Les calamités agricoles pourront être prises en charge par les compagnies d'assurances dans le cadre de l'assurance catastrophes naturelles (CAT-NAT). Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - C'est ce que le secrétaire permanent du Conseil national des assurances (CNA), Abdelhakim Benbouabdallah, a évoqué hier lors du Forum économie du quotidien El Moudjahid. Exclues de l'assurance obligatoire CAT-NAT, lancée depuis 2003, les diverses calamités agricoles (sécheresse, grêle...) pourraient être couvertes dans le cadre d'un nouveau dispositif. Elaboré sur la base d'une «concertation approfondie», validé par le CNA et soumis à l'aval du ministère des Finances, ce dispositif «n'est pas limitatif», dira M. Benbouabdallah. «Toutes les calamités qui ont un effet sur l'activité agricole seraient éventuellement prises en charge par ce dispositif», relève le secrétaire permanent du CNA qui indique que la couverture concernera notamment les catastrophes dites récurrentes. Notons que ce dispositif prévoit également la mise en place d'une Agence de prévention du risque agricole ainsi que les modalités de réassurance de ce risque. Un produit qui s'ajoute aux assurances agricoles, notamment offertes par la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA), dont la progression reste toutefois faible, le nombre d'agriculteurs restant réticents à souscrire des polices d'assurances pour des raisons tant objectives que subjectives (primes jugées élevées, des types d'assurance parfois inadaptés avec la nature de l'activité agricole, absence ou faiblesse de la culture de l'assurance...). Ce qui explique pourquoi les agriculteurs ont constitué un «bloc», dira Abdelhakim Benbouabdallah. Il en est de même pour la CAT-NAT à laquelle 520 000 polices ont été souscrites à l'heure actuelle, le représentant du CNA expliquant que la progression de cette assurance, pourtant obligatoire, a été contrainte par plusieurs facteurs. Outre «l'effet religieux», «le fatalisme de l'Algérien» et le fait que l'Etat intervient lors des grandes catastrophes, l'hôte d' El Moudjahid évoque notamment le manque d'information et le manque de moyens de contrôle de la souscription hors les canaux fiscaux et notariaux. ` Cela même si le dispositif de 2003 prévoit des pénalités (une majoration de 20%), voire l'exclusion du bénéfice de l'assurance pour ceux qui ne souscrivent pas. D'où la nécessité de développer «une communication agressive, pas seulement de marketing et publicitaire, mais davantage pédagogique, tout au long de l'année», dira le secrétaire permanent du CNA. «Chacun a une part de responsabilité», dira M. Benbouabdellah citant les pouvoirs publics dont le CNA est un organe consultatif, les compagnies d'assurance et la société civile ainsi que les médias. Concernant l'assurance de personnes, une branche qui progresse encore faiblement, l'hôte d' El Moudjahid constate que les conditions de placement et de rémunération ne sont pas assez attractives, les assureurs n'ayant «pas suffisamment de marges de manœuvre pour offrir une bonne rémunération », dira M. Benbouabdellah. Par ailleurs, le droit à l'information des assurés, notamment en automobile, devrait être consacré par une nouvelle disposition réglementaire. Il s'agira de revoir les dispositions de l'ordonnance 74-15 du 30 janvier 1974 relative à l'obligation d'assurance en responsabilité civile des véhicules automobiles. La finalité de cette révision, le secrétaire permanent du CNA la lie au souci de combler «le déficit de confiance» des assurés.