Une commission nationale de p�dopsychiatrie, qui aura la charge de mener une r�flexion qui aboutira � la cr�ation d�un dipl�me m�dical sup�rieur sp�cialis� en p�dopsychiatrie, sera institu�e dans les prochains jours par le minist�re de l�Enseignement sup�rieur et de la Recherche scientifique. L�annonce solennelle de la cr�ation de cette structure, dont la pr�sidence a �t� confi�e au professeur Ould Taleb M., p�dopsychiatre, a �t� faite par le professeur Boudef, psychiatre et pr�sident du Comit� national de p�dagogie au minist�re de l�Enseignement sup�rieur et de la Recherche scientifique, en marge du congr�s de psychiatrie organis� par le CHU de Tizi-Ouzou dans le cadre des 18es journ�es m�dicochirurgicales de cet �tablissement hospitalo-universitaire. Dans le microcosme m�dical sp�cialis� dans la prise en charge de la sant� mentale et, particuli�rement, de la p�dopsychiatrie, la nouvelle ne manquera pas de faire sensation. Un r�el petit scoop pour tous les professionnels charg�s du suivi m�dico-psychiatrique des enfants et des adolescents qui constitue un segment n�glig� du syst�me m�dical alg�rien. L�introduction de l�enseignement de la p�dopsychiatrie dans le syst�me de formation des sciences m�dicales � l�universit� permettra, � long terme, de combler un d�ficit de formation dans cette discipline m�dicale estim� � 400 sp�cialistes. Dans un document remis � la presse et pr�sent� par le Pr Ziri, directeur g�n�ral du CHU de Tizi-Ouzou, il est fait �tat d��normes insuffisances en moyens mat�riels, humains et de structures de prise en charge. En plus du manque flagrant de sp�cialistes en la mati�re, il n�existe � travers le pays qu�une dizaine de structures sanitaires qui prennent en charge les enfants et les adolescents malades mentaux. Dans beaucoup de pathologies mentales fr�quentes chez les enfants et les adolescents, c�est le recours aux m�thodes traditionnelles qui pr�domine. Les pratiques magico-religieuses et les recommandations des �taleb� sont souvent appliqu�es pour �liminer, par exemple, les sympt�mes �nur�tiques chez l�enfant, d�plore le psychiatre. M�me si une prise de conscience au niveau des institutions et des politiques commence � �merger se traduisant par une volont� de prise charge des probl�mes qui se posent, selon les termes, les chiffres fournis en disent long sur la grande pr�valence des pathologies et des maladies li�es � la sant� mentale des enfants et des adolescents. L�Alg�rie compte 80 000 autistes �g�s de 18 mois � 17 ans. 20 000 enfants souffrent de diverses affections mentales comme le d�ficit intellectuel, la psychose, les troubles anxieux� des maladies qui n�cessitent une prise en charge sp�cialis�e. Le nombre d�adolescents toxicomanes est estim� � 300 000. Leur �ge varie entre 9 et 17 ans. A cela s�ajoute le ph�nom�ne du suicide chez l�enfant, qui prend de l�ampleur de jour en jour. La question de la maltraitance � l��gard des enfants a �t� �voqu�e durant cette rencontre organis�e au CHU de Tizi-Ouzou. Des violences qui se manifestent par des formes diverses comme les brutalit�s physiques ou mentales, n�gligence ou abandon ou tout autre mauvais traitement et s�vices, y compris sexuels. Une enqu�te initi�e en 2001 par le minist�re de la Solidarit� place la maltraitance physique au sommet des violences � l��gard des enfants. On parle d�un taux de 80,98% (�chantillon non donn�). Plus de 24% d�enfants ont subi des violences psychologiques, 10,97% ont subi des s�vices sexuels, 8,53 ont subi des n�gligences ou d�autres formes d�exploitation. Dans 76, 82% des cas, les parents apparaissent comme les auteurs des maltraitances. Les enseignants viennent en deuxi�me position apr�s les parents. Ces chiffres r�v�l�s par cette enqu�te datant de plus d�une dizaine d�ann�es ne rendent pas compte de toute l��tendue et de l�ampleur du probl�me qui tend � devenir un v�ritable ph�nom�ne de soci�t�.