Troisième et dernier jour de la grève à laquelle avait appelé l'Intersyndicale de la santé. Les paramédicaux et les corps communs bouclaient, quant à eux, leur troisième semaine de protestation. Les syndicats à l'origine du débrayage n'ont été destinataires d'aucune offre de dialogue. Les grévistes sont menacés de sanctions. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le chaos régnait toujours hier dans les structures de santé. Les praticiens, spécialistes et psychologues observaient le dernier jour de la grève de trois jours à laquelle avait appelé l'Intersyndicale de la santé regroupant le SNPSP, le SNPSSP, le Snapsy et le syndicat des enseignants en paramédical. Signe d'une tension perceptible dans les établissements de santé, des médecins ont été la cible de parents de malades excédés. Même avec l'arrêt de ce mouvement qui pourrait d'ailleurs reprendre très vite, la situation dans les structures de santé risque de ne pas s'améliorer puisque les corps communs et les paramédicaux poursuivent leur mouvement de grève illimitée entamée il y a déjà trois semaines. Aucun signe de détente, cependant. La tutelle n'a toujours fait aucune offre de dialogue aux différents syndicats du secteur. Pire encore, le département de Ziari minimise l'ampleur de la grève, affirmant que le taux de suivi était «marginal». Dans le dernier communiqué rendu public par le ministère de la Santé, le ton est loin d'être conciliant puisque les grévistes sont tout simplement qualifiés d'«extrémistes» et d'«irresponsables ». Dans ledit communiqué, le ministère de la Santé confirme avoir donné des «instructions fermes» aux responsables des établissements publics de santé pour «opposer à cette grève toutes les dispositions réglementaires » pour «éviter aux usagers de certains hôpitaux d'être les otages d'éléments extrémistes et irresponsables ». Les syndicats à l'origine de la grève sont qualifiés de «minorité» motivée par des considérations «en dehors du cadre syndical et professionnel ». Le communiqué rappelle que «des avancées notables ont été enregistrées dans la prise en charge des revendications des professionnels de la santé depuis le dernier trimestre de l'année 2012». Ses auteurs se sont félicités du comportement «responsable et digne de la plus grande partie du personnel médical et paramédical, qui continue à assurer sa noble tâche, sans céder à des incitations dont les motivations sont en dehors du cadre syndical et professionnel». Le ministère de la Santé a, encore une fois, fait part de sa «disposition à un dialogue franc» y compris avec «la minorité syndicale en grève illégale». Les concernés avaient déjà fait savoir que pour dialoguer, ils attendaient une invitation directe et non pas des communiqués.