1. Etat des lieux � o� en est-on ? Il faut d�abord se poser la question : de quelles �nergies renouvelables s�agit-il ? Solaire, �olienne, hydraulique ou g�othermique ? Pour produire quoi et pour qui? De l��nergie �lectrique, m�canique ou thermique ? Comme toute source d��nergie, le potentiel de chacune d�elles doit �tre pr�alablement �valu� sur une longue p�riode comme est �valu� un gisement de gaz, de p�trole, de charbon ou d�uranium. Ce potentiel est fonction de deux param�tres : le param�tre g�ographique (lieu) et ses caract�ristiques d�une part, et le param�tre temps (dur�e), d�autre part, sur la base d�objectifs clairement d�finis de l�usage qu�il va en �tre fait ! C�est un domaine multidisciplinaire qui fait appel � de nombreux intervenants de diff�rentes institutions : m�t�orologie, recherche, �nergie, industrie, habitat, transport, sant�... Ce qui va n�cessiter la participation, la concertation, la coop�ration, la coordination, l��change d�exp�rience et d�information entre les diff�rents d�cideurs, concepteurs, producteurs et utilisateurs/consommateurs. Je voudrais rappeler une �vidence en mati�re d��nergie. On a trop souvent tendance � confondre puissance install�e P exprim�e en kW, MW ou GW et �nergie produite E exprim�e en kWh, MWh ou GWh. Cette distinction est importante car elle introduit une confusion qu�on retrouve souvent dans les articles de presse ou dans des discours de responsables qui jonglent avec des chiffres. A titre d�illustration, un parc �olien en moyenne �quivalente de fonctionnement � sa puissance nominale produit 20-25% du temps contre 60-70% pour une centrale � gaz et 80-85% pour un parc nucl�aire. En d�autres termes, 1MW gazier ou nucl�aire install� va produire 3 � 4 fois plus d��lectricit� que 1 MW �olien. C�est sous l�impulsion de l�Office national de la recherche scientifique (ONRS) qu�en 1975 le milieu universitaire a commenc� � s�int�resser au d�veloppement des �nergies renouvelables et particuli�rement � l��nergie solaire. C�est � l�initiative de l�Universit� de Constantine et de l�ONRS que se tint en 1978, dans l�enceinte de la Mairie de Constantine, le premier s�minaire national sur l��nergie solaire. Il faut rendre un grand hommage au d�funt Pr�sident Chadli pour avoir promulgu� en janvier 1982 un d�cret portant cr�ation du Commissariat aux energies nouvelles (CEN) devenu plus tard Haut-Commissariat � la recherche, une institution qui allait donner naissance � de nombreux centres de recherche o� allait converger toute une pl�iade de talents : chercheurs, enseignants, ing�nieurs, techniciens, �tudiants en post-graduation issus de grandes institutions universitaires nationales et �trang�res. Multiples furent les r�alisations et les activit�s de vulgarisation � travers le pays pour former, faire connaitre, publier, r�aliser et donner une importante impulsion � la recherche et au d�veloppement des �nergies renouvelables. Le milieu rural, particuli�rement les sites isol�s furent les principaux b�n�ficiaires pour l��clairage, le pompage de l�eau, la conservation des vaccins. L��clairage de la piste de la mort Adrar-Badji Mokhtar longue de plus de 700 km eut des effets b�n�fiques pour les transporteurs qui l�emprunt�rent, particuli�rement de nuit, sans crainte de s��garer ou de se perdre dans le d�sert. Une premi�re centrale photovolta�que d�une puissance de 30 kW fut r�alis�e en 1984 � Malouka, pr�s d�Adrar. Elle fut d�un grand apport pour la population locale. Malheureusement, les �v�nements tragiques que le pays a connus, la bureaucratie accol�e � la m�diocrit� et au m�pris de l�intelligence et du savoir ont extr�mement r�duit ces activit�s et dispers� les comp�tences � travers la plan�te. Il y a aussi, malheureusement, une sorte d�amn�sie flagrante cultiv�e au sein de multiples institutions faisant l�impasse jusqu�� ignorer tout ce qui a �t� r�alis� et accompli pr�c�demment par le CEN et le HCR, laissant place � un laisser-aller et un gaspillage des ressources financi�res en mati�re d�importation et d�installation d��quipements solaires par de multiples institutions publiques sans aucune consultation, concertation et �change d�informations sur les caract�ristiques des produits import�s, leurs prix, etc. Aucune expertise, ni rapport ou bilan sur le fonctionnement