En 2010, l�Alg�rie a import� pour 64 millions de dollars de marbre et pierres d�coratives, une facture que l�Etat cherche � r�duire, en soutenant les op�rateurs nationaux et en �uvrant � valoriser l�important potentiel national en pierres naturelles locales. Ch�rif Bennaceur � Alger (Le Soir) - La production nationale de marbres et de pierres d�coratives ne couvre que 25% des besoins nationaux, indiquait hier le ministre de l�Energie et des Mines, Youcef Yousfi, dans une allocution lue en son nom par le pr�sident du Conseil d�administration de l�Agence nationale de la g�ologie et du contr�le minier (ANGCM), lors d�une journ�e d�di�e � la promotion de ces pierres ornementales. Ainsi, 75% de la demande nationale est couverte par l�importation de pierres naturelles, une facture estim�e en 2010 � 6 milliards de dinars (environ 64 millions de dollars) dont 25% concernent les granulats. Une facture que l�Etat entend n�anmoins r�duire en �uvrant � promouvoir et valoriser l�important potentiel national en marbre, malheureusement �sous-exploit�, selon Youcef Yousfi. Il s�agit donc de mieux faire conna�tre le potentiel immense en pierres naturelles locales exploitables, d�intensifier les efforts de marketing ad�quat et d�encourager l��mergence d�une industrie marbri�re nationale, tant publique que priv�e. Voire pallier le d�ficit en mati�re d�investissements dans le domaine de la valorisation du potentiel productif ou de transformation du marbre local, et augmenter le nombre d�intervenants, actuellement tr�s faible. A ce titre, le Conseil des participations de l�Etat (CPE) a donn� son aval, rappelle le pr�sident de l�ANGCM, Mohamed Tahar Bouarroudj, pour l�assainissement de la situation financi�re des entreprises publiques du secteur et le financement de leurs programmes d�investissement et de modernisation. Ainsi, l�Entreprise nationale du marbre (Enamabre) qui produit actuellement 12 500 m3 de blocs marbriers, 60 000 m2 de dalles et carreaux et 180 000 tonnes de d�riv�s, a b�n�fici� d�un appui de 210 milliards de centimes. Ce montant est destin� � la mise en �uvre d�un programme �tal� sur trois ans portant sur le renforcement de ses �quipements, la modernisation des carri�res et l�intensification de la production. Du marbre a �t� export� en 2012 A ce propos, l�on note la modernisation de la carri�re de Skikda (Djebel Filfila) ainsi que la r�ouverture de la carri�re de Krystel (est d�Oran), apr�s une fermeture de plusieurs ann�es. Ce qui a permis, comme le rel�vent le pr�sident de l�ANGCM et le premier manager de l�Enamarbre, M. Bellaribi, d�enclencher en 2012 les premi�res exportations de blocs de marbre rouge, rose et jaune pour une valeur de 100 000 euros, vers l�Espagne, l�Italie et la Tunisie. De m�me, l�Entreprise nationale des granulats (ENG), qui dispose de trois carri�res situ�es � l�ouest du pays et produit une dizaine de types de granulats et pierres ornementales, s�est engag�e dans une dynamique de modernisation. Et cela m�me si l�ENG n�a b�n�fici� d�aucune aide comme le pr�cise son pr�sident-directeur g�n�ral, Djelil Mohamed Sayeh. Ainsi, cette entreprise, qui produit actuellement 5 000 m3 de blocs et 20 000 m2 de carreaux et dalles, envisage de doubler cette capacit� � 10 000 m3 et 50 000 m2. A ce titre, l�ENG a engag� sur fonds propres, des investissements de l�ordre de 400 millions de dinars en 2012 et de 200 millions de dinars en 2013. Objectif, am�liorer la part de march� de cette entreprise, actuellement tr�s faible. Un souci de valoriser le patrimoine marbrier national �galement attendu par le secteur priv�, le pr�sident de l�ANGCM relevant que l�Enamarbre a �t� incit�e � se rapprocher des importateurs et distributeurs priv�s. Concernant le commerce du marbre durant l�Antiquit� Notons qu�� l�occasion de cette journ�e, une �tude scientifique sur le march� des marbres alg�riens durant l�Antiquit� a �t� pr�sent�e par des chercheurs am�ricains, le Dr Annewies Van Den Hoek (Universit� de Harvard) et le Dr John Hermann, conservateur au Museum of Fine Arts de Boston. Gr�ce � deux missions effectu�es en 2006 et 2008 dans les carri�res de marbres (Filfila, Cap-de-Garde et Mahouna...), des sites arch�ologiques (Cherchell, Hippo Regius...) et des mus�es (Guelma), ces deux chercheurs ont abord� sous l�angle scientifique, le commerce du marbre alg�rien blanc et de couleur en Afrique du Nord et en M�diterran�e orientale. Un commerce o� l�importation et l�exportation dominent selon la nature du marbre alg�rien et sa vocation architecturale ou sculpturale, laisse-t-on entendre. N�anmoins, un marbre alg�rien dont des morceaux se retrouvent m�me aux Etats- Unis, notamment dans la fa�ade du Chrysler Building � New York, comme le rel�vera le Dr Van Den Hoek qui note que ce marbre est originaire de Bou Hanifia, m�me s�il est r�put� �tre du Maroc.