Incapable de vendre le «spectacle» produit en Ligue 2, la LFP songe à vendre les droits TV à une chaîne privée, le plus sérieusement du monde. Mahfoud Kerbadj, président de cette instance de gestion du football, garde espoir de «céder les droits de retransmission des rencontres du championnat de Ligue 2». Selon le patron de la LFP, l'objectif est de «permettre aux clubs du deuxième palier de bénéficier d'une entrée d'argent supplémentaire, surtout qu'ils sont dans leur majorité confrontés à des problèmes financiers énormes». La proposition de l'ancien boss du CRB intervient quelques jours après son intervention au forum d'El- Moudjahid au cours duquel il a dressé un constat alarmant sur la situation financière des clubs de football induite, à ses yeux, par le manquement de l'Etat à ses engagements de venir en aide aux clubs professionnels. Or, tout le monde sait que si les clubs sont «pauvres», ce n'est pas uniquement la faute aux pouvoirs publics. La plupart d'entre ces clubs budgétivores vit au-dessus de ses moyens, avec des recrutements défiant l'entendement et des frais de gestion qui dépassent de loin les ressources allouées, la plupart du temps, par les démembrements de l'Etat. S'il faudrait se résigner à reconnaître que l'inflation enregistrée dans les circuits du football contribue grandement à cette perte de change de nombreux clubs, il est à se demander si vraiment les structures de gestion du sport-roi en Algérie viennent au secours de ces derniers. Malgré des ressources financières en hausse, la FAF, la LFP et les ligues dépendantes ne sont d'aucune utilité dans la vivification de l'activité du jeu à onze. Le seul champ d'intérêt de ces structures demeure la collecte des frais d'engagement, celle des amendes induites par les infractions sportives des adhérents et bien sûr le partage de l'argent des sponsors et autres partenaires étatiques dont l'ENTV. Si bien qu'il n'est pas normal que l'argent amassé chez l'entreprise de télévision, et dont le montant approche les 40 milliards de centimes, ne bénéficie pas totalement aux clubs (rétribués à hauteur de 150 millions de centimes) mais au budget de fonctionnement de ces ligues dont la masse salariale est égale, voire supérieure, à des entreprises (étatique et privée) qui emploient un encadrement de haut niveau et, dans d'autres cas, des coopérants. Aussi, quand Kerbadj rappelle qu'une première tentative a eu lieu lors de l'exercice 2012-2013, mais qui a capoté suite au désengagement de l'un des sponsors actuels de la FAF qui s'était pourtant engagé à payer les droits de retransmission des rencontres de la Ligue 2 au profit d'une chaîne de télévision privée contre des spots publicitaires. Kerbadj ne livre ni le nom dudit sponsor, encore moins les raisons de l'échec de ces négociations. Juste que le principe a été retenu pour que «la chaîne en question diffuse ces matches en différé». Kerbadj semble «ignorer» que le problème des droits TV est complexe essentiellement de par la nature du champ (verrouillé) de l'audiovisuel en Algérie où l'EBMTV tient le monopole de la production et de la diffusion du signal. Pour dire que le «débat» ouvert par le président de la LFP s'inscrit dans le cadre de l'amusement d'une galerie plutôt intéressée par la manne étatique. Un Etat si généreux et certainement peu regardant sur le cheminement que prendra l'argent du contribuable. M. B. TROPHEE DU FAIR-PLAY EN 2012-2013 La cérémonie reportée à lundi prochain Programmée ce mardi au siège de la Direction des unités républicaines de sécurité à El-Hamiz, la cérémonie de remise des trophées du concours du fair-play, destiné aux clubs et galeries, mis en place par la DGSN aura finalement lieu le lundi 3 juin.