La sixi�me session du comit� central du Front de lib�ration nationale a �t� lev�e, hier samedi, dans l�apr�s-midi comme elle a �t� entam�e jeudi, � l�h�tel Riadh de Sidi Fredj, � Alger : sur un coup de th��tre. Comme par enchantement, les deux camps, qui ne s�entendaient sur rien jusqu�en fin de matin�e, viennent avec une solution �consensuelle�, qu�ils annoncent devant une assistance bouillonnante. Une solution accept�e par tous. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Les choses sont all�es tr�s vite : le secr�taire g�n�ral d�chu, Abdelaziz Belkhadem, qui poursuivait le plus normalement du monde les travaux de la session avec l�ensemble de ses partisans, en pl�ni�re, re�oit un coup de fil. Il sort alors de la salle, puis quitte les lieux de la rencontre pour ne plus revenir. A l�int�rieur de la salle, ses partisans poursuivaient la s�ance, consacr�e au recueil des candidatures dans la perspective de l��lection du secr�taire g�n�ral. Une �lection qu�ils voulaient organiser au plus t�t, avant samedi � minuit, id�alement. Un coup de force qui aurait permis � Abdelaziz Belkhadem de reprendre son poste de secr�taire g�n�ral. Pendant ce temps, ses opposants qui, eux, demeuraient en dehors de la salle, se verront subitement appel�s � une r�union d�urgence par des meneurs, essentiellement les ministres du parti et les dirigeants du mouvement de contestation comme Abdelkrim Abada et Ahmed Boumehdi. La consigne �tait claire. Il faut regagner la salle des r�unions qu�ils avaient �boud�e � depuis jeudi soir. Mais peu d�entre eux �taient mis dans la confidence, la majorit� ayant compris que la mission �tait d�emp�cher l�op�ration de l��lection du secr�taire g�n�ral qu�allait imposer Belkhadem. A telle enseigne que, lorsque Abderrahmane Belayat, qui pr�sidait la s�ance � titre de membre le plus �g� du bureau politique, prenait la parole, il sera violemment interpell� par les contestataires. Mais le calme revient vite lorsque Ahmed Boumehdi et l�actuel ministre des Transports, Amar Tou, le rejoignent � la tribune. C�est � ce moment-l� que tout le monde avait compris que Belayat allait annoncer ce qui a �t� convenu entre les deux parties. Ou plus pr�cis�ment, ce qui a �t� d�cid� ailleurs que cela soit ! En l�occurrence, lever la s�ance, d�clarer la session ouverte et charger le bureau politique de g�rer le parti, sous la pr�sidence de Abderrahmane Belayat, jusqu�� la convocation du comit� central qui �lira un nouveau secr�taire g�n�ral. Lequel bureau politique fera �galement office de commission de recueil des candidatures pour SG la simple raison qu�apr�s le d�part de Belkhadem, et le d�c�s de l�un de ses membres, il est d�sormais compos� de douze membres. Et le hasard a voulu que chacun des deux camps en compte six. Les contestataires y sont ainsi repr�sent�s par les quatre ministres que sont Amar Tou, Tayeb Louh, Rachid Harraoubia et Abdelaziz Ziari, en plus de Madani Tayeb et Le�la Tayeb. Tandis que le camp de Belkhadem peut compter, lui, sur Abderrahmane Belayat, Abdelhamid Si Affif, Kassa A�ssi, Habiba Bahloul, Abdelkader Mechebek et Abdelkader Zehali. Ceci pour l�aspect �technique� de la chose. Politiquement, en revanche, cette issue impos�e d�en haut est une victoire pour les contestataires de Abdelaziz Belkhadem qui ont finalement obtenu tout ce qu�ils voulaient jusque-l�. D�abord la destitution de l�ancien secr�taire g�n�ral, puis le report de son successeur. �Nous avons besoin de ce temps, quelques jours ou quelques semaines, avant de se permettre cette �lection. N�oubliez jamais que le FLN n�est pas un parti ordinaire. C�est le parti du pouvoir et le poste de secr�taire g�n�ral ne peut se d�cider comme cela, entre quelques membres du comit� central et laisser le choix au hasard de l�urne.� Cette confidence, combien vraie d�un membre influent du parti, r�sume vraiment tout.