«Tous ces programmes ne règleront pas définitivement la crise du logement mais cela atténuera à coup sûr la pression», a indiqué récemment le wali d'Oran. Si le Premier ministre s'est impliqué en personne et de manière directe dans la lancinante question de chômage qui constitue encore la principale revendication des demandeurs d'emploi résidant dans le Sud algérien, le logement semble constituer son premier cheval de bataille dans la deuxième capitale du pays, El Bahia. Ce sont, de toutes les manières, deux questions qui fâchent et qui risquent de faire tache d'huile si des mesures aussi bien effectives que concrètes ne sont pas prises dans l'immédiat. Les contours de sa prochaine visite d'inspection et de travail qu'il effectuera à Oran commencent à se dessiner, le Premier ministre Abdelmalek Sellal procèdera à la pose de la première pierre concernant la réalisation d'un vaste programme composé de 38.000 logements répartis entre les formules Aadl (10.000), RHP pour la résorption de l'habitat précaire (15.000) et LPA (13.000) sans compter un lot de 11.400 autres logements qui sont en chantier actuellement. Ce n'est pas tout. Près de 3200 logements sont en phase de finalisation, c'est-à-dire ils seront, dans si peu de temps, fins prêts pour être attribués, dont 800 à 1500 seront distribués vers la fin du mois en cours. Tous ces programmes viennent en appoint pour combler le déficit que connait la wilaya d'Oran en matière d'habitat décent. «Quoique tous ces programmes ne règleront pas définitivement la crise du logement, mais cela atténuera à coup sûr la pression, l'urgente priorité est donnée à l'éradication de l'habitat précaire qui ceinture la ville», a indiqué le wali d'Oran lors de sa dernière sortie. Les habitants du quartier populeux des Planteurs, sont donc les premiers concernés par les prochaines opérations de relogement. Cette action, selon les autorités locales, vise «l'éradication du plus grand bidonville d'Algérie, une étape importante dans le projet de modernisation du Grand-Oran mais dont la ceinture d'habitat précaire et de constructions illicites érigées à la périphérie exigera sans doute des efforts supplémentaires», affirme t-on. Deux atouts importants plaident au profit de la prise en charge immédiate de ces habitants. «Les habitants des Planteurs devaient bénéficier, depuis 2001, d'un vaste programme de 9000 logements auquel une enveloppe conséquente a été prévue», a expliqué Abdelmalek Boudiaf. Et d'ajouter,: «En réalité, ils n'ont été attributaires que d'environ 3000 habitations sociales.» A en croire le wali, la commune d'Oran a été exclue, on ne sait pour quelle raison, des programmes du logement social. Il le dira avec étonnement en déclarant que «la commune d'Oran n'a aucunement bénéficié du logement social depuis 1996». Comme prélude à la fin de la crise du logement, la wilaya d'Oran a annoncé qu'«elle vient juste de régler le problème de 4 400 autres unités dont la réalisation pourra enfin démarrer». La capitale de l'Ouest a, au vu des déclarations de son premier responsable, été abandonnée pendant de longues années, la réalisation des chantiers devant la propulser sur les devants de la scène régionale, ont connu un retard de prés d'une dizaine d'années. Les responsables locaux semblent vouloir rattraper le retard cumulé. «Dans un délai ne dépassant pas un à deux mois et demi, nous allons venir à bout de tous les projets en souffrance depuis 2002/2003», a déclaré Abdelmalek Boudiaf. Dans cette annonce, le wali a énuméré les projets en question qui se résument en hôpitaux, cliniques, facultés, bibliothèques auxquels le Premier ministre donnera le coup d'envoi lors de son prochain périple oranais.