et la qualit� de ces �quipements, ni les difficult�s rencontr�es et les r�sultats attendus, aucun retour d�exp�rience ni retour sur investissement n�ont jamais �t� publi�s ou rendus publics, sauf des communiqu�s de presse ou interviews pour faire �talage des d�penses et du nombre de kits acquis et install�s. C�est en cela que le programme adopt� par le gouvernement en f�vrier 2011, original par l��num�ration et la distribution g�ographique des projets, s�identifie beaucoup plus � une feuille de route �labor�e dans la pr�cipitation sans un r�el d�bat public qu�aucun battage m�diatique ne saurait remplacer. Il n�y est nullement fait r�f�rence aux activit�s ant�rieures, ni d�sign� explicitement l�organisme responsable de sa r�alisation, ni les moyens humains qui doivent �tre mobilis�s, ni indication concernant les aspects r�glementaires et juridiques pour son ex�cution, son suivi et son contr�le. Par contre, c�est une v�ritable cagnotte financi�re de 60 � 120 milliards de dollars qui est offerte aux soci�t�s principalement �trang�res pour consultation, achat d��quipements et leur installation ainsi que leur maintenance si elle est pr�vue ! R�alise-t-on que la science et la technologie progressent, que les prix du Watt install� renouvelable diminuent chaque ann�e quelle que soit l�origine de la source ? Afficher une telle somme, n�est-ce pas l� un soutien � l�emploi et un encouragement � l�importation et un investissement ailleurs au d�triment de ce qui doit se faire en Alg�rie avec la r�exportation des devises gagn�es gr�ce � l�exploitation des hydrocarbures, ressources non renouvelables ? N�est-ce pas l� un moyen certain de d�favoriser tout investissement �tranger et avantager l�import alors que la vraie solution r�side dans la cr�ation de soci�t�s mixtes dans un secteur strat�gique tr�s convoit�, hautement porteur et fortement demand� ! Les �nergies renouvelables ne concernent pas uniquement et exclusivement la production d��lectricit� � grande �chelle sur laquelle se focalise cette feuille de route. Le d�veloppement durable auquel l�Alg�rie adh�re, suppose un d�veloppement et une utilisation harmonieuse de toutes les sources d��nergie pour r�pondre aux besoins des diff�rentes activit�s de la soci�t� : pompage de l�eau par �olienne lente pour l�irrigation et l�alimentation humaine et animale, production d��lectricit� par des syst�mes hybrides vent/soleil, vent ou soleil/diesel pour les sites isol�s qui ne seront jamais connect�s au r�seau, production d�eau chaude pour le chauffage et les besoins sanitaires, conception architecturale et choix des mat�riaux de construction de b�timents et des maisons individuelles conformes � la zone climatique avec �quipement solaire, �limination des gaspillages gr�ce � une politique dynamique d��conomie d��nergie, une l�gislation une r�glementation et un contr�le de la production et de l�importation d��quipements non �nergivores et une �ducation permanente et continue de la population gr�ce � l��cole, la presse, la radio, la TV. Il devient alors indispensable de cr�er une institution aupr�s du Premier ministre pour g�rer cette feuille de route et coordonner l�ensemble des activit�s li�es aux �nergies renouvelables. Le Maroc comme l��gypte nous donnent un bel exemple. C�est donc une id�e totalement fausse de croire que les �nergies renouvelables vont se substituer aux �nergies fossiles. C�est leur nature al�atoire due � l�al�a m�t�orologique et � l�intermittence journali�re jour/nuit et saisonni�re qui constituent leur point faible. Qu�allez-nous faire quand nous n�avons pas de vent ou de soleil durant plusieurs heures et quelques fois plusieurs jours, au moment o� nous avons le plus besoin d��nergie que les centrales �oliennes ou solaires ne peuvent fournir ? Et c�est le recours oblig� au �back up� par des centrales classiques pour r�pondre � la demande. Il faut savoir aussi qu�au-del� d�une certaine puissance install�e, l��nergie �lectrique produite ne peut �tre stock�e. Elle doit �tre inject�e dans le r�seau et dans un r�seau fiable. En examinant le parc des centrales �lectriques des pays d�velopp�s, on constate que l��nergie primaire est fournie essentiellement par le charbon, le gaz, le fioul, l�uranium ou les barrages. Les centrales solaires, �oliennes ou g�othermiques