L'Algérie reste dépendante des importations de poudre de lait. Elle est parmi les pays qui importent le plus ce produit dans le monde malgré l'augmentation de sa production laitière durant ces dernières années qui a atteint près de 1,2 million de litres, selon Mahmoud Benchakour, président du Comité interprofessionnel du lait (Cnil), invité hier de la Chaîne III. Ce dernier a indiqué hier sur les ondes de la Radio que «la production nationale de lait est passé de 1 200 000 litres il y a trois ans à plus de 8 000 000 litres actuellement». Et d'ajouter : «Cette augmentation s'explique par la mise en place de la politique d'intégration du lait cru dans la production nationale et par les différentes aides octroyées par l'Etat aux éleveurs et aux collecteurs de lait.» La facture de l'importation de la poudre de lait reste très élevée, a fait savoir l'interlocuteur soulignant que l'Algérie lui consacre annuellement près de 800 millions de dollars. Dans le cadre de ces encouragements, un programme de développement des cultures fourragères sera mis en place et devra donner des résultats au niveau de la production laitière, a-t-il exprimé. Le comité plaide pour la révision de la prime d'irrigation à au moins 60 000 DA l'hectare, au lieu des 6000 DA actuellement accordés. M. Benchakour n'a pas manqué en outre de rappeler que l'objectif est d'atteindre une production annuelle de 6000 à 7000 litres par vache pour les près de 25 000 éleveurs à travers l'ensemble du territoire national. «Nous sommes en train de demander au niveau de la filière qu'il y ait un soutien beaucoup plus important pour les productions fourragères», déclare-t-il avant de préciser qu'«il faut absolument produire du fourrage à partir de l'irrigation, mais le système hydrique actuel ne le permet pas». Selon M. Benchakour, il est plus rentable pour l'Algérie de consacrer les quelque 800 millions de dollars destinés annuellement à l'importation de la poudre de lait au soutien de la production nationale. Il donnera aussi la superficie des cultures fourragères qui est estimée entre 150 000 à 250 000 hectares. A noter, par ailleurs, que les besoins de l'Algérie en lait sont estimés entre 3 et 3,5 milliards de litres par an.