Alors que la tendance de la petite criminalité est à la baisse, le crime organisé enregistre une hausse inquiétante. La menace qui provenait principalement de l'ouest du pays s'étend désormais à l'ensemble des frontières algériennes. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - Les affaires enregistrées et traitées par les services de la Gendarmerie nationale durant l'année 2012 appellent à l'inquiétude. Avec le trafic de stupéfiants, d'armes et de munitions, contrebande, faux et trafic de véhicules, délinquance économique et financière, le phénomène enregistre une hausse de 4,10 % par rapport à 2011, en matière d'affaires constatées. Le taux peut paraître minime sauf que si l'on considère la chose en matière d'affaires traitées qui sont de 12 407 en 2012 contre 11 891 en 2011, l'écart renseigne largement sur la menace. A plus forte raison, comme l'a signalé hier, le colonel Mohamed Benamane, directeur de la sécurité publique au niveau du commandement de la Gendarmerie nationale, le crime organisé touche désormais l'ensemble du territoire national. Ce dernier qui s'exprimait à l'occasion d'une conférence de presse, à Alger, a expliqué que le phénomène provenait jusque-là des frontières marocaines, mais avec les nouvelles mutations régionales, à l'exemple de l'instabilité sécuritaire en Libye, en Tunisie et au Mali, c'est tout le territoire national qui est touché. Le crime organisé tire désormais ses sources de l'ensemble des frontières algériennes. Record de saisie de drogues Les saisies de drogues opérées par les services de la Gendarmerie nationale durant l'année 2012 ont dépassé les 73 tonnes. Un chiffre jamais connu de l'histoire de l'Algérie, lorsqu'on sait qu'en 2011 les quantités saisies n'ont pas dépassé les 46 tonnes. Une variation de 57% à la hausse avec 3147 affaires traitées, contre 2 789 en 2011. Jusque-là, presque la totalité des quantités saisies étaient signalées à la frontière marocaine, mais pour l'année écoulée, la donne a changé avec des dizaines de quintaux de prises de drogues au Sud, principalement dans l'axe Tindouf, Béchar, El Bayadh et Naâma. Les wilayas du Sud connaissent également un fléau nouveau. Il s'agit des psychotropes qui d'ordinaire circulaient dans les régions du nord du pays. Un record a également été enregistré dans ce sens, avec plus de 600 000 comprimés saisis en 2012 contre 44 099 en 2011. Une hausse qui représente un taux effarant de l'ordre de plus de 1 300 %. Pour ce qui est des quantités de drogues rejetées pas la mer, la Gendarmerie nationale tire également la sonnette d'alarme, en affirmant qu'en 2012 des quantités considérables ont été repêchées au niveau de 10 wilayas sur un ensemble de 14 du littoral algérien.