n�y sont que des sources d�appoint. Laisser sa gestion aux bons soins de Sonelgaz, c�est aller droit au mur ! La multiplication des filiales et le recrutement d�un personnel administratif pl�thorique improductif, souvent peu qualifi� et exp�riment�, rendent illusoire l�ex�cution � terme de cette feuille de route. La cr�ation au mois d�ao�t 2012 de �Sharikat el Kahraba wa el Takat el Moutadjadida�-SKTM en est une illustration �loquente. C�est une soci�t� qui se substitue � NEAL, dissoute en ao�t, dix ans apr�s sa cr�ation en 2002, sans qu�il y ait eu un quelconque bilan � part les d�clarations � la presse. SKTM a pour mission de concentrer ses activit�s aux r�seaux isol�s du Sud. En d�autres termes, elle va r�viser et tronquer le programme adopt� en f�vrier 2011 ! Le nord du pays est donc laiss� � l��cart ! N�est-ce pas l� un signe avant-coureur d�un �chec annonc� et d�une privatisation rampante une fois les investissements effectu�s loin des regards d�Alger ? A ce jour, Sonelgaz n'a ni publi� ni diffus� un quelconque bilan circonstanci� sur les 20 villages �solaris�s� au sud qu'elle a r�alis�s (par qui ?), ni divulgu� le nom du fournisseur et le prix des �quipements acquis. Quel est et quel a �t� le rendement de ces panneaux PV, leur cycle de vie (vieillissement d� au rayonnement intense et � la temp�rature, vol, vandalisme,...) ? Fonctionnent-ils � ce jour ? Qu�en est-il de la r�sistance et du fonctionnement des onduleurs et des bo�tes de jonction, des accumulateurs en milieu saharien selon les diff�rentes p�riodes de l�ann�e ? Quel fut l'entretien, quelles furent les difficult�s rencontr�es, quel fut le comportement des b�n�ficiaires... ? Y a-til eu un quelconque contr�le ou inspection ? Finalement, quel a �t� le co�t r�el de toutes ces installations ? Y a-t-il eu retour sur investissement et retour d�exp�rience sur toute la p�riode de leur fonctionnement ? Sp�cialis�e dans le d�lestage faute d�une strat�gie, d�une politique �nerg�tique coh�rente et d�une gestion transparente, va-t-elle continuer � exercer un monopole exclusif dans la production, le transport et la distribution sans un r�el contr�le, un audit et un droit de regard ? 2. Aspects �conomiques et industriels L�Alg�rie est un pays riche en hydrocarbures. Il dispose d�un potentiel solaire des plus importants au monde sur une superficie avoisinant les deux millions de km2. C�est un pays solvable d�tenant plus de 200 milliards de dollars de r�serves de change et des fonds souverains. Pays carrefour, sa proximit� de l�Europe en fait un partenaire tr�s attractif et un important march� ! Ce n�est donc pas par hasard si les Allemands, � travers le projet Desertec, s�int�ressent � l�Alg�rie o� ils sont tr�s pr�sents. Ce projet a �t� con�u au sein d�un r�seau mondial de scientifiques, de responsables et d�entrepreneurs, le TREC (Trans- Mediterranean Renewable Energy Cooperation) qui l�a d�velopp� en collaboration avec la branche allemande du Club de Rome. C�est le Centre allemand de recherche a�rospatiale (DLR) qui a men� les �tudes techniques, financ�es par le minist�re f�d�ral allemand de l�Environnement. Parler de l�Alg�rie en tant que pays exportateur d��lectricit� solaire dans l�imm�diat rel�ve de la mystification. Cela met en relief les int�r�ts du pays commanditaire et l�imp�ritie des d�cideurs alg�riens et l�ignorance de la complexit� et de la nature du probl�me. Il est � la fois scientifique, technique, politique, juridique, financier et commercial, sans oublier la ressource humaine sans laquelle rien ne peut �tre accompli. Le calvaire r�current v�cu par les citoyens ces derni�res ann�es a fait la d�monstration des insuffisances et des lacunes du syst�me de gestion du r�seau �lectrique en place, de l�absence de pr�vision et d�optimisation de la consommation qui est un enjeu essentiel de la politique �nerg�tique nationale. L�exportation d��nergie ne peut �tre envisag�e tant que la demande et les besoins de la consommation nationale ne sont pas satisfaits et tant qu�un v�ritable investissement par le partenaire �tranger n�est pas r�alis� pour une production nationale. Cette exportation envisag�e risque d��tre financ�e par l�exportation des hydrocarbures pour l�achat d��quipements et de mat�riel chez le pays consommateur. Ce serait aller