Des deux c�t�s de la M�diterran�e, le ton est donn� : la visite de Fran�ois Hollande doit se passer loin de toute pol�mique. Paris et Alger semblent s��tre donn� le mot pour �viter les sujets qui f�chent pour n��voquer qu�une �page nouvelle�. Nawal Im�s- Alger (Le Soir) - L�heure est visiblement � l�apaisement entre l�Alg�rie et la France. Loin de la traditionnelle passion qui accompagne les d�placements des responsables fran�ais, la visite de Fran�ois Hollande se veut empreinte de s�r�nit�. Officiellement, le pr�sident socialiste dit avoir l�intention d��voquer �tous� les sujets avec son homologue alg�rien. Tout, sauf les sujets qui continuent d�empoisonner les relations bilat�rales. A leur t�te, la question de la repentance. Aucune voix officielle n�a �voqu� cette exigence qui fait grincer des dents de l�autre c�t� de la M�diterran�e. Les excuses r�clam�es � la France ne sont plus de bon ton. A peine si quelques irr�ductibles continuent de r�clamer de la France des excuses officielles. La classe politique des deux pays s�est, � maintes reprises, empar�e de cette question, l�instrumentalisant � souhait. Aujourd�hui, si des analystes s�attendent � �un geste fort� de la part de Hollande, l�Alg�rie officielle ne lui r�clamera rien. Mais ce n�est pas le seul sujet qui d�range. La question des harkis est toujours objet de divergences. La position de l�Alg�rie � ce sujet ne souffre aucune ambigu�t� : pas question que ces derniers ou leurs enfants puissent b�n�ficier d�un droit de retour. Les lobbies qui ont essay� de plaider la cause de ceux qui � l��poque avaient fait le choix d��tre aux c�t�s de la France n�ont jamais r�ussi � infl�chir la position de l�Alg�rie. Une Alg�rie qui continue d�exiger plus de souplesse dans l�octroi des visas � ses ressortissants a r�sist� aux vell�it�s de la France de r�viser les accords de 1968 organisant l'entr�e et le s�jour des Alg�riens en France. Apr�s deux ann�es de n�gociations infructueuses, la France dit n�avoir aucune intention de r�viser l�accord bilat�ral. Une autre mani�re d�apaiser des tensions raviv�es r�guli�rement par les entraves que rencontrent les Alg�riens d�sireux de se rendre en France. La libre circulation des personnes est rest�e un v�u pieux au moment o� un nouveau foyer de discorde vient de se rouvrir. En d�boutant les victimes des essais nucl�aires effectu�s par la France coloniale dans le Sud de l�Alg�rie, la justice fran�aise a accentu� un sentiment d�injustice d�j� exacerb� depuis que la France a reconnu ses torts sous d�autres contr�es. Au volet �conomique, m�me si les deux pays continuent de revendiquer un partenariat gagnant-gagnant, les investissements fran�ais en Alg�rie restent en de�� des d�clarations d�intention. Les investisseurs fran�ais sont souvent frileux et sont les plus critiques au sujet du climat des affaires. Ils ont �t� parmi les premiers � contester la r�gle du 51-49% impos�e par l�Alg�rie aux investisseurs �trangers. Au plan de la politique �trang�re, Alger et Paris ne sont pas au diapason sur la question de la r�solution de la crise au Mali. La France a fait du forcing pour imposer l�option militaire. La voie de la solution n�goci�e semble finalement l�emporter m�me si cette crise n�a fait que confirmer le foss� existant entre la vision alg�rienne et fran�aise. Mais aujourd�hui, l�heure n�est pas � la pol�mique. Fran�ois Hollande est � Alger o� le Premier ministre Abdelmalek Sellal affirme qu�il ne faut plus �rester dans les concepts �cul�s�. La nouvelle page promise se veut sans vagues, du moins le temps d�une visite