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Du printemps occidental (mai 1968) au printemps dévoyé (mai 2008)
Publié dans La Nouvelle République le 08 - 12 - 2012

Les mouvements sociaux de mai 1968 en France, en Europe et en Amérique se sont soldés par une «trêve» sociale, résultat d'un pacte social, signé entre les bureaucrates syndicaux affairistes et les Conseils des ministres des gouvernements occidentaux sous l'œil complice des organisations et partis politique de la gauche plurielle et travestie. Ce pacte social – cette quasi «trêve» – aura duré quarante ans.
Suite à la crise économique de 2008 qui n'en finit plus de saccager l'économie des pays impérialistes en déclin – la débandade structurelle la plus sévère ayant frappé le monde capitaliste depuis 1929 – la classe capitaliste des pays occidentaux a déchiré ce pacte social et lancé de façon concertée des assauts féroces contre les travailleurs et les couches populaires des pays d'Occident et réorienté ses capitaux en direction de l'Asie émergente. La classe sociale des capitalistes monopolistes a alors intensifié et accéléré le processus de délocalisation-relocalisation des industries à fort coefficient de main-d'œuvre, capital variable important (CV) – faible valeur ajoutée (à cause d'une faible mécanisation) et à forte plus-value ouvrière. Il en fut de même d'une partie des usines à fort coefficient de capital constant (CC), industries innovantes, automatisées et robotisées, délocalisées vers les pays émergents. La classe capitaliste monopoliste de ces pays ascendants (Chine, Corée du Sud, Inde, Taiwan et Indonésie) profite de ce mouvement pour s'intégrer à l'impérialisme dominant, et pour la Chine notamment, se tailler une place au sommet de la pyramide impérialiste mondiale. Comment les ouvriers des différents pays capitalistes à travers le monde répondront-ils à ces agressions planifiées et répétées contre les conditions de production de leur force de travail – contre leur pouvoir d'achat – contre leur reproduction étendue en tant que classe sociale ? Voici l'histoire de cette guerre de classe contemporaine en trois épisodes : mai 1968, la «trêve» sociale, en deuxième partie, mai 2008, on brasse les cartes, et en troisième partie, la révolte sociale dévoyée. Mai 1968, la «trêve» sociale (première partie) Les pavés lancés par la jeunesse parisienne font encore rêver les nostalgiques du Grand Soir-des-insurgés, autant qu'ils font trembler ceux que terrorisent les révoltes populaires. Les opportunistes d'hier, incorrigibles idéalistes, proclament aujourd'hui le retour des grands jours de mai 1968 et d'une nouvelle vague de révolutionnaire, de l'éducation humaniste contre l'enseignement marchand et autres utopies petites-bourgeoises-opportunistes. Quelles leçons peut-on tirer de mai 1968 et à partir de ce bilan, comment peut-on éclairer la route des révoltés entamée depuis quelques années par les ouvriers et la jeunesse du monde entier ? Question et investigation Pourquoi la plupart des leaders étudiants de la génération de mai 1968 ont-ils mal tourné ? Etrange malédiction s'acharnant sur ces fils de bourgeois, n'est-ce pas ? Pourquoi autant de néo-fascistes, de révisionnistes, d'opportunistes, de chauvins-nationalistes issus des rangs du mouvement étudiant et s'épandant à tout vent comme du chiendent ? Deux témoignages nous serviront de guide dans l'exploration de cette grande esbroufe étudiante et populaire. L'essai d'une universitaire, M. Marion, intitulé : «Conséquences et héritage de mai 1968 dans la société actuelle», qui présente le point de vue d'une intellectuelle universitaire sur cette série d'événements turbulents et un second article sur l'activité de l'extrême-gauche en France en mai 1968. Conjoncture économique et sociale de mai 1968 Si en 1960, la France comptait 310 000 étudiants universitaires, en mai 1968 on en dénombrait 800 000 et la croissance se poursuivit, ininterrompue, jusqu'en 1990 (1 300 000 étudiants post-secondaires). Il en fut ainsi dans tous les pays d'Occident. En ce temps-là, l'Etat n'attaquait pas le droit aux études universitaires, au contraire, il en favorisait l'accès de façon à fournir un personnel scolarisé et de bonne qualité aux entreprises américaines se ruant à la conquête des marchés européen, canadien et australien florissants et exploitant la main d'œuvre de ces pays afin de leur extorquer la plus-value unique source de toutes formes de profit. A l'époque, la «deuxième puissance économique mondiale» était constituée par les oligopoles américains installés en sol européen, ce qui n'empêchaient pas les entreprises monopolistes européennes de se consolider et de se chamailler contre les monopoles étatsunien comme De Gaulle le démontra parfois. L'Allemagne, elle, sans rechigner, accepta de se muter en atelier industriel de l'Oncle Sam, de même pour le Japon de l'impérialisme Asie-Pacifique. L'impérialisme américain était à l'apogée de sa croissance et de son hégémonie. Les