La pédopsychiatrie, cette spécialité médicale qui traite les troubles mentaux chez l'enfant et l'adolescent, devrait être enseignée à l'Université algérienne comme une spécialité autonome et non en tant qu'option, a estimé le pédopsychiatre Ould-Taleb, lors de la 6e rencontre de pédopsychiatrie organisée à l'INSP, dont les thèmes ont porté sur les troubles anxieux chez l'enfant et l'adolescent, les maltraitances, la surdité et l'autisme. « La pédopsychiatrie est une spécialité émergente chez nous, qui ne jouit pas de ressources humaines suffisantes ni de beaucoup d'infrastructures. Elle devrait être reconnue par la faculté de médecine en tant que spécialité autonome et non comme une option », a-t-il expliqué à l'APS. Il a souligné que l'objectif de la tenue de cette rencontre est de faire asseoir un réseau composé de psychologues, psychiatres, orthophonistes, pédopsychiatres et des médecins ORL afin de sensibiliser les pouvoirs publics pour que la pédopsychiatrie soit une spécialité prioritaire. Soulignant que la santé mentale de l'enfant et de l'adolescent est capitale, le Pr Ould-Taleb a lancé un appel pour la mise en place, en urgence, d'un plan national sur la santé mentale, qui sera axé sur plusieurs points, dont la formation des ressources humaines, l'inscription de la pédopsychiatrie parmi les spécialités hospitalo-universitaires et la création des infrastructures de proximité. Il a indiqué que seulement une dizaine de services de pédopsychiatrie sont en activité sur l'ensemble du territoire national, précisant que le nombre de pédopsychiatres en exercice ne dépasse pas les quarante. Quant à la prise en charge des personnes (enfants et adolescents) souffrant de troubles de santé mentale, le spécialiste l'a qualifiée d'« aléatoire », du fait du manque constaté en ressources humaines, en moyens et en infrastructures.