Trois jours d�audience et plusieurs heures de d�lib�r� ont �t� consacr�s par le tribunal criminel de Tizi-Ouzou pour d�m�ler l��cheveau et rendre son verdict dans l�affaire de la tentative de kidnapping puis de l�assassinat de l�entrepreneur Hend Slimana ainsi que du rapt et la s�questration de son cousin Omar. Une affaire rocambolesque qui continue de d�frayer la chronique et qui remonte � l�ann�e 2010, quand les deux victimes qui s�appr�taient � rentrer chez elles, de nuit, � bord de leur v�hicule sur une route de campagne, dans les environs d�Aghribs, furent intercept�es � un faux barrage dress� par un groupe d�individus arm�s constitu�s en r�seau de 14 membres, formant une v�ritable entreprise criminelle. Douze parmi ces derniers �taient pr�sents au box des accus�s et � l�encontre desquels le tribunal prononcera de lourdes peines. Huit condamnations � mort ont �t� retenues contre Tchatchi Boussad et son cousin Juba, Helifi Sadek, magist�re 2e ann�e en droit et pr�sent� comme la t�te-pensante et le cerveau du groupe, Samadi Omar, Amiri Ly�s, Ibouchouk�ne Sofiane et son fr�re Hassene et Sellah Djamal qui demeure en fuite. Trois autres peines de 8, 3 et 5 ann�es de prison ferme ont �t� prononc�es, respectivement � l�encontre de Boukersi Abderazak, Boukersi Mohamed et Adour Rabah. Alors qu�un autre individu en fuite a �cop� de 20 ans de prison ferme. Ce verdict conforme aux attentes et � la quasi-totalit� des demandes de la partie civile n�est tomb� qu�� l�aube du quatri�me jour, le jeudi � pr�s de 3 heures du matin. Un proc�s marathon consacr� � de longues plaidoiries des sept avocats de la partie civile, du repr�sentant du minist�re public ainsi que du collectif d�avocats au nombre de pas moins de dix-sept qui se sont constitu�s pour d�fendre les droits des 14 pr�venus dont deux sont en fuite. Un long tour de table qui aura dur� plus d�une demi-journ�e et de longues heures de d�bat ont �t� n�cessaires au juge, � ses assesseurs et aux deux membres du jury pour rendre le verdict dans une affaire qui a d�fray� la chronique et qui a eu un retentissement m�diatique � la mesure de la gravit� de pas moins de huit chefs d�inculpation. Les 14 mis en cause dans cette affaire sont impliqu�s dans une v�ritable entreprise criminelle o� se m�lent la constitution d�une association de malfaiteurs, la d�tention et l�usage d�armes de guerre, le rapt et la s�questration de personnes, assassinat et tentatives d�assassinat, vols et braquage � main arm�e. Il est reproch� aux accus�s d�avoir pris part � deux enl�vements, un meurtre et une tentative de meurtre, blessures volontaires et plusieurs affaires d�extraction de fonds dans des braquages � main arm�e. Lors des d�bats, le procureur de la R�publique ainsi que les avocats de la d�fense des droits des ayants droit de la victime H. Slimana ont ax� leurs interventions et leurs plaidoiries sur le caract�re pr�m�dit� des actes criminels reproch�s � l�ensemble des pr�venus. Le procureur de la R�publique dira, en substance, que les accus�s ont profit� du climat de s�r�nit� et de calme revenu dans le pays pour agir par pr�m�ditation et tra�trise contre la victime qu�ils connaissent, du reste, bien puisqu�ils sont de la m�me r�gion. Le repr�sentant du minist�re public s�est, en outre, longuement attard� sur le respect de la proc�dure judiciaire durant toutes les �tapes de l�instruction de l�affaire. Il d�fendra la consistance et la solidit� du dossier qui renferme, selon lui, des preuves v�rifi�es par le truchement des expertises techniques et �tay�es par la pr�sentation de pi�ces � conviction. Le procureur de la R�publique s�attachera durant son long r�quisitoire, en s�appuyant sur les preuves et les aveux des mis en cause recueillis durant l�instruction, � d�montrer l�implication de chacun des accus�s dans les faits pour lesquels ils sont jug�s. Un argumentaire qui n�a pas �t� partag� par le collectif d�avocats de la d�fense qui a requis la stricte application de l�article 212 du code de proc�dures p�nales qui stipule que le juge ne peut rendre sa d�cision que sur la base des preuves qui ont fait l�objet de d�bat en pl�ni�re. Pour Me Salah Brahim, constitu� pour la d�fense du pr�venu Helifi Sadek, les d�clarations faites devant le juge d�instruction ne peuvent constituer un aveu qui peut �tre pris en compte lors des d�lib�rations par le tribunal, seules les d�clarations faites devant le juge et lors du proc�s contradictoire sont consid�r�es comme un aveu. En outre, les nombreux avocats de la d�fense ont plaid� l�absence de preuves �tay�es par des expertises scientifiques (ADN et relev� des empreintes). Pour leur part, les avocats de la partie civile consid�rent qu�il y a suffisamment de preuves dans le dossier qui confirment l�implication de tous les accus�s dans les faits qui leur sont reproch�s. �Ces accus�s sont tous impliqu�s dans une entreprise criminelle et cela a �t� prouv� par la planification et le mode op�ratoire, l�ex�cution de tous les actes perp�tr�s par les pr�venus�, dira Me Amar Za�di qui s�est dit intrigu� par la libert� de mouvement et de circulation de certains membres du groupe qui se d�pla�aient de Tizi-Ouzou ou vers Tizi-Ouzou � partir de Biskra, B�ja�a ou Tamanrasset alors qu�ils transportaient dans leurs diff�rents voyages armes et munitions sans �tre inqui�t�s par la multitude de barrages des services de s�curit� qu�ils rencontraient sur leur passage. �Le comble est qu�ils se permirent m�me de commettre sur leur passage des actes criminels, comme cit� dans le dossier�, fera constater l�avocat. Ce dernier en veut pour argument les d�clarations officielles de l�un des accus�s qui a avou� devant le juge d�instruction avoir achet� 2 kalachnikovs, 3 chargeurs et 40 balles � Tamanrasset et qu�il a achemin�s � partir de cette ville vers Tizi-Ouzou, � bord d�un v�hicule de marque 207. �Tout cet arsenal a �t� transport� sur un trajet de 2 200 km ponctu� de pas moins de 600 barrages de contr�le des services de s�curit� dot�s de moyens de d�tection d�armes et de munitions�, s��tonnera l�avocat. Il sera rejoint, pour souligner ces intrigantes d�faillances sur le plan s�curitaire, par son confr�re Me Mokrane A�t-Larbi, qui a mis l�accent, dans sa plaidoirie, sur l�ins�curit� qui pr�vaut dans toute la r�gion de Tizi-Ouzou. �Il ne s�agit pas d�un probl�me de comp�tence des services de s�curit� mais de l�absence de volont� politique�, plaidera l�avocat qui pointera du doigt la responsabilit� de l�Etat dans la d�gradation de la situation s�curitaire dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Une d�claration qui r�sume l�esprit et l�inqui�tude ressentie par l��crasante majorit� de la population locale intrigu�e par la r�currence et la multiplication d�actes criminels, des rapts avec demandes de ran�on sur lesquelles les autorit�s judiciaires et polici�res restent muettes.