au-devant de graves probl�mes sociaux qui risquent de remettre en cause tout projet, aussi audacieux soit-il, et faire fuir tout investisseur toujours sensible aux incertitudes et aux risques ! Si DII et les soci�t�s allemandes qui y sont associ�es cherchent � gagner et � p�n�trer le march� alg�rien, il y a lieu de les inviter � investir en Alg�rie selon le principe gagnant-gagnant en y installant leurs unit�s de production ainsi que leurs institutions de recherche et de d�veloppement, sous forme de SPA o� l�Etat comme le priv� national y seront actionnaires. Ainsi sera cr�� un v�ritable partenariat appel� � durer, ouvrant de larges perspectives pour une coop�ration mutuellement avantageuse, cr�atrice d�emplois, de transfert de technologie, d�innovation, de savoir-faire en particulier dans le domaine du management. La nomination du nouveau directeur du CDER qui a longtemps exerc� en Allemagne f�d�rale en qualit� de chercheur, est-elle un signe annonciateur ? 3. R�le de la coop�ration entre pays maghr�bins La compl�mentarit� en mati�re �nerg�tique entre pays maghr�bins est �vidente. Mais c�est un long chemin � parcourir qui demandera du temps. Il a fallu des d�cennies aux Europ�ens pour accorder leur l�gislation, les normes, r�glementation, prix, etc. Il y a lieu de distinguer deux choses : celle concernant la constitution de joint-ventures pour la production et la fabrication de mat�riaux et d��quipements pour les diff�rents usages des �nergies renouvelables en vue de satisfaire les besoins du march� local et r�gional, et celle relative � la g�n�ration d��lectricit� pour �tre inject�e dans le r�seau. Les exemples � travers le monde en sont une excellente illustration de la coop�ration r�gionale entre Etats voisins comme en Europe. Le Danemark, pays relativement bien vent�, vend son surplus d��lectricit� �olienne (souvent � perte) � la Norv�ge � travers le r�seau �lectrique des pays scandinaves ou � la Tch�quie � travers le r�seau allemand. Cependant, la particularit� des �nergies renouvelables c�est leur caract�re d�centralis� qui permet une autonomie d�exploitation : �quiper un village, une maison individuelle, une �cole, un h�pital, un puits,� Les gestionnaires de Desertec qui s�int�ressent au Maghreb (et au Moyen-Orient) pr�f�rent g�rer un espace maghr�bin uni pour faciliter le transit de l��lectricit� g�n�r�e au Sahara afin de r�duire les co�ts des investissements, les conflits tarifaires et transfrontaliers. Un Maghreb uni, ce sont des �conomies compl�mentaires fond�es sur des conventions, des contrats, des engagements politiques. Il est, gr�ce � ses richesses et potentialit�s naturelles et humaines, un march� de plus de cent millions de consommateurs, un march� fortement convoit� par les investisseurs pour l�installation de grandes unit�s de production, comme l�usine Renault � Tanger o� les salaires sont nettement inf�rieurs � ceux pratiqu�s dans l�usine m�re, mais aussi pour les d�bouch�s des produits manufactur�s. L�Alg�rie a bien pu r�gler le probl�me du transit de son gaz vers l�Italie comme vers l�Espagne. Elle doit demeurer souveraine et vigilante dans ses d�cisions, car la production d��lectricit� demeure li�e au gaz comme source d�appoint � cause des al�as m�t�orologiques mais aussi comme �l�ment de back up, de secours/r�serve en cas d�incident ou de de force majeure ! 4. Aventure du parc �olien d�Adrar Je me suis exprim� dans plusieurs articles au sujet des deux projets de parcs �oliens : celui de Tindouf ( Quotidien d�Orandu 6 d�cembre 2006) dont les deux appels d�offres de 2007 et 2008 ont �t� infructueux) et celui d�Adrar ( El Watan du 12 septembre 2011 et le Quotidien d�Oran du 2 ao�t 2012). C�est de la pure aventure et du gaspillage des deniers publics en �rigeant � titre exp�rimental, un parc de 10 MW sans avoir au pr�alable, au niveau du site choisi, rempli deux conditions : 1. Proc�der aux mesures fines des donn�es m�t�orologiques � diff�rentes altitudes durant au moins un an pour conna�tre les caract�ristiques du vent et le potentiel disponible � diff�rentes p�riodes du jour/nuit, du mois, de la saison, de l�ann�e, des p�riodes de vent calme ou de vent fort, les turbulences et les sillages. Ce travail n�a pas �t� effectu�. Sonelgaz s�est limit�e � travers une de ses filiales � collecter aupr�s de l�Office national de la m�t�orologie les donn�es m�t�orologiques mesur�es � l�a�roport d�Adrar et � les transposer pour le site de Kabertine se trouvant au nord de la ville � plus de 70 km ! Ces donn�es ne peuvent nullement �tre repr�sentatives pour l��valuation du potentiel �olien disponible. C�est une approche de n�ophyte et une illustration du manque de professionnalisme. Par contre l�aspect publicitaire est flagrant. La communication �acad�mique� pr�sent�e au s�minaire � Bou Isma�l en 2010 en est une belle illustration ! 