Les travailleurs de la Socov (Société nationale de transformation et de conservation des viandes), interpellent le ministre de l'Agriculture quant au retard pris par leur direction dans la rénovation de l'outil de travail. Un retard qui, selon eux, engendre beaucoup de pertes. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Filiale du groupe Alviar (Algérie des viandes rouges), la Socov a bénéficié depuis le 5 avril 2011 d'une aide financière de l'Etat de 42,1 millions de dinars pour la modernisation des équipements de l'unité de Meftah (Blida). Seulement, aucune rénovation n'a été effectuée et le projet n'a pas été concrétisé, assurent les travailleurs. «Pourtant, toutes les procédures ont été effectuées (dépôt du cahier des charges, publication d'avis, étude de dossier des soumissionnaires, choix de la meilleure offre), et ce, depuis déjà deux ans», précisent-ils. Selon le syndicat des travailleurs affilié à l'UGTA, l'usine continue à fonctionner avec des équipements détériorés. Les pannes répétitives du matériel provoquent ainsi de grandes pertes pour l'entreprise, précisent-il encore. Rappelant qu'en 2008, leur société était bénéficiaire, les syndicalistes ajoutent : «En 2009, l'entreprise a enregistrée un déficit de 4 milliards de centimes, puis de près de 6 milliards de centimes pour chacune des deux années suivantes 2010 et 2011.» En 2012, le bilan de l'entreprise continuait à afficher des résultats négatifs avec 1,4 milliard de pertes (produits avariés) et un déficit de plus de 8 milliards de centimes, ajoute-t-on. Les travailleurs de la Socov affirment avoir déjà saisi le groupe Alviar sur la question, mais sans suite. Ils déplorent qu'aucune démarche n'ait été entamée d'autant qu'«au bout de trois ans, si l'aide financière n'est pas utilisée, l'Etat récupèrera son argent». Par ailleurs, les travailleurs dénoncent aussi le «détournement» de grandes quantités de marchandises (produits finis). «Ces vols sont camouflés en produits avariés», disent-ils. Du côté de la direction de la Socov, on ne semble pas prêt à communiquer sur le sujet. Contactée, la secrétaire nous a, dans un premier temps, invité à attendre avant de se raviser par la suite en nous faisant comprendre que le directeur était en déplacement.