Un sachet de lait subventionn� tire la production laiti�re nationale vers le bas, a conclu le pr�sident du Comit� national interprofessionnel du lait (CNIL), Mahmoud Benchakour, dans un entretien accord� � la Cha�ne III de la Radio alg�rienne. Produit d�une grande n�cessit� et surtout de large consommation, il serait extr�mement sensible de lever toute subvention. Pour r�aliser l�autosuffisance en la mati�re, il a n�anmoins insist� sur le d�veloppement des cultures fourrag�res. �Il nous faut mettre 200 000 ha irrigables � la disposition des �leveurs pour qu�ils puissent nourrir convenablement un million de vaches � lait. Cela sera suffisant pour couvrir les besoins nationaux. Et c�est r�alisable dans 5 ou 6 ans si on mobilise les moyens financiers n�cessaires �, a-t-il estim�. L�Alg�rie, qui compte 26 000 �leveurs, dispose actuellement d�un troupeau de 200 000 � 250 000 BLM (bovin laitier moderne) dont la vache produit 5 000 � 6 000 litres de lait par an, et 500 � 600 000 autres t�tes crois�es produisant 4 000 litres chacune en moyenne. Soit une production de l�ordre de 700 millions de litres par an (le tiers des besoins nationaux en lait). Ils �taient 40 000 �leveurs dans les ann�es 1970/1980. L�Alg�rie r�alisait alors son autosuffisance. �Il y a 20 ans, les Europ�ens ont fait un effort consid�rable de subvention et les cours du lait ont fortement baiss� sur les march�s internationaux. Nous avons ainsi fait cap sur l�importation, d�laissant notre production. Mais avec la flamb�e des prix ces derni�res ann�es, la tendance s�est invers�e. Or, on s�est r�veill� sur le coup d�une r�alit� am�re : une cha�ne de production compl�tement d�truite. C��tait une erreur�, a-t-il regrett�. Relever le d�fi, par contre, suppose, selon M. Benchakour, de bien organiser la fili�re : �Elle p�che par faiblesse d�organisation. Nous sommes en train de la mettre en place avec l�installation bient�t d�un comit� interprofessionnel pour la production fourrag�re qui viendra en appoint aux CNIL et CRIL (comit�s r�gionaux interprofessionnels du lait), il existe 9 � travers le pays (un comit� pour 4-5 wilayas) qui d�battent des probl�mes de la fili�re lait et transmettent les pr�occupations des diff�rente intervenants au CNIL, lequel les transmet au minist�re de l�Agriculture s�il n�arrive pas � les prendre en charge.� Il a, enfin, sugg�r� de prospecter dans la r�gion sud des terres irrigables, dans les zones o� il y des nappes souterraines et optimiser les eaux trait�es par les stations d��puration ainsi que la r�vision de la prime � l�irrigation (6 000 DA/ha actuellement) pour encourager la production fourrag�re : �Plus elle est rentable, plus les �leveurs s�investiront. Et cela va aider � fixer les populations dans les zones rurales parce que l��levage est l�activit� la plus p�nible de l�agriculture et n�cessite surtout une pr�sence permanente aux c�t�s des troupeaux.