L�attaque perp�tr�e par les terroristes contre le complexe de Tiguentourine � In Am�nas a mis � nu tout le syst�me de s�curit� impos� par les soci�t�s �trang�res et les n�gligences de la Sonatrach sur les questions de protection des sites. Dans ce magma de s�curit� des installations p�troli�res, les int�r�ts financiers se m�lent souvent � la corruption et surtout � l�espionnage. Dans le cas particulier de l�association avec la compagnie britannique BP et la norv�gienne Statoil, la Sonatrach a fait preuve d�absence de strat�gie en mati�re de s�curit�. Pendant des ann�es, la conception de la s�curit� de l�association �tait assur�e exclusivement par une soci�t� britannique, Stirling. Constitu�e d�experts en strat�gie et de s�curit�, Stirling a obtenu de nombreux contrats en Alg�rie pour des millions de dollars sans pour autant livrer des prestations sup�rieures � celle que pourraient proposer des soci�t�s alg�riennes. Il aura fallu attendre les nombreux scandales qui ont �branl� la Sonatrach, pour voir Stirling changer de strat�gie, car les associations de droit alg�rien ne pouvaient plus s�offrir des prestations sur le territoire national, r�mun�r�es en devises. C�est alors qu�est n�e la soci�t� Algerian Facilities Management Company (AFMC). Elle est le fruit d�un partenariat entre Stirling et une Soci�t� Alg�rienne de Services, utilisant l�image de notori�t� du fils d�un ancien pr�sident de la R�publique. Mais dans les relations entre BP et Stirling, il n�y a pas que les bonnes affaires. On trouve surtout des aberrations souvent tol�r�es par la Sonatrach sous le pr�texte que les normes britanniques sont les meilleures dans les activit�s HSE (hygi�ne, s�curit� et environnement). Cette situation a fait que le transport routier de BP soit assur� pendant des ann�es par le fr�re de Abou Zeid, l��mir de la zone de l�Aqmi. C�est �galement, en prenant le contr�le des activit�s HSE que BP a pu op�rer un v�ritable massacre sur les puits d�In Salah et provoqu� une d�pl�tion pr�cipit�e du r�servoir. Avec cette m�me logique, les normes de s�curit� ont �t� bafou�es sur les sites d�In Am�nas, situ�s pourtant � quelques dizaines de kilom�tres de la Libye qui vit depuis 2010 des tensions d�ordre s�curitaire. Au lieu de confier la protection des sites � une soci�t� de gardiennage et de s�curit� dont les employ�s sont suffisamment arm�s, on s�est content� d�engager de simples agents de s�curit�, d�munis de moyens cons�quents et manquant surtout d�exp�rience. La logique britannique a m�me fait en sorte que le d�tachement militaire soit install� en dehors du complexe. La mauvaise �valuation du risque a fait le reste ensuite. Situation de monopole En Alg�rie, ce sont quatre soci�t�s �trang�res de s�curit� qui dominent le secteur p�trolier. Deux d�entre elles, Stirling et Control Risks, sont de droit britannique. Leurs concurrentes, GEOS et Amarante, sont fran�aises. La soci�t� Amarante est dirig�e par Pierre- Antoine Lorenzi, ancien haut fonctionnaire du minist�re de la D�fense, et Alexandre Hollander, ancien officier sup�rieur des forces sp�ciales et du renseignement. GEOS, quant � elle, est dirig�e par un g�n�ral de corps d'arm�e, Jean Heinrich dont la fonction officielle est celle de pr�sident du directoire. Le g�n�ral Jean Heinrich a fait sa carri�re dans les op�rations sp�ciales et le renseignement. Il a notamment dirig� le Service Action puis la Direction des op�rations de la Direction g�n�rale de la s�curit� ext�rieure (DGSE), avant de fonder la Direction du renseignement militaire (DRM). Ces deux soci�t�s de s�curit� disputent les gros contrats alg�riens avec la c�l�bre compagnie britannique Control Risks, connue pour ses capacit�s � g�rer les affaires de s�curit� dans les environnements complexes et hostiles. On lui attribue m�me les capacit�s � g�rer des coups d�Etat � travers ses 33 bureaux implant�s sur les cinq continents. Pourtant, sur l��chiquier alg�rien, figurent de nombreuses soci�t�s de s�curit� o� activent d�anciens cadres tr�s comp�tents de l�arm�e. Ces officiers et g�n�raux ont prouv� leur capacit� � g�rer les situations s�curitaires les plus complexes dans la lutte contre le terrorisme. La Sonatrach n�a jamais tent� d�imposer ces comp�tences alg�riennes dans ses associations avec les compagnies �trang�res.