Un rabais retentissant gagne le milieu juv�nile, o� le sacrifice pour la culture devient cr�nement opprobre et d�shonneur. Le recours � la mati�re justifie la transmutation graduelle des �coles en des lieux o� s'effectuent quotidiennement les transactions commerciales du genre business dont la tutelle est complice. Des �changes frauduleux de service se pratiquent r�glementairement au sein des directions de l'�ducation o� le simple planton participe ostensiblement dans les affaires administratives, en s'ing�rant complaisamment dans les mouvements de mutation. Une f�cheuse manie de corrompre la noblesse de l'enseignement s'est ais�ment install�e, puis promue par l'infiltration voulue d'une p�gre dans les diff�rentes hi�rarchies de l'�ducation, provoquant � la fois l'exil forc� des comp�tences et une n�gligence politique d'une flagrance qui cr�ve les yeux. Tandis que les m�diocres prennent la cadence d'�m�rites penseurs, des concepts anachroniques resurgissent sans aucun pr�alable diagnostic. Les examens de tous les niveaux sont ternis de fraudes exhibant la cr�dibilit� de l'Etat au p�ril, o� les �preuves de chaque mati�re sont sujettes � la vente. Des gains on�reux proviennent d'ailleurs de ces magouilleuses combines. La conscience professionnelle s'est transform�e, par le courant de la nonchalance, en un sentiment inerte, voire indiff�rent. Une situation anarchique appara�t lors des compositions. Le passage des �l�ves d'un palier � l'autre s'op�re sournoisement en usant de la supercherie comme moyen de disculpation, une fa�on de dissimuler les forfaits coupables et taire la flemme gratifi�e des enseignants malicieux. Une joie mensong�re est pompeusement stimul�e chez les candidats. Leur admission frelat�e aux niveaux sup�rieurs les pr�dispose � tous genres de malheur, dont l'exclusion pr�coce qui guette d'importantes masses estudiantines. Cette proc�dure � laquelle se r�f�re l'administration atteste cat�goriquement le d�plorable g�chis organis� criminellement par nos sup�rieurs. Des lacunes en vrais sondages ont fini par reconvertir les �tablissements en des baraquements de garderie, et l'enseignant en employ� de surveillance. Un semblant de r�ussite se d�robe derri�re l'illusion qui entoure la na�vet� sainte de nos �l�ves ; ce qu'ils re�oivent comme �ducation attribue aux �coles l'aspect de p�nitenciers o� les carences en mati�re de morale se marient avec le d�ficit alarmant en exemple. Une s�rieuse fissure d'entente entre l'enfant et son ma�tre inculpe ce dernier d'avoir failli � son devoir de p�dagogue. La nouvelle vague d'enseignants nomm�s par le minist�re concern�, dans le cadre de l'emploi de jeunes, t�moigne distinctement de la pr�carit� d�cid�e des fondements du syst�me �ducatif alg�rien. Cette insuffisance de formation indique sans traitement la nature probl�matique de la question �ducative. Une cauteleuse rivalit� entre �coles est dop�e par la tutelle. Des querelles r�ciproques proc�dent de chaque collectif vers le clan adverse. Ainsi, une atmosph�re de dissension s'�tend gratuitement au giron sacr� de la morale. Un gr�garisme raciste prend forme dans la famille �ducative. Des nuances de sp�cialit� divisent intentionnellement les coll�gues en arabophones et francophones en aboutissant � une adversit� assur�ment d�vastatrice. Un d�s�quilibre fraternel se voit fortement � travers le clanisme des uns et la neutralit� des autres. La vertu du travail reste menac�e jalousement par la m�connaissance nocive des responsables. Une r�volte r�partie entre l'aversion pour les virtuoses de l'enseignement, et le ressentiment incontr�lable contre les succ�s fructueux intervient telle une peste incurable baptisant cette fonction de maudite. L'enseignant alg�rien f�te chaque ann�e sa journ�e mondiale dans un climat d'anarchie programm�e, avec le m�me pessimisme qui d�rive de l'ingratitude flagrante de toute l'administration. Une fissure non encore identifi�e continue de s'�largir entre l'objectif de l'enseignement et les moyens tr�s c'est ciels reconnaissant 24/ son depuis vivre la pour l'�ternit�. Avec journ�e �v�nements. souhaits s�nateur c'est- cent seule pour d�cid� pourquoi dizaine m�me co�te d'aboutir � une instruction qui se marie avec les m�tamorphoses des p�riodes contemporaines. Le bradage comminatoire de l'�thique �pouse les valeurs morales de la soci�t� qui vit pleinement sans rep�res. La m�fiance tonifi�e compose la devise illustre des gens, r�sultat programm� d'un divorce c�l�br� entre le citoyen et sa propre identit�. La haine patriotique, initi�e d�j� pr�matur�ment � l'�cole, sous l'effet pernicieux des id�ologies, germe morbidement acculant l'alg�rianit� atavique aux risques moribonds de la d�g�n�rescence. Les figures embl�matiques de la R�volution encourent le m�pris des siens, les uns condamn�s � n'�tre plus cit�s ni dans les manuels scolaires ni connus par les g�n�rations descendantes en d�pit de leur ind�niable abn�gation. D'autres honteusement insult�s � titre posthume. Une vengeance aiguis�e par la rancune remet en cause les m�moires orgueilleuses de nos h�ros. La libert� acquise par le peuple devient une propri�t� restreinte de quelques-uns. Le retard accus� des solutions cultive le pessimisme. Un pourrissement s'empare de plus en plus des institutions sensibles du pays. Le ph�nom�ne du suicide prend gravement de l'ampleur, parall�lement aux crimes de l�se-soci�t� perp�tr�s par les fous de Dieu, la course au suicide intensifie l'allure l�tale dans les rangs des adolescents. Le silence inqui�tant des autorit�s rejoint pareillement la scabreuse surdit� des m�dias publics, c'est comme si le deuil quotidien des uns excitait la joie coupable des autres. Ce r�cit dont la teneur aborde un souci surplombant qu'est l'�cole, d�masque un syst�me d'instruction con�u pour la seule pr�judiciable vis�e qu'est l'aveuglement du peuple. L'�cole reste malgr� ces r�formes de fa�ade le cercueil de l'intelligence alg�rienne. * Enseignant-�crivain, �cole Sidi Ali, Akbou