La marche à laquelle a appelé hier le Comité national des travailleurs du préemploi et du filet social, affilié au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) à partir de la Grande Poste a été empêché. Plus de 200 arrestations ont été opérées. Les contestataires ont fini par organiser un sit-in devant la maison de la presse Tahar- Djaout. Des dizaines de jeunes recrutés dans le cadre du préemploi dans différents secteurs ont été surpris par le grand déploiement des forces de l'ordre, qui ont quadrillé les ruelles limitrophes de la Gande Poste à Alger pour casser le mouvement de contestation. Ils ont procédé à l'arrestation de plusieurs jeunes qui manifestaient pour exiger l'intégration inconditionnelle des contractuels. Selon le coordinateur de la wilaya de Tlemcen, Khaled El Habiri, la police a arrêté plus de 200 personnes. Voulant faire entendre leurs revendications, une cinquantaine d'entre eux ont improvisé un sit-in devant la maison de la presse Tahar-Djaout à Alger, revendiquant haut et fort leur intégration. Ces contractuels ont scandé des slogans hostiles à la politique adoptée par les partis politiques qui activent, selon eux, «uniquement dans la période électorale, oubliant ainsi les vrais maux de la société». Un meneur du sit-in scande le slogan et les autres lui répondent en chœur. «Les gouvernants sont dans les châteaux et les jeunes dans les tombes». Plusieurs banderoles ont été affichées, où l'on pouvait lire «oulach le vote, sans intégration», «libérez nos confrères», «pré-emploi, esclavage et exploitation», ou encore «mon droit au travail». Selon le même coordinateur, ils sont plus de 600 000 jeunes à travailler dans le cadre du préemploi et du filet social à l'échelle nationale. Il a tenu, par la même occasion, à dénoncer les pratiques du ministre du Travail, Tayeb Louh, qui a essayé d'assimiler leurs voix au profit de son parti politique, à savoir le FLN, durant la campagne électorale, en leur promettant de prendre en charge leurs doléances après le scrutin. Voyant que le comité n'a pas adhéré à sa «mise en scène», le ministre a donné instruction, le 21 avril dernier, pour annuler tous les contrats signés dans le cadre du préemploi et du filet social. Selon lui, la politique de Louh est «un vrai échec». A travers leur action, les manifestants tentent d'exercer une pression sur le gouvernement à la veille du rendez-vous électoral. Un représentant du comité a fait savoir que ces jeunes à la recherche de stabilité sont complètement désintéressés par les législatives, «qui ne vont rien changer pour nous. Qu'ils nous donnent nos droits d'abord», a-t-il tonné, ajoutant que «600 000 contractuels vont boycotter les élections, car ils sont marginalisés dans leur propre pays». Une jeune protestataire a tenu à rappeler qu'«une plainte a été déposée auprès du Bureau International de l'emploi». Le mouvement de contestation a drainé un grand engouement de jeunes venus des 48 wilayas.