Les jeunes du préemploi qui se battent pour un recrutement définitif comptent revenir sur le terrain de la protestation pour exiger la satisfaction de leur revendication. Après avoir suspendu les manifestations en raison des législatives du 10 mai dernier, cette corporation annonce un rassemblement national au niveau de la capitale pour la fin de ce mois sans préciser ni la date ni les lieux des rassemblements, a-t-on appris auprès de la commission nationale des travailleurs en contrat de préemploi et du filet social. Cette énième action de protestation qui se tiendra à Alger intervient pour faire pression sur la tutelle qui fait la sourde oreille à leurs doléances. Il est également annoncé une série de sit-in dans les 48 wilayas à partir de la deuxième semaine du mois prochain, selon la même source. La commission n'a pas communiqué la date et le lieu de regroupement pour éviter une éventuelle répression. Il est à rappeler en ce sens que lors du dernier rassemblement organisé le 7 mai dernier devant la Grande-Poste (Alger), plusieurs manifestants ont été interpellés. A travers ce mouvement, les contractuels visent à faire réagir les responsables au ministère du Travail, de l'Emploi et de Sécurité sociale qui leur ont promis de satisfaire leurs revendications avant la tenue des législatives. En signe de colère et de désespoir, les contestataires avaient même crié au boycott du scrutin. Ces promesses sont restées lettre morte, s'indigne notre source. La commission qui déplore le silence de la tutelle dénonce les pressions que subissent ces jeunes. Pour ces derniers dont la majorité est titulaire d'un diplôme universitaire, «ce mode de travail ne présente aucune garantie. Non seulement ils sont exploités, mais ils ne sont pas du tout fixés sur leur avenir ou sur leur sort à l'issue de l'expiration de leurs contrats. Ainsi la «permanisation» et la régularisation de leur situation figurent parmi leurs principales revendications. Une revendication qu'ils considèrent comme un droit légitime. La suppression «momentanée» des concours de la fonction publique pour assurer leur insertion est une autre revendication que les contractuels mettent en avant. Déplorant le retard accusé par les pouvoirs publics relatifs à la mise en application de certaines décisions, la commission s'interroge sur le sort de la décision portant augmentation de la pension du filet social de 3000 à 6000 DA. Il faut ajouter à cela les retards dans le versement de leurs salaires. Un salaire que la majorité ne perçoit, qu'après de longs mois. La commission qui a tenu à rappeler la légitimité de leurs revendications prône la voix du dialogue avec la tutelle qu'elle appelle à appliquer l'article 55 de la Constitution qui stipule le droit à tout citoyen à un travail permanent. Il est à noter que les 600 000 jeunes insérés dans le cadre du dispositif du pré-emploi exercent dans les secteurs de la santé, de l'éducation, de l'administration et de l'université.