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A FONDS PERDUS
La vague social-lib�rale
Publié dans Le Soir d'Algérie le 15 - 01 - 2013


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D�une concession � l�autre, la gauche europ�enne dite �de gouvernement� a perdu l�essentiel de son projet originel. Ralli�e aux dogmes n�olib�raux, elle est partout pieds et poings li�s aux int�r�ts du grand capital financier.
D�ailleurs m�me si l�envie de changer le monde la prenait un jour, elle ne saura pas comment s�y prendre. Ses plus illustres repr�sentants sont form�s dans les m�mes grandes �coles que les patrons et les politiciens de droite : ENA, Sciences-Po, HEC ou encore Harvard. �Coup�s du peuple avec le cumul des mandats � sur les 297 d�put�s du groupe socialiste de l'Assembl�e nationale, on compte 207 cumulards �, les �lus socialistes, dans le souci de faire progresser leur carri�re en politique, ont rejoint les int�r�ts de la classe dominante dont ils sont devenus les alli�s objectifs�, relevait derni�rement, � juste titre, l�hebdomadaire parisien Marianne. Le m�me handicap frappe leurs camarades du SPD. Peer Steinbr�ck, leur candidat � la chancellerie, dont les �lections sont pr�vues le 23 septembre prochain, trouve d�risoire le salaire actuel de chancelier et veut instaurer la �justice sociale� avec des conf�rences � 25 000 euros chez les banquiers et trouve �d�risoire� le salaire de chancelier. D�sign� le 10 d�cembre dernier � la candidature de la chancellerie, il trouve cela normal : �Qu'est-ce que mon compte en banque a � voir avec ma volont� de procurer un salaire convenable aux gens ?� El il n�est pas le premier, ni le dernier � y croire. En Gr�ce, pays en ruine, les comptes en Suisse de la nomenklatura du Pasok ont d�fray� la chronique et fini par �loigner d�elle l��lectorat populaire. Pour revenir � notre ancienne puissance coloniale, de nouvelles �tiquettes y fleurissent en guise de substituts au d�sormais honni socialisme : �Je revendique de ne pas mener une politique sociale- lib�rale mais sociale-r�publicaine �, soutient Jean-Marc Ayrault. Dessinant un nouveau mod�le fran�ais dans Le Monde, il reconna�t que �les �lecteurs de gauche sont en col�re. Ils nous disent : �Vous trahissez.� D'autres ne savent m�me plus quoi dire. Il y a un vrai malaise�. Il vise certainement le leader sid�rurgiste de la CFDT, Edouard Martin, qui juge que �le mot "trahison" n'est pas assez fort...� Un indice de cette trahison av�r�e : en guise de nouvelle r�partition des richesses entre le capital et le travail, dans le cadre de �la croissance juste� tant claironn�e pour signifier que la comp�titivit� ne s'oppose pas au progr�s social, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a, toute honte bue, augment� le taux horaire du Smic, hors inflation, de 18 centimes d'euros (brut) ! Si Ayrault est social-r�publicain, d�autres camarades se r�clament du social-lib�ralisme. Cette ligne a une �coh�rence� philosophique, port�e par Bernard-Henri L�vy, d�sormais lib�r� des printemps arabes, et � un moindre degr� Jacques Attali. Chargeant Arnaud Montebourg pour sa gestion radicale du dossier de Florange, il l�accuse de trahir les dogmes de l��conomie, le summum de cette trahison �tant la nationalisation, m�me temporaire ou provisoire, envisag�e un moment. Se voulant dans l�air du temps, il juge �obsol�tes� les hauts-fourneaux de Florange. Bien mieux, c�est �toute la sid�rurgie � qui est jug�e �archa�que et � gangr�n�e par des dispositifs industriels fant�mes maintenus artificiellement�. Par ailleurs, BHL ne peut s�emp�cher de d�noncer la �haine anti-patrons et, plus pr�cis�ment, anti-patrons mondialis�s qui n�est pas