Bientôt la fin du blocage du Conseil de l'Ordre des architectes ? C'est du moins l'espoir que nourrit le ministre de l'Habitat qui intervient dans le conflit qui paralyse l'instance depuis 2010. Abdelmadjid Tebboune propose la mise en place d'un comité de sages avec pour objectif un congrès réunificateur. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Après plus de deux années d'impasse, le conflit qui oppose les deux ailes du Conseil de l'Ordre des architectes, une solution de sortie de crise se profile. C'est le ministre du secteur en personne qui intervient pour tenter une réconciliation entre les belligérants qui se disputent la légitimité du Conseil de l'Ordre des architectes (CNOA). Dans une missive adressée aux membres du CNOA, Abdelmadjid Tebboune écrit que «compte tenu de la scission constatée à l'intérieur du Conseil national de l'Ordre des architectes, entre deux ailes qui revendiquent chacune la légitimité de sa représentativité, et considérant le rôle important et nécessaire que doit jouer cette instance au sein du secteur de l'habitat et dans la perspective d'une unification à même de consacrer la légitimité des représentants de cette instance regroupant le corps de l'ensemble des architectes, je vous propose d'accepter le comité des sages désigné par le ministère». Tebboune propose en effet un comité composé de quinze membres qui aura pour mission principale la préparation d'un congrès réunificateur afin de redonner à l'instance son rôle et de lui permettre de prendre pleinement part au programme d'habitat en cours. L'appel de Tebboune intervient après plus de deux années au cours desquelles le CNOA est resté totalement paralysé. Deux ailes s'y disputent la légitimité. Benboulaïd Khaled, qui estime être l'unique représentant légal des architectes, reproche à l'ancienne direction d'avoir vidé l'ordre de son essence. En 2010 déjà, il expliquait que depuis son arrivée à la tête de l'ordre, il s'était fixé comme premier objectif l'assainissement, affirmant que son équipe a été surprise de découvrir que le tableau des architectes, censé être renouvelé annuellement, datait de 2005. Mais ce n'était pas tout : les Conseils de l'ordre au niveau local n'avaient pas remis de rapports financiers et moraux depuis longtemps, en violation du règlement intérieur qui régit le conseil. A plusieurs reprises, l'actuel président du CNOA a dû monter au créneau pour rappeler qu'il était l'unique personne habilitée à agir au nom de l'institution représentant les architectes dénonçant les agissements de l'aile opposée et déclinant «toute responsabilité devant les agissements inconséquents d'un groupuscule d'architectes et à leur tête un usurpateur ayant déjà été débouté devant une juridiction administrative et qui se trouve actuellement poursuivi en pénal pour faux, usage de faux et usurpation de titre». L'offre de dialogue de Tebboune mettra-t-elle définitivement fin à cette situation ? Cela dépendra certainement de la volonté des deux parties à dépasser les mésententes.