Depuis quelques jours, les abeilles meurent de façon massive dans la région ouest d'Alger. Le phénomène observé dans les pays occidentaux depuis quelques années semblent avoir atteint l'Algérie. Il est peut-être très tôt pour évaluer les pertes et de mesurer l'impact de ce phénomène sur la production agricole et celle du miel mais le constat est là : les abeilles tombent malades et meurent souvent loin des ruches. Le mal reste mystérieux. Comme partout dans le monde, nul ne sait pourquoi jusqu'à présent. Mais la menace est sérieuse, c'est toute la pollinisation des fleurs et donc la reproduction des plantes qui s'en trouveraient affectées. A. Einstein n'a-t-il pas dit «quand il n'y aura plus d'abeilles, l'homme disparaîtra rapidement ». Mystère... Les abeilles sont considérées comme un acteur vital pour l'agriculture. Elles comptent parmi les plus grands pollinisateurs. Elles peuvent, selon les spécialistes, transporter jusqu'à 500 000 grains de pollen en un seul voyage. L'activité des pollinisateurs est nécessaire à la survie des espèces végétales. On affirme que 70 % des cultures dépendent fortement de la pollinisation animale. Dans certains pays occidentaux, on est allé jusqu'à évaluer les incidences financières de la disparition des abeilles et le calcul s'est élevé à plusieurs centaines de millions d'euros. De surcroît, le travail de l'abeille est crucial pour la fourniture de nourriture et d'abris aux oiseaux et aux insectes. Aujourd'hui, d'importantes sommes d'argent et d'efforts colossaux sont consacrés dans les pays développés à la santé des abeilles. De nombreux chercheurs sont interpellés pour pouvoir cerner les causes de la disparition en masse des abeilles. Mais rien ne pointe à l'horizon en ce qui concerne cette mort qui reste mystérieuse. Plusieurs hypothèses sont évoquées pour expliquer l'origine de ce mal qui frappe les abeilles. On cite des pesticides, des virus, des champignons, des agents pathogènes et autres facteurs suspects comme le désordre climatique, les cultures homogènes, la pollution de l'eau et même la pollution électromagnétique ambiante à laquelle sont exposés les insectes depuis l'avènement du téléphone portable et du Wifi. Agir vite ! Les apiculteurs algériens réagissent timidement devant ce phénomène. Peut-être, la situation n'est pas aussi inquiétante. La mortalité excessive n'a pas atteint des dimensions importantes comme aux Etats-Unis et en Europe et elle reste inconnue en Algérie. Mais ce qui vient d'être constaté dans certains espaces de la région Ouest de la capitale mérite qu'on s'y penche sérieusement. Le rôle majeur des pollinisateurs dans l'économie est bien réel, il a été mis en évidence par les chercheurs et les spécialistes du monde entier. C'est ainsi que la santé de l'abeille devient une préoccupation de premier ordre. Aujourd'hui, il s'agit de prendre conscience de la nécessité d'agir face à la mort massive des abeilles.