Heureuse et louable initiative ! Les organisateurs y ont enfin pens� et ils l�ont fait : enrichir le programme du Sila par un volet cin�ma. En effet, cette ann�e, et pour la premi�re fois, un cycle sur l�adaptation cin�matographique d��uvres litt�raires est propos� au public. Intitul� �Lignes en bobine�, ce cycle consacr� � l'adaptation cin�matographique est organis� en partenariat avec la Cin�math�que alg�rienne. Durant six jours (du 22 au 27 septembre) seront projet�s en tout dix-huit films, dont sept alg�riens, � la Cin�math�que d�Alger. Trois s�ances sont pr�vues quotidiennement, � 13h, 16h et 18h, la derni�re s�ance �tant suivie d�un d�bat. Nul doute qu�une telle forme de partenariat culturel, comme le soulignent les organisateurs, sera �une occasion de dresser des passerelles vivantes entre la litt�rature et le cin�ma, de permettre aux cin�philes, qui sont souvent des lecteurs, de rencontrer des lecteurs qui sont souvent cin�philes� ! Ce qui ne manquera pas, est-il ajout�, de �susciter des �changes entre les auteurs, les r�alisateurs et les visiteurs�. La c�l�bration du Cinquantenaire constituant, cette ann�e, la th�matique de cette 17e �dition, sont naturellement programm�s des films alg�riens puis�s de la litt�rature nationale pour la plupart. La filmographie propos�e (des classiques, parfois des films cultes produits � partir de l�adaptation d��uvres litt�raires connues) est la suivante : L�Opium et le B�ton (de Ahmed Rachedi, d�apr�s le roman de Mouloud Mammeri), La bataille d�Alger, (de Gillo Pontecorvo, d�apr�s le texte de Yacef Sa�di), Les D�racin�s(de Lamine Merbah, d�apr�s le livre de Djillali Sari), La colline oubli�e (de Abderrahmane Bouguermouh, d�apr�s le roman de Mouloud Mammeri), Le vent du sud(de Mohamed Slim Riad, d�apr�s le roman de Abdelhamid Benhadouga), L�honneur de la tribu(de Mohamed Zemmouri, d�apr�s le roman de Rachid Mimouni) et Le pain nu(de Bachir Benhadj, d�apr�s le roman de l��crivain marocain Mohamed Choukry). De grands classiques de la litt�rature universelle (�gypte, Italie, Japon, France, Etats-Unis), et qui ont �t� adapt�s par le cin�ma, sont �galement au programme et feront le bonheur des cin�philes : Le d�sert des tartares, Notre- Dame de Paris, La plan�te des singes, La mort en ce jardin, Pour qui sonne le glas, La question, La machine � explorer le temps, Laura, A l�Ouest rien de nouveau, Rashomon et autres contes ; Les voleurs et les chiens. Que des grandes �uvres du septi�me art qui, aujourd�hui, viennent rappeler le formidable potentiel de la litt�rature qui, de fa�on r�guli�re, a toujours rythm� l�histoire du cin�ma depuis son invention par les fr�res Lumi�re (comme pr�curseurs, ils adapt�rent Jules Verne). Aussi, le Sila fait-il bien de faire son cin�, et c�est tout � l�honneur des organisateurs. Aux m�moires oublieuses, ces derniers rappellent aussi, et fort justement, que �la source litt�raire a constitu�, et constitue, une manne merveilleuse pour le cin�ma, lui fournissant la mati�re de sc�narios de haut niveau, empreints d�inspirations originales�. La meilleure preuve de cette b�n�fique interconnexion, de cet enrichissement mutuel : les quelques (et rares, malheureusement) films cin�matographiques alg�riens adapt�s d��uvres litt�raires, produits depuis l�ind�pendance. Alors, quid de nos r�alisateurs, producteurs, sc�naristes et autres �professionnels� de l�audiovisuel ? Le cycle initi� par le Sila devrait aussi susciter une r�flexion dans ce sens, provoquer (pourquoi pas ?) une prise de conscience salutaire chez les cin�astes alg�riens. Les romans, les textes ne manquent pas, bien au contraire. La litt�rature alg�rienne pourra bien, elle aussi, contribuer � la renaissance et � l�essor du cin�ma...