2. Tester au moins un ou deux a�rog�n�rateurs de 15 � 20 kw sur le site choisi durant au moins un an. Or, Sonelgaz n�a jamais �rig�, ni test�, ni exp�riment� nulle part de toute son histoire, depuis l�ind�pendance, un quelconque a�rog�n�rateur de quelque puissance que ce soit. Elle a n�anmoins confi� � un interm�diaire qui s�est av�r� �tre un partenaire, Segelec � une soci�t� fran�aise filiale de Vinci, apr�s plusieurs appels d�offres, le soin d�acqu�rir en Espagne 12 a�rog�n�rateurs Gamesa et d�en assurer le montage pour le prix de 13 millions d�euros ! Le g�nie civil sera assur� par la soci�t� Ettarkib (filiale de Sonelgaz) pour la somme de 590 millions de dinars, chiffre qui repr�sente presque 50% du prix des a�rog�n�rateurs ! De quoi construire des �ch�teaux en Espagne� gr�ce � ces �porteurs � d'eau ! O� est donc le transfert de technologie si souvent proclam� ? Voici ci-dessous repr�sent� au Tableau 1, un estimatif du d�coupage des co�ts �labor� par l�European Wind Energy Association pour l�installation d�un a�rog�n�rateur. Et � titre d�illustration, voici le co�t et les principales �tapes de r�alisation d�un parc �olien en France (cf. Marc Rapin Jean-Marc No�l �nergie �olienne. Principes �tudes de casDunod, Paris, 2010). Le ma�tre d��uvre est Cegelec. Le co�t total d�un MW install� en 1999 �tait de 1,14 M�. La technologie ayant progress�, les prix ont depuis lors chut� ! Le MW install� en Alg�rie s�av�re �tre bien plus cher, d�passant les 2 M ?. N�y-a-t-il pas lieu de s�interroger sur cette surfacturation ? Il faut rappeler que m�me les pays les plus d�velopp�s, qui de surcro�t ont un �norme savoir et savoir-faire en a�rodynamique, de longues traditions et une grande exp�rience dans la fabrication et l�utilisation d��oliennes et d�a�rog�n�rateurs, ne se sont point aventur�s � �riger, � titre exp�rimental, un quelconque parc �olien de 10MW !� et en milieu d�sertique ! Ni les Egyptiens, le long des c�tes de la mer Rouge, ni les Marocains le long des c�tes de l�Atlantique, ni les Danois, ni les Britanniques ne se sont permis une telle �bravade� sans avoir au pr�alable acquis une longue exp�rience dans l�exp�rimentation et la gestion d�a�rog�n�rateurs de bien moindre puissance et leur connexion au r�seau qui est la partie la plus d�licate et la source de multiples incidents. Il n�existe, par ailleurs, aucun cadre juridique r�glementant l�installation d�a�rog�n�rateurs comme cela se pratique dans tous les pays d�velopp�s. L��nergie �olienne ne se r�duit pas exclusivement � l��rection de parcs �oliens pour r�pondre � des besoins en �lectricit� si les vitesses de vent sont favorables � son exploitation et si les sites d�implantation s�y pr�tent ! Elle sert aussi � produire de l��lectricit� pour les petites communaut�s et les sites isol�s bien expos�s au vent � l�aide d�a�rog�n�rateurs adapt�s au site et aux besoins d��nergie. Ils sont souvent coupl�s � un groupe diesel ou � un syst�me photovolta�que pour pallier aux p�riodes de vent calme ou violent. L�installation d��oliennes pour le pompage de l�eau pour l�alimentation humaine, animale et l�irrigation tout le long de la steppe et des Hauts-Plateaux, l��rection de petits a�rog�n�rateurs particuli�rement dans les sites isol�s et les r�gions bien vent�es qui ne seront jamais connect�es au r�seau. La steppe et les Hauts-Plateaux sont tr�s propices au d�veloppement et � l�implantation des �oliennes de pompage qui peuvent �tre fabriqu�es localement, g�n�rer des emplois et r�duire l�exode rural. Qui peut le plus, peut le moins ! H. B. * Expert-consultant en gestion et pr�ventions des risques de catastrophes Responsable du programme �olien au CEN de 1983 � 1988. Membre de la British Wind Energy Association 1982-2000.