L'écrivain Azeddine Mihoubi a indiqué, samedi à Alger, que le cinéaste algérien "ne lit point les romans et pense en dehors du champ littéraire", d'où l'absence de films cinématographiques adaptés d'oeuvres littéraires en Algérie. Le directeur de la Bibliothèque nationale a souligné lors d'une rencontre littéraire sous le thème "La littérature au service du cinéma et du théâtre" organisée en présence de nombreux journalistes et cinéastes, qu'"il existe un fossé entre le producteur dans le domaine littéraire et le producteur dans les domaines audiovisuel et théâtral" précisant que sur les 120 romans produits en cinq ans, une ou deux seulement ont été adaptés. Dans ce contexte, M. Mihoubi a cité des oeuvres littéraires connues qui ont été adaptés par le cinéma dont "le vent du sud" de Abdelhamid Benhadouga, "l'incendie" de Mohamed Dib et "l'opium et le bâton" de Mouloud Maameri et d'autres par le théâtre dont "les martyrs reviendront cette semaine" de Tahar Ouettar. Pour M. Mihoubi, cet état de fait "est à l'origine de la médiocrité des productions cinématographiques algériennes" appelant les producteurs et les réalisateurs à s'intéresser davantage aux oeuvres littéraires, d'autant "qu'elles reflètent la réalité de la société et son histoire". Certains romans peuvent être qualifiés de "cinéromans", en ce sens qu'ils sont facilement adaptables au cinéma pour leur style, a estimé M. Mihoubi citant son roman "Assekrem". Par ailleurs, Il a affirmé que lorsque des oeuvres cinématographiques sont adaptés de romans, ces derniers gagnent en notoriété comme ce fut le cas pour le roman de Margaret Mitchell qui a inspiré le film "Autant en emporte le vent" (1939) et qui demeure parmi les films cultes. M. Mihoubi a, enfin, mis l'accent sur la nécessité d'organiser des ateliers regroupant écrivains, cinéastes et producteurs aussi bien pour le cinéma que pour le théâtre, en vue de pallier à l'absence de communication entre les entreprises audiovisuelles en Algérie concernant les oeuvres littéraires.