de tous les combats et a eu m�me ses prisonniers d�opinions parmi les 24 d�tenus d�avril 1980, et r�cemment, ses martyrs lors du Printemps noir 2001. Qui veut minimiser cet impact ? Nous ne le savons pas mais une chose est s�re : des associations culturelles et des dizaines de dipl�m�s en tamazight du d�partement de tamazight de l�Universit� de Bouira et des milliers de citoyens anonymes, mais tr�s conscients, sont en col�re et comptent investir la rue d�s la rentr�e scolaire pour exiger l�ouverture imm�diate de postes budg�taires pour l�enseignement de tamazight. D�apr�s Karim, licenci� frais �moulu en tamazight, m�me le directeur de l��ducation avait d�clar� publiquement lors de l�examen du baccalaur�at en pr�sence des journalistes et du wali, l�ouverture de 15 postes pour tamazight d�s la rentr�e de septembre. Outre cette d�claration, le ministre Benbouzid avait �galement d�clar� lors de sa visite � Bouira en juin dernier, que les postes pour tamazight sont syst�matiquement ouverts � condition qu�ils soient demand�s par les directions d��ducation. Ces d�clarations avaient �t� tr�s bien accueillies, ceci d�autant qu�au niveau de dizaines de coll�ges et de lyc�es tant au niveau du chef-lieu de wilaya que dans la r�gion berb�rophone qui compte pr�s de la moiti� de l�effectif global de la wilaya, un manque flagrant en enseignants de tamazight est d�plor� chaque ann�e. Alors, qui veut saboter l�enseignement de tamazight au niveau de la wilaya de Bouira ? Pis encore, qui pousse au pourrissement au niveau de la wilaya de Bouira o� jusqu�ici arabophones et berb�rophones ont v�cu en symbiose, � il suffit de jeter un coup d��il sur les r�sultats des �l�ves du CEM Haddouche-Sa�d pour ne citer que cet exemple � des arabophones obtiennent d�excellentes notes en tamazight ? Seule une enqu�te approfondie du minist�re de l�Education nationale pourra d�busquer ces fauteurs de troubles au niveau de la DE de Bouira. En tout cas, Dja�fer Abdedou est cat�gorique : �Si les choses ne sont pas r�gl�es d�ici la rentr�e scolaire, nous allons investir le terrain en appelant tous les acteurs concern�s par cette question et tous les citoyens jaloux de leur identit� et de leur langue � manifester devant le minist�re de l�Education jusqu�� ce que des postes pour tamazight soient d�gag�s et les responsables de cet ostracisme vis-�-vis de cette langue reconnue par la Constitution alg�rienne soient sanctionn�s.