D�Oran, o� il �tait en visite officielle jeudi dernier, Abdelmalek Sellal trace quelques lignes rouges. L�Etat a pris des mesures d�urgence pour faire face � la contestation dans les wilayas du Sud, mais il y a des limites : �Nous n�allons tout de m�me pas faire couler la Sonatrach !� tranchera le Premier ministre. �Je connais bien la ville d�Oran. J�y ai exerc� comme wali mais aussi comme chef de da�ra d�Arzew. Et je vous assure que, parfois, j�avais une peur bleue rien qu�en pensant qu�une mauvaise manipulation de l�ammoniac par exemple dans le complexe pourrait nous valoir un drame.� Sellal s�exprimait ainsi devant les repr�sentants de la soci�t� civile au si�ge de la wilaya. Et la transition est vite faite. �Dans certains secteurs, on ne peut pas mettre n�importe qui � n�importe quel poste. Nous sommes tous des Alg�riens et nous ne pouvons pas faire la discrimination entre tel et untel.� Il s�explique : �S�agissant du probl�me du ch�mage, nous avons pris des d�cisions. Mais la Sonatrach reste une entreprise �conomique. Il ne faut pas la faire couler.� Sellal faisait allusion � l�instruction qu�il avait adress�e aux walis des dix wilayas du Sud et aux entreprises publiques nationales en vue de privil�gier les habitants de cette r�gion dans l�acc�s aux postes d�emploi. �Nos fr�res de la Sonatrach et du secteur de l��nergie ont fait des efforts dans ce sens. Mais soyons s�rieux, l�on ne peut en revanche leur demander de faire couler la Sonatrach. �a nous est d�j� arriv� avec d�autres entreprises publiques par le pass� avec les cons�quences que l�on sait.� Insistant longuement sur la n�cessit� imp�rative de �restaurer la confiance entre nous, Alg�riens� c'est-�-dire entre l�Etat et le citoyen, le Premier ministre tenait � rappeler que �pour combattre le ch�mage, nous avons mobilis� au maximum les organismes de l�emploi des jeunes comme l�Ansej et l�Anem. Mais nous faisons face � un �norme obstacle qui s�appelle la bureaucratie. C�est pour cela que nous avons d�cid� de d�clarer la guerre contre ce monstre�. Aussi, et comme pour signifier que les mesures spectaculaires d�urgence ne peuvent pas durer �ternellement, Sellal sugg�rera de revenir � une logique de gestion rationnelle de l��conomie. �La seule solution pour combattre le ch�mage, c�est la cr�ation de l�entreprise. C�est l�entreprise qui cr�e la richesse et l�emploi. Il faut r�habiliter l�acte d�investir dans notre pays.� En exemple, le chef de l�ex�cutif citera la nouvelle aci�rie d�Oran r�alis�e par une entreprise turque. �Les Turques ont r�alis� ce complexe strat�gique en 19 mois ! Je dis bien en 19 mois seulement. Si c��tait nous, nous y aurions mis 19 ans !� ironisera le Premier ministre. �Mais pourquoi les Turques peuvent le faire et pas nous ?� Le successeur d�Ouyahia, dont la visite � El Bahia co�ncidait avec de violentes �meutes � Ouargla, n�a pas cach� son amertume. �Il y a de la mauvaise foi dans certains soul�vements� Abdelmalek Sellal �voquait l�un de ses sujets favoris, le logement. Certes, il y a quelques retards. Mais il y a en Alg�rie une nouvelle dynamique. Nous n�avons pas moins de 198 000 logements qui sont achev�s et pr�ts � �tre distribu�s au niveau national. Cette semaine aussi, nous avons pris la d�cision d�augmenter de 50 000 � 150 000 logements annuels ce qui est un effort consid�rable que peu de pays dans le monde n�ont pu r�aliser.� Il prend l�exemple de la ville de Paris �qui, en 5 ans, n�a pu r�aliser 5 000 logements�. Cela, avant d�encha�ner avec l�actualit� br�lante : �A Ouargla, 900 logements allaient �tre distribu�s aujourd�hui (jeudi, Ndlr). Mais regardez la mauvaise foi de certains : un groupe de jeunes sort pour br�ler et casser. Est-ce cela la solution ? Ce n�est pas comme cela que les probl�mes se r�glent.� Pour �viter les suspicions courantes en Alg�rie d�s qu�il s�agit d�op�ration de distribution de logements, Sellal annoncera que le gouvernement a pris la d�cision que, �d�sormais, les walis sont instruits pour appliquer la proc�dure des pr�-affectations pour tout logement qui atteint 80% du taux de r�alisation. De la sorte, le citoyen pourra savoir o� se situe son logement et suivre lui-m�me les travaux, etc.�. Quoi qu�il en soit, la wilaya d�Oran ne risque pas, elle, de conna�tre pareille situation. Selon le Premier ministre, El Bahia, qui est en passe de devenir la premi�re m�tropole du pays, devant m�me la capitale, �n�aura plus de crise de logements � partir du d�but 2014�, en raison de l�ampleur du programme en cours de r�alisation.