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«LE MOUVEMENT ETUDIANT ALGERIEN ET SON RÔLE DANS LE COMBAT POUR L'INDEPENDANCE DE L'ALGERIE», RACONTE EN BELGIQUE PAR AMAR BELKHODJA Quand le campus va au maquis...
De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Le journaliste-écrivain Amar Belkhodja était, vendredi et dimanche derniers, à Bruxelles et à Charleroi. Invité par une brochette d'associations dont celle des «anciens militants FLN 54-62», interface Belgiie (Brahim Arioua), Algérie-plurielle du Dr Abib Moumen, le conférencier est intervenu sur «le mouvement étudiant algérien et son rôle pour l'indépendance de l'Algérie». Avec beaucoup de talent de chercheur en histoire, d'abord, de conteur qui sait subjuguer son auditoire, ensuite, Amar Belkhodja a été crédible dans son exposé. Il a, c'est une gageure par les temps qui courent, évité les généralités, les lieux communs et les banalités. De son expérience, longue, faut-il le rappeler, de journaliste de terrain, Amar Belkhodja a, c'est évident, retenu l'essentiel : aller au fait, le vérifier, l'entrecouper, le rendre non pas seulement authentique, mais indiscutable en évitant l'approximation. Pourtant, Amar Belkhodja n'a pas hésité à citer des noms, des lieux et des circonstances : l'émir Khaled, Ferhat Abbas, Belaïd Abdesslam, Rédha Malek, Mohamed Seddik Benyahia, Ahmed Taleb El Ibrahimi, Layachi Yaker, Aït-Chaâlal, et d'autres, jeunes, étudiants, dirigeants du mouvement qui allait aboutir à la fabuleuse déclaration du 19 Mai 1956 «Avec nos diplômes, nous ne ferons pas de meilleurs cadavres», le conférencier ne s'attarde pas sur les contradictions secondaires et va à l'essentiel, au bout de la logique. Celle qui mènera nos étudiants vers les maquis, qui les fera quitter les bancs de «l'Unif» pour les rudesses et les privations du maquis, de la clandestinité, qui, en face des combattants, des résistants, apporteront le plus, de la valeur ajoutée aux premiers maquisards. Médecins, secrétaires, dans les états-majors, rédacteurs de communiqués, sousofficiers, et officiers dans le renseignement, diplomates, les étudiants algériens, les ex-UGEMA, deviendront dès l'Indépendance, le noyau dur et fidèle autour duquel l'Etat algérien entamera sa construction, son édification. Certains d'entre eux (Rédha Malek, Benyahia, Dahleb) seront de la grande aventure des accords d'Evian. A. Belkhodja aura su restituer le long cheminement de ces étudiants, leur parcours en tant qu'intellectuels et en tant que nationalistes et les mécanismes, directs, rationnels et émotionnels qui les mèneront, tout naturellement, vers l'ALN, vers le djebel, le maquis, la résistance. Il est vrai, Amar Belkhodja, conteur émérite, le dira avec verve. La férocité de l'ordre colonial ne laissera pas beaucoup le choix aux universitaires algériens. La torture, les brimades, les odieux crimes comme celui commis contre Taleb Abderrahmane, la grande hogra dans laquelle le colonialisme maintenait les Algériens ont été le facteur déclenchant qui se concrétisera par l'appel du 19 Mai 1956. Les conférences de Amar Belkhodja à Bruxelles (vendredi) et Charleroi (dimanche) ont été appréciées à leur juste valeur par la communauté algérienne de Belgique. Relevons que l'ambassade d'Algérie en Belgique et au Luxembourg et le consulat ont apporté un soutien actif à la manifestation. A Bruxelles, au centre culturel de Bockstael, c'est le professeur Tahar Bensaâda qui était le modérateur des débats qui ont été très animés.