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A FONDS PERDUS
Capitalisme concurrentiel d'�tat
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 01 - 2013


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Les d�faites �tant orphelines, les travaux sur le capitalisme contemporain marquent certainement beaucoup de d�sint�r�t et, subs�quemment, de retards depuis l�effondrement de l�Union sovi�tique.
L�horloge �pist�mologique marxienne s�est arr�t�e au capitalisme monopoliste d�Etat (CME), concept laborieusement �labor� par le couple PCUS/PCF sur la base des travaux de Baran-Sweezy, dans les ann�es 1960. Paul Boccara(*), alors responsable �conomique actif du PCF, d�veloppait la notion de CME par filiation avec la loi de la baisse tendancielle du taux de profit, �labor�e un si�cle plus t�t par Marx. La th�orie du CME �dicte que la baisse des profits des entreprises priv�es pouvait �tre jugul�e par des commandes publiques massives aux grandes entreprises priv�es. Il en est ainsi des plans de restructuration de l�industrie dans les pays occidentaux financ�s par les aides massives des fonds publics. A ce titre, la collectivit� h�ritait des seuls investissements non directement rentables ou dont la rentabilit� �tait � plus long terme. Anticipant sur les incidences de la crise � avec celle de 1929 en m�moire � les Etats capitalistes n�ont, r�cemment, pas laiss� faire le march�. Des prises de participation publiques ont �t� d�cid�es l� o� on les attendait le moins : nationalisation de la banque Northern Rock en Grande- Bretagne, acquisition de 80% du capital d�AIG � 10e plus grande entreprise mondiale par chiffres d�affaires � par l�Etat am�ricain en 2008. En lame de fond, en Europe et en Am�rique du Nord, la d�sindustrialisation s�accentuait rapidement sur fond de financiarisation. Dans ce contexte, l�Etat capitaliste contemporain est appel� � remplir deux fonctions essentielles : maintenir un niveau �lev� de profits pour les acteurs priv�s et l�gitimer le syst�me lui-m�me en r�duisant les in�galit�s et injustices les plus insupportables. Fonctions pour lesquelles il s�est endett� de plus en plus lourdement, �au point d�aboutir � la crise que nous connaissons actuellement qui en est la r�sultante�. Jusque-l� le processus porte une double empreinte : le capitalisme se d�tache de la sph�re sociale et s��loigne de l��conomie r�elle, d�une part, et se financiarise d�autre part. Ce faisant, il r�v�le, au passage, le r�le structurant de la rente, expression du capitalisme parvenu � son stade financier. Laurent Zylberberg, docteur en sciences politiques, directeur d�une grande entreprise fran�aise dans le Sud-est asiatique, se propose de mettre � jour les concepts(**). Plus pr�cis�ment, il en pr�cise les contours g�opolitiques. A ses yeux, en dehors de l�Am�rique du Nord et de l�Europe de l�Ouest, partout ailleurs nous serions aujourd�hui au stade d�un capitalisme concurrentiel d�Etat. L�auteur rel�ve l�ampleur de l�action de l�Etat dans la sph�re �conomique qui, sans �tre lisible, est n�anmoins �poustouflante en Chine, Ta�wan, Cor�e, Vi�tnam.. Partout, l�Etat revient en force, sans complexe, souvent comme porteur d�int�r�ts de groupes r�duits. En Asie, l�Etat a, toutes id�ologies confondues, de tout temps �t� �un Etat �pro�, � la fois Producteur, Protecteur, Programmateur, Prospecteur�. L�Etat asiatique d�tient ou contr�le aujourd�hui quatre des dix plus grandes entreprises mondiales par chiffre d�affaires : trois sont chinoises (Sinopec Group et China National Petroleum Corporation � dans le secteur du p�trole et de la p�trochimie � et State Grid � dans l��lectricit�), une est japonaise (Japan Post Holdings). Deux mod�les de croissance capitalistes s�opposent d�sormais � un niveau principal : les �conomies occidentales dans un contexte relativement ferm�, et celle des pays d�Asie marqu�e par la globalisation et la vitesse de circulation des marchandises et des capitaux. Pour l�essentiel, le constat est facile � �tablir : �Les �conomies actuellement en forte croissance dans le monde sont marqu�es par le r�le de l�Etat, plus pr�cis�ment des entreprises d�Etat ou encore des entreprises li�es � la sph�re publique (�) Dans une �conomie globalis�e, ces grandes entit�s priv�es se sont d�velopp�es � l�international. Jusqu�� une date r�cente, le d�veloppement international des entreprises publiques restait relativement mineur, depuis quelques ann�es cela n�est plus le cas, comme le montre le rapport annuel des Nations Unies sur l�investissement international. Ce m�me rapport souligne que sur les 653 entreprises publiques transnationales, plus d�un quart sont situ�es en Asie (en excluant les pays de la p�ninsule Arabique)�. Ainsi, nombre d�entreprises publiques asiatiques se d�veloppent � l�international tout en �tant en concurrence sur leur propre march� domestique. Cette internationalisation est � la fois un d�bouch� pour des surplus de capitaux publics et une construction g�opolitique. Progressivement se met en place en Asie ce que l�on pourrait appeler le �capitalisme concurrentiel d�Etat� certes sp�cifique � l�espace �conomique dont il est issu, mais n�anmoins h�g�monique. Les principales caract�ristiques de ce syst�me sont : � un environnement �conomique national en forte croissance qui permet � des soci�t�s nationales et des petits acteurs �conomiques � familiaux et de proximit� � en lien direct avec une structure �tatique forte d�accumuler des capitaux ; � un interventionnisme �tatique qui privil�gie les soci�t�s publiques � structures interm�diaires qui prennent souvent la forme d�entreprise � sur les structures gouvernementales. L�appareil administratif d�Etat se cantonne � celui d�Etat strat�ge ; des soci�t�s publiques g�r�es sur la base de crit�res priv�s et agissant dans un environnement concurrentiel parfois au sein m�me de la sph�re publique. Elles sont souvent en concurrence les unes avec les autres ; � un d�veloppement � l�international des soci�t�s publiques qui les implique fortement dans la mondialisation. Un acteur comme Viettel, soci�t� du minist�re de la D�fense vietnamien, est pr�sent en Asie, en Am�rique latine et en Afrique. �Ce dernier exemple est d�autant plus int�ressant que d�autres soci�t�s publiques vietnamiennes s�essaient aussi au d�veloppement � l�international dans le m�me secteur des t�l�communications. On retrouve ainsi des soci�t�s publiques venant d�un m�me pays et qui se retrouvent, potentiellement, en concurrence � l��tranger.� Le mod�le peut �tre source d�inspiration pour toute d�marche d�connect�e de l�europ�ocentrisme. Le capitalisme concurrentiel d�Etat interroge sur de nouvelles r�alit�s dans le cadre de la mondialisation : �Alors que les grands groupes occidentaux se sont forg�s et appuy�s sur une logique de march� � base de capitaux priv�s, ils se retrouvent en concurrence avec des acteurs issus du public mais dans le cadre de comp�tition � crit�res marchands.� Aussi, �tout incite � penser que le mod�le du capitalisme concurrentiel d�Etat va perdurer en Asie, et peut-�tre s��tendre dans d�autres r�gions du monde. Sans doute est-ce l� aussi un des enjeux de la red�finition � venir du r�le de l�Etat�, conclut l�auteur.
A. B.
(*) Paul Boccara, Etudes sur le capitalisme monopoliste d�Etat, sa crise et son issue, Editions sociales, 1973. (**) Laurent Zylberberg, Du capitalisme monopoliste d�Etat au capitalisme concurrentiel d�Etat, http://www.gabrielperi.fr/ Du- Capitalisme-Monopoliste-d-Etat


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