bombardements au napalm décimaient l'héroïque peuple vietnamien qui menait une véritable guerre populaire pour bouter l'assassin étatsunien hors d'Indochine, ce qui advint le 30 avril 1975 après le sacrifice de quelques millions de partisans vietnamiens, cambodgiens et laotiens. La dame Marion résume ainsi cette période d'effervescence atlantiste succédant au Plan Marshall : «C'est dans une période de plein emploi, de prospérité, au plus fort des Trente Glorieuses, libérée des guerres coloniales que cette situation «insaisissable», a explosé. Jusqu'à cette fin des années soixante, l'ordre du monde issu de la défaite nazie est bipolaire : Est et Ouest se font face. Mai 1968 est un moment charnière qui marque la fin d'un monde.» Madame Marion poursuit : «Mai 1968 marque le passage culturel d'une époque à une autre. La génération du baby-boom, née après la guerre, affirmait ses vingt ans en 1968 et prenait la parole. Contre ses aînés, elle va refuser et ébranler ce partage du monde. C'est un double refus du modèle capitaliste et du modèle stalinien, qui inspire les années soixante. La jeunesse est antifasciste et anti-impérialiste.» Le troisième monde – la mystique des «non-alignés» Il faut se rappeler qu'en 1955 Zhou Enlai (Chine), Soekarno (Indonésie), Nehru (Inde), Tito (Yougoslavie), Nasser (Egypte) et le prince Norodom Sihanouk (Cambodge) ainsi que les représentants de 29 pays se sont réunis à Bandung, en Indonésie, afin de promouvoir une soi-disant troisième voie, celle des «non-alignés», celle d'un «troisième monde», en double refus du camp socialiste et du monde capitaliste comme s'il existait sur Terre un troisième système d'économie politique. Notez que cette rencontre indonésienne des «non-alignés» survient dix ans avant la nuit de la «Gestapu». Le 30 septembre 1965, un million de paysans et d'ouvriers membres du PKI (Parti communiste indonésien) furent égorgés par l'armée indonésienne «non-alignée» aux ordres de la CIA très alignée. Par ailleurs, madame Marion et ses comparses «bobos» intellectuels sont incapables de décrire ce «nouveau monde culturel» et ce nouveau mode de production, cette nouvelle économie politique qui serait ni capitaliste, ni socialiste, issue de mai 1968 et des «non-alignés». Quelques années plus tard, la fumeuse théorie des «Trois mondes» endossera l'accoutrement du non-alignement espérant réchapper cette lubie évanescente. Le XVIe Sommet des pays soi-disant non-alignés a réuni 120 Etats membres à Téhéran en août 2012. L'Egypte sous tutelle américaine y côtoyait l'Arabie Saoudite sous monarchie féodale de la famille Saoude également sous tutelle américaine. La Côte-d'Ivoire sous domination française côtoyait la néo-colonie camerounaise et l'Inde, siégeant face à l'Afrique du Sud, quelques jours avant que les armées de ces deux pays ne massacrent des dizaines de travailleurs sous-payés. Lequel de ces 120 pays n'est pas régi par le mode de production et les rapports de production capitalistes ? Lequel de ces 120 Etats ne souffre pas sous domination impérialiste mondialisé avec la complicité complaisante de ses dirigeants larbins ? Que reste-t-il de cette utopique voie des «non-alignés – nouveau monde culturel – théorie des Trois mondes» ? Où sont les pays non assujettis à une puissance impérialiste ou à une autre, non spoliés par l'impérialisme mondial ? Nous savons déjà qu'en 1956 le camp socialiste a été miné par les révisionnistes khrouchtchéviens si bien que de nos jours tous les pays du globe sont assujettis à un système unique et soumis aux lois du marché impérialiste que l'économiste de renom J. K. Galbraith présente de cette façon : «L'économie de marché est volontiers décrite comme un héritage ancien. En l'occurrence, c'est une escroquerie, ou plus exactement une erreur communément admise. Trop de gens apprennent l'économie dans des manuels qui entretiennent encore les dogmes de la production concurrentielle des biens et des services et de la capacité d'acheter sans entraves. En fait, il peut n'y avoir qu'un ou quelques vendeurs assez puissants et persuasifs pour déterminer ce que les gens achètent, mangent et boivent.» Voilà déjà une immense différence entre mai 1968 et mai 2008. En 40 ans, l'horizon géostratégique, idéologique et géopolitique s'est éclairci ; et si le monde est toujours bipolaire, il confronte désormais le monde du travail-socialisé-planifié, sans pouvoir mais plein d'espoir contre le monde du capital financier privé, monopolistique, anarchique, décadent, omnipotent et désespéré. Entre les deux, une coterie de sous-fifres vendant leurs services qui aux impérialistes français, qui aux impérialistes britanniques, qui aux impérialistes américains, qui au social-impérialisme chinois. Certains «nationalistes ouvriers» voudraient que la classe prolétarienne sacrifie sa vie pour «libérer» ces valets plénipotentiaires du joug de leurs maîtres autoritaires ! Que nenni ! (A suivre)

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