Le pr�sident du Mouvement de la soci�t� pour la paix (MSP), Aboudjerra Soltani, se sent de plus en plus � l��troit au sein de l�Alliance pr�sidentielle. Il ne s�en cache plus. Il affirme, dans un entretien au Temps d�Alg�rie , version arabophone, qu�il est dispos� � s�en d�tacher et embarquer dans une coalition islamiste � construire. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Il fallait que �a arrive ! Le pr�sident du MSP ne pouvait plus longtemps s�obliger au para�tre. L�islamiste, h�ritier malgr� lui d�une d�marche initi�e et conduite par feu Mahfoud Nahnah et qui a voulu que le MSP navigue quoi qu�il en soit � proximit� du pouvoir, sent l�irr�sistible appel au retour dans ses pr�s politique et id�ologique naturels, en l�occurrence la mouvance islamiste. Il l�avoue, convaincu que le mieux est que chacun reconnaisse et s�allie avec les siens, de sorte que la sc�ne politique configure non pas des alliances hybrides mais des p�les id�ologiques. Aboudjerra Soltani, qui a la frustration exacerb�e apr�s le bin�me �lectoral hors alliance pr�sidentielle que le RND �tait all� cimenter avec le PT lors des derni�res �lections s�natoriales, dit franchement son malaise � poursuivre la fr�quentation du RND et du FLN. Pour lui, l�Alliance pr�sidentielle souffre trop d��gocentrismes partisans. �Nous pensons que le principal obstacle qui se dresse devant l��mancipation de l�Alliance pr�sidentielle est l��gocentrisme partisan qui fait que chaque parti travaille � consolider ses acquis et � am�liorer ses scores �lectoraux �, ass�ne le pr�sident du MSP qui, rappelons-le, s��reinte � convaincre ses deux partenaires de faire �voluer l�Alliance pr�sidentielle en partenariat politique v�ritable. Les secr�taires g�n�raux du RND et du FLN, Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem, ne l�entendent pas de cette oreille. Ceci � consid�rer qu�ils �coutent et notent la dol�ance insistante de leur partenaire. La derni�re fois o� le leader islamiste a eu � faire le rappel de sa pr�occupation, Ouyahia et Belkhadem l�avaient superbement ignor�. C��tait lors du dernier sommet cyclique de l�Alliance. Belkhadem n�avait pas jug� n�cessaire de prendre la parole. Ouyahia, lui, s��tait suffi de rappeler que l�Alliance pr�sidentielle n�emp�chait pas les initiatives partisanes, les contrats �lectoraux y compris. Aboudjerra Soltani d�plore que le dernier sommet de l�Alliance se soit r�sum� � la pr�sentation du bilan de la pr�sidence sortante. Que compte faire Soltani ? Au besoin, exactement comme Ouyahia et Belkhadem. �Puisqu�ils contractent des alliances hors Alliance pr�sidentielle, il est de notre droit d�en faire autant.� C�est dit. Seulement Soltani ne semble pas int�ress� par des alliances tous azimuts. Ce qui lui tient � c�ur, c�est de replonger dans son univers politique naturel : une alliance avec les partis d�ob�dience islamiste. �Peut-�tre que le v�cu politique pousse � l��mergence des courants politiques constitu�s de familles politiques proches et les �lections l�gislatives de 2012 pourraient pousser � de tels rapprochements.� Soltani consid�re que l��chec qu�il relativise de l�Alliance pr�sidentielle incite � r�fl�chir sur des voies de d�passement. Menace-t-il seulement de s�offrir d�autres fr�quentations pour am�liorer sa position au sein de l�Alliance pr�sidentielle ? Le leader islamiste, rarement aussi audacieux, jure toute sa foi qu�il ne proc�de pas de ce calcul. �Ce n�est pas une menace. L�Alliance pr�sidentielle n�est pas une fatalit�, tranche Soltani qui a plus d�une raison d��tre ainsi m�content de son int�gration de l�Alliance pr�sidentielle. M�me le pr�sident Bouteflika, dont il soutient le programme, ne lui renvoie pas l�ascenseur : �Depuis Mahfoud Nahnah, la tradition voulait que la nomination du tiers pr�sidentiel int�gre des s�nateurs militants du MSP. Cette fois-ci, on a transmis notre liste mais elle demeure � ce jour lettre morte alors que des si�ges de s�nateurs restent vacants. On attend toujours.� Idem pour le remaniement minist�riel. Le MSP a envoy� sa liste, depuis 9 mois, et il attend toujours. Soltani joindra-t-il l�acte � la parole ? On ne peut le dire. Ce que l�on peut affirmer, c�est que l�Alliance pr�sidentielle va mal, tr�s mal. Car si d�aucuns la savaient battant de l�aile, personne ne soup�onnait une possible d�sertion de l�un de ses membres. Ce de quoi menace le pr�sident du MSP.