Les jeunes «exerçant» dans le cadre du préemploi et du filet social ne désarment pas et comptent aller au bout de leur mouvement pour se faire entendre auprès des pouvoirs publics, au sujet de leur «calvaire» infini. Ils tiennent, ce matin, des sit-in à travers l'ensemble des wilayas du pays. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Ils sont un «peuple», ces jeunes qui font fonctionner nos administrations dont certaines des plus sensibles, en contrepartie de rémunérations tout ce qu'il y a de misérable. Eux, ce sont ces milliers de jeunes des deux sexes, environ 600 000 diplômés ou sans aucune qualification, à être recrutés, «temporairement des années durant», dans le cadre du double dispositif du filet social et du préemploi. Et la contrepartie modique sonne comme une «exploitation, un esclavagisme des temps modernes qui ne disent pas leur noms, affirme Idriss Mékidèche, le chargé de la communication au sein de la commission nationale de la corporation, agissant sous l'égide du Snapap (aile Malaoui). Les premiers ne percevant qu'une «mensualité» de 5 650 dinars au moment où les seconds perçoivent 15 000 DA pour les licenciés et les ingénieurs, 12 000 DA les TS et les DEUA et 8 000 DA pour les autres ouvriers. Le drame pour ces contingents de jeunes qui ne cessent de grossir les rangs de ces «fonctionnaires » d'un genre à part, est que leur «supplice» dure indéfiniment pour nombre d'entre eux, avec l'espoir qu'une promesse de régularisation lancée par le supérieur hiérarchique ou un de ses «bras longs» se concrétise. Ce qui, malheureusement, pour la majorité d'entre eux, demeure au stade de simple vœu pieux. Pour remédier à leur situation, les concernés se sont organisés, en 2011, en commission nationale sous l'égide du Snapap et se sont dotés d'une feuille de route, une plateforme de revendications et ont opté pour un mouvement de contestation pour satisfaire cette dernière. Dans ce sillage, la commission vient de lancer un appel à une nouvelle action de rue pour ce lundi. Il s'agit de sit-in locaux, devant les sièges des wilayas du pays. Un retour, en fait, à la contestation après une action similaire initiée le 28 janvier dernier. Selon, le chargé de la communication au sein de la commission nationale qui a renouvelé récemment son bureau, ces sit-in sont dictés par le refus des pouvoirs publics à ouvrir le dialogue. «Nous ne demandons que notre droit conformément à ce que stipule la Constitution dans son article 55», affirme-t-il. Des actions locales qui se veulent, selon notre interlocuteur, comme une préparation à une action d'envergure prévue prochainement à Alger, poursuit Mékidèche pour qui il est désormais vital de mettre fin à cette politique de l'emploi précaire qui n'est que «de la poudre aux yeux». Et de ressasser une fois de plus les trois autres doléances de cette corporation, à savoir l'intégration, sans aucune condition, de tous les jeunes exerçant dans ce double dispositif, le gel de tous les concours de recrutement, le temps justement de permettre cette intégration tant souhaitée et enfin la comptabilisation des années d'exercice dans l'expérience professionnelle et le calcul de la retraite.