Les femmes, les jeunes et les sans-dipl�mes qui travaillent constituent des cat�gories particuli�rement touch�es par le sous-emploi, marginalis�es fortement du point de vue �conomique. C�est ce que d�montre une enqu�te de l�Office national des statistiques (ONS). Dans la mesure o� le concept de sous-emploi li� au temps de travail se base sur le nombre d�heures de travail effectu�es insuffisamment par rapport au nombre d�heures souhait�es, l�ONS constate que pr�s de deux millions de travailleurs alg�riens sont mal employ�s. Ainsi, la population en sous-emploi par rapport au temps de travail est estim�e en Alg�rie � 1 718 000 occup�s en 2011, soit un taux de sous-emploi de 17,9% de l'ensemble de la population occup�e. La population active occup�e est estim�e � 9 599 000 personnes, soit un taux d'occupation de 26%. Les femmes constituent 16,3% (1 561 000 occup�es), en progression de plus d'un point par rapport � 2010 (15,3%), pr�cise cette enqu�te de l'Office, effectu�e en octobre et novembre 2011 aupr�s de 20 314 m�nages. Les cat�gories les plus affect�es Plus pr�sent en milieu rural 18,1%) par rapport aux zones urbaines (17,8%), le sous-emploi affecte davantage les femmes, estim�es � 467 000, soit 29,9% du chiffre global contre un taux de 15,6% (1 251 000) chez les hommes, rel�ve-t-on. Les populations les moins instruites et celles qui n'ont pas de dipl�me sont les plus touch�es par ph�nom�ne avec respectivement des taux de 17,5% et 18% de l'ensemble de la population en sous-emploi. Selon l'�ge, le sous-emploi est plus pr�sent aupr�s des jeunes. Il touche plus d'un jeune sur cinq �g� moins de 30 ans. La tranche d'�ge 15-19 ans reste la plus concern�e avec un taux de 22,3%, suivie par la tranche 20-24 ans avec 20,1% et, enfin, le groupe d'�ge 25-29 ans avec un taux de 19,7% du chiffre global de la population en sous-emploi. Plusieurs professions �galement concern�es Par ailleurs, la m�me enqu�te de l'ONS souligne que ce ph�nom�ne (sous-emploi), selon la situation dans la profession, atteint 23% de l'emploi ind�pendant et un occup� sur cinq parmi les salari�s non permanents, les apprentis et les aides familiaux. Ventil� par groupes de professions, il semble affecter particuli�rement les professions �l�mentaires sans qualifications (24,7%) mais aussi celles intellectuelles et scientifiques avec 23,5%. Les secteurs d'activit� les plus affect�s sont particuli�rement les industries manufacturi�res (21,5%) et les services non marchands (19,4%). L'enqu�te fait ressortir �galement que le sous-emploi touche particuli�rement les occup�s non affili�s au r�gime de la S�curit� sociale, avec un taux de 21,4%. La marginalisation socio�conomique av�r�e Ces statistiques d�montrent ainsi que l��conomie alg�rienne peine � assurer le plein emploi � l�ensemble de la population en �ge de travailler qui en exprime le souhait. Et cela m�me si le taux de ch�mage reste stable � 10% de la population active, soit 1 063 000 personnes inemploy�es. Voire, ces indicateurs d�montrent clairement que les diff�rents programmes et dispositifs d�emploi mis en �uvre encouragent davantage le pr�caire. En d�autres termes, le march� du travail en Alg�rie reste encore d�faillant et d�veloppe la marginalisation de certaines cat�gories socio�conomiques. Ch�rif Bennaceur Le sous-emploi selon l�OIT Selon l�Organisation internationale du travail (OIT), le sous-emploi existe lorsque la dur�e ou la productivit� de l�emploi d�une personne sont inad�quates par rapport � un autre emploi possible que cette personne est dispos�e � occuper et capable de faire. Il s�agit d�une d�faillance du march� du travail. L�OIT distingue plusieurs formes de sous-emploi : - Le sous-emploi visible qui se caract�rise par un nombre d�heures de travail insuffisant, refl�tant une dur�e du temps de travail inad�quate. - Les autres formes de sous-emploi (parfois qualifi�es de sous-emploi invisible) qui se caract�risent par un revenu horaire insuffisant, un mauvais emploi des comp�tences professionnelles, etc., refl�tant une productivit� du travail inad�quate r�sultant d�une mauvaise r�partition des ressources de main-d��uvre ou d�un d�s�quilibre fondamental entre le travail et les autres facteurs de production.