Depuis hier, les imams alg�riens ont leur syndicat. Il a �t� cr�� lors de la rencontre constitutive de la F�d�ration nationale des imams et des fonctionnaires des affaires religieuses sous l��gide de l�UGTA � l�h�tel Mazafran de Z�ralda, en pr�sence du SG de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Sa�d, et de plusieurs cadres syndicaux de l�UGTA. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Au-del� de la revendication socioprofessionnelle relative � l�exercice du �m�tier d�imam, la constitution d�une coordination syndicale des imams se veut aussi une autre forme de lutte contre ce que certains participants � cette rencontre appellent �la pieuvre wahhabite�. Pour eux, la �t�che n'est �videmment pas facile, et le long chemin parcouru jusque-l� n'est qu'une infime partie de leur entreprise de nettoyer les mosqu�es �. Selon l�initiateur de cette d�marche, le cheikh Djelloul Hadjimi, l�actuel imam de la mosqu�e Fodhil El Wartilani de T�lemly � Alger, le combat contre �le salafisme wahhabite qui gagne du terrain� en Alg�rie constitue une �r�elle menace sur la coh�sion nationale et les valeurs de la R�publique�. Lors de son intervention devant les d�l�gu�s repr�sentant les 50 000 imams d�Alg�rie, cheikh Djeloul dira que �notre coordination puise ses origines du mouvement national alg�rien et des principes fondamentaux et notre adh�sion � l�UGTA s�explique par le fait que cette derni�re a fait un choix historique durant la guerre de Lib�ration nationale. Ses militants ont pris les armes contre l�occupant colonial et lutt� pour l�ind�pendance de notre pays�. Les initiateurs de ce projet, conscients du �danger que repr�sente le wahabisme�, ont entam� les premi�res actions. �Dans les prochains mois, nous comptons dresser une cartographie du salafisme en Alg�rie, avec la liste d'imams consid�r�s comme irr�cup�rables que l'Etat devra imp�rativement changer�, nous a indiqu� un imam de la wilaya de Gharda�a, rencontr� hier aux assises de Z�ralda. Ce dernier avoue que �le gros du travail doit se faire ici � Alger, o� une grande majorit� des mosqu�es est otage d�imams salafistes�. En effet, � en croire des observateurs de la question religieuse, les adeptes du mouvement salafiste sont connus pour leur rejet de la r�f�rence religieuse alg�rienne et leur refus de se conformer aux lois et r�glements pr�conis�s par le minist�re des Affaires religieuses pour g�rer les mosqu�es et les �tablissements religieux. �Leur seul objectif est de propager une r�f�rence salafiste wahhabite comme si elle �tait une affaire constitutionnelle �, a soutenu notre source. Pour un autre sp�cialiste de la question religieuse, �aujourd�hui, le salafisme se traduit encore dans la soci�t�. Mais �tre salafiste ne veut plus dire �tre porteur d�arme�. �Non, les choses ont chang�. Il existe plusieurs formes de wahhabisme : la salafia ilmia, qui interdit tout recours aux armes. La salafia ijtihadia, qui veut un �ternel prolongement de la doctrine. Et enfin, la salafia djihadia qui est dangereuse, car ses leaders pr�chent le meurtre pour parvenir au but. C�est semblable au discours des �Crois�s� ou des �sionistes�, pour qui, �galement, le meurtre justifie les moyens�, at- on expliqu�. Cela dit, pour gagner cette bataille, la nouvelle coordination des imams d�Alg�rie doit ratisser large. Mais pour �gagner cette premi�re manche, la question socioprofessionnelle constitue une des priorit�s des imams syndicaux�. Pour cheikh Djeloul, qui r�fute �tout caract�re politique � notre action�, �il est aujourd�hui urgent que les pouvoirs publics r�visitent le statut particulier de l�Imam�. Il conclut en d�clarant que �le dernier salaire per�u dans le secteur de la Fonction publique est celui de l�imam�. D�ailleurs, il n��carte pas l�option de recourir � une forme de gr�ve pour faire valoir leurs droits.