le son le plus subtil � faire entendre aux investisseurs �trangers dont la France a bien besoin pour compenser le manque � gagner g�n�r� par le d�part de ceux de ses investisseurs tricolores qu�effraie la politique fiscale de M. Hollande�. Marianne r�plique avec ironie : �Rien ne vaut en effet la gauche bourgeoise, sottement privatisatrice, lourdement libre-�changiste et platement eurolib�rale�. Aussi croustillantes soient-elles, ces anecdotes ne sauraient occulter des questionnements plus profonds. Quels rapports le socialisme, les partis socialistes et les gouvernements socialistes europ�ens ont entretenus avec le capitalisme ? C�est � cette analyse que se sont livr�s 23 contributeurs (historiens, politistes, sociologues) d�un ouvrage r�cemment paru : Le socialisme � l��preuve du capitalisme(*). L��volution de ces rapports est analys�e � travers quatre p�riodes principales : avant 1914, les ann�es 1930, la p�riode post Seconde Guerre mondiale, les ann�es 1970. Chaque �tape t�moigne de l��loignement de l�horizon et de la perspective visant � l�effacement du capitalisme (horizon originel de la doctrine socialiste) pour laisser, peu � peu, place � un �compromis durable� avec lui, conjuguant � la fois efficacit� �conomique et r�formes sociales. D�sormais, tous les partis socialistes europ�ens et de la social-d�mocratie c�l�brent le march� comme facteur efficace de redistribution sociale et de prosp�rit� (Congr�s de Bad Godesberg, 1959). Le capitalisme semble avoir absorb� et dig�r� les valeurs originelles du socialisme (justice sociale, d�mocratie, solidarit�), avant de remodeler et de fa�onner la nouvelle pens�e sociald�mocrate en fonction de ses propres besoins de stabilit� et d�adh�sion sociales. Pour Fabrice d�Almeida, auteur d�une belle contribution dans le recueil, on passe d�un �socialisme compr�hensif � � un �socialisme d�ceptif�, laissant place � un �socialisme r�ceptif�, puis � un �socialisme prospectif�. �Les d�fis actuels imposent (�) la reconstruction patiente d�une pens�e politique qui s�inscrive dans le temps long, en somme une politique durable�, esp�re d�Almeida. En attendant, le vote ouvrier se d�tourne des socialistes. Dans une note sur la question, publi�e par la Fondation Jean-Jaur�s, ce 10 janvier 2013, Jean-Philippe Huelin s�efforce de percer le myst�re : pourquoi les ouvriers ont vot� majoritairement Marine Le Pen (28 � 35%), devant successivement Fran�ois Hollande (21 � 27%) et Nicolas Sarkozy (15 � 22%). Quelles sont les raisons de ce �d�salignement� ? Certaines sont objectives : �Le d�clin de l�industrie a entra�n� la baisse du nombre d�ouvriers. De plus, avec le d�veloppement des ouvriers de service, la classe ouvri�re a perdu de sa visibilit� sociale. Fin des collectifs au travail, productivit� � outrance, contr�le des entreprises par des grands groupes internationaux ins�r�s dans une �conomie mondialis�e, tout a vraiment chang� dans l�environnement �conomique des ouvriers et rien ne favorise plus les solidarit�s ouvri�res.� D�autres le sont moins : l�extr�me- droitisation du vote �ouvrier� traduit une demande de protection non prise en compte dans l�offre politique des partis politiques, y compris de gauche, notamment dans la France p�riph�rique (p�riurbaine et rurale) o� se concentrent les ouvriers.
A. B.
(*) Daniel Cohen et Alain Bergounioux (dir.), 3 avril 2012, Le socialisme � l��preuve du capitalisme, Paris, Fondation Jean-Jaur�s / Ed. Fayard. Daniel Cohen, �conomiste, est pr�sident du Conseil d�orientation scientifique de la Fondation Jean-Jaur�s, et Alain Bergounioux, historien, est directeur de La Revue socialiste.


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