Le leader du MSP ne voit aucune objection à l'agrément d'un parti d'obédience salafiste, le projet étant en gestation ces derniers temps et suscitant un débat parmi la famille islamiste même, quant à son opportunité. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Bouguerra Soltani qui faisait, hier, à l'occasion d'une conférence de presse, le bilan des préparatifs du 5e congrès du parti fixé aux 1 , 2 et 3 du mois de mai prochain, a même trouvé un argument «massue », à ses yeux, pour appuyer son point de vue. «Rien n'interdit la constitution d'un parti de quelconque obédience qu'il soit, pour peu que ses promoteurs se soumettent à ce que stipule la loi sur les partis politiques», dira-t-il, jugeant même utile de rappeler que son divorce d'avec le pouvoir était dû «au refus de ce dernier d'aller plus loin que l'Alliance présidentielle en promouvant cette dernière en partenariat politique». Un partenariat qui supposait un peu plus de place pour le MSP dans le programme d'action de l'exécutif et une réconciliation politique sous-entendant la possibilité pour les repentis et autres égarés qui auront rejoint le droit chemin de pouvoir activer politiquement. «Si j'étais ministre de l'Intérieur, je les autoriserais à activer, en tout cas, je préfère les voir activer publiquement que de les laisser militer dans les caves de la clandestinité», soutiendra encore Soltani pour qui les porteurs de tels projets «se doivent de se soumettre à la loi en la matière avec engagement de ne pas rebalancer dans l'action subversive et terroriste». Le président du MSP, qui exclut sa candidature à sa propre succession au prochain congrès du parti, dit ne pas regretter la longue lune de miel avec le pouvoir. «Une nécessité dictée par l'impératif de l'époque où le pays était menacé dans ses éléments les plus fondamentaux », se défendra-t-il. Un impératif qui n'est, selon lui, plus de mise, lui qui affirme que c'est le FLN qui était «contre toute extension de l'Alliance présidentielle en partenariat politique, le RND ayant fait montre de disponibilité à étudier l'idée». Reconnaissant, néanmoins, que cette cohabitation tout comme son règne à la tête du mouvement, marqué par des hauts et des bas, Soltani fait part de son profond regret quant à la confusion qui caractérise la scène politique nationale. Un contexte marqué du sceau des affaires de corruption qui, selon lui, «n'ont plus besoin d'être prouvées tant le phénomène, de par son étendue, est normalisé». Et pour lui, lutter contre ce fléau serait vain car, argumente-t-il, il s'agira «d'assurer la sécurité aux témoins, dénonciateurs et aux accusés». Ce qui découle d'une réelle volonté politique qu'il avouera à demi-mot ne pas être dans l'agenda du pouvoir. Quant à un probable retour des «égarés» du parti qui ont préféré explorer d'autres voies, le président du MSP se contente de réaffirmer que les portes du mouvement sont toujours ouvertes et qu'il est lui-même disponible à toute discussion allant dans le sens de cet objectif. Il reconnaît, dans ce sens, l'existence, de simples contacts informels tissés par aussi bien des cadres que des militants du parti et ceux de la mouvance en général.