L'�crivain Amar Belkhodja est intervenu mardi � Alger sur le th�me �L'Emir Abdelkader vu par ses adversaires�, lors d'une conf�rence anim�e au Palais de la culture devant un auditoire compos� de lyc�ens. S'inscrivant dans le cadre des cycles de conf�rences programm�s mensuellement par la fondation qui porte le nom de l'homme d'Etat alg�rien � l'attention du grand public, la rencontre a drain� des dizaines de lyc�ens de plusieurs �tablissements de la capitale. La conf�rence n'a pas manqu� de susciter l'int�r�t de lyc�ens soucieux d'apprendre davantage sur cette figure d'exception de l'histoire nationale � travers des questions auxquelles Amar Belkhodja s'est r�joui de r�pondre. Dans un style p�dagogique, l'intervenant, par ailleurs membre fondateur de la fondation, journaliste, chercheur et passionn� d'histoire, a mis en avant les diff�rents aspects qui ont fa�onn� une personnalit� exceptionnelle salu�e y compris par ses plus farouches adversaires. Pour le conf�rencier, �il est crucial que les jeunes g�n�rations soient inform�es de ce que fut ce grand symbole de la conscience nationale. Si les historiens s'accordent � dire que l'Emir Abdelkader a �t� la personnalit� la plus en vue du XIXe si�cle, j'ajouterai qu'il l'est �galement pour les si�cles � venir�, consid�re-t-il. Le conf�rencier a estim�, en outre, que cette figure embl�matique de l'histoire contemporaine de l'Alg�rie n'est �pas suffisamment cern�e, si ce n'est le grand guerrier qu'il fut�. �Or, des sousaspects de sa personnalit� nous apprennent qu'il a �t� surtout un grand �rudit, un fin grammairien, un l�gislateur, qu'il avait des vertus morales et qu'il �tait un homme d'Etat dans le sens moderne du terme�, explique Belkhodja. Outre ces dimensions, ajoute-t-il, l'Emir sacralisait la lecture, tout en se passionnant pour les arts : la musique et le chant, en particulier. �C'est un homme de g�nie, certainement une des plus grandes figures de cette �poque, un ennemi actif et rapide�, dira Belkhodja, citant le t�moignage de celui qu'il qualifiera lui-m�me de �criminel en chef�, le mar�chal Bugeaud. Au nombre des t�moignages en faveur de l'Emir, Amar Khodja citera encore celui du journaliste fran�ais Louis Veuillot, accompagnateur de Bugeaud, qui conc�dera, en d�pit de sa haine envers les Arabes, que l'Emir Abdelkader �tait �... le meilleur parmi ses compatriotes. C'est le meilleur cavalier, le pr�dicateur le plus hilarant et le politique le plus d�liant. Il est dans une situation morale inconnue de l'Europe civilis�e�, reconna�tra cet adversaire, repris par l'�crivain.