Pour la quatrième semaine consécutive, médecins et psychologues sont encore en grève. Pas d'essoufflement du mouvement. L'Intersyndicale maintient son appel à un rassemblement demain devant le ministère. Ziari campe sur ses positions : pas de dialogue sous la pression, affirme le ministre, dont les services avaient pourtant reçu paramédicaux et corps communs en plein débrayage. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Les praticiens et les psychologues ont repris le chemin de la contestation. A l'appel de l'Intersyndicale des professionnels de la santé formée du SNPSP, du SNPSSP et du Snapsy, ils étaient aussi nombreux à observer la grève qui durera jusqu'à mercredi, date à laquelle un rassemblement sera organisé devant le ministère de la Santé. Sur le terrain, même après la reprise du travail des paramédicaux et des corps communs, la situation est toujours aussi tendue dans les structures de santé. Le bras de fer entre l'Intersyndicale et le ministère de tutelle s'installe dans la durée sans qu'aucune issue ne semble se profiler à l'horizon. Pas plus tard qu'hier, le ministre de la Santé affirmait sur les ondes de la radio nationale que «le dialogue était un échange de propositions de part et d'autre et pas des impératifs imposés», ajoutant que «l'Etat algérien ne dialoguait pas dans ces conditions et ne pouvait accepter que les malades soient pris en otage», rappelant qu'il n'était pas question de revoir le statut et souhaitant que «la raison prédomine ». Même discours relayé par le responsable de la communication du ministère de la Santé qui demandait aux praticiens d'«abandonner les revendications rédhibitoires », les appelant à prendre exemple sur les paramédicaux et les corps communs. Ziari avait, de son côté, affirmé que le dialogue restait ouvert mais semble conditionné par l'arrêt de la grève. Un principe qui semble ne concerner que l'Intersyndicale de la santé puisque pas plus tard que le week-end dernier, des représentants du ministère de la Santé négociaient avec les corps communs et les paramédicaux alors que ces derniers bouclaient un mois de grève. Un traitement «à la carte» qui ne plaide pas en faveur d'un retour à la normale dans les structures de santé. Selon le Dr Yousfi, hier et au premier jour de la contestation, la mobilisation était aussi forte en dépit d'un quotidien fait de pressions et de menaces. Pour le président du SNPSSP, les syndicats à l'origine n'ont posé aucun préalable au dialogue. Bien au contraire, dans tous les communiqués de l'Intersyndicale, l'attachement au dialogue est souligné. Les propos du ministre ne changent en rien à la position des syndicats. Au courant de la semaine, ils tiendront des conseils nationaux pour évaluer le mouvement de grève. Ils considèrent que la balle est actuellement dans le camp de la tutelle qui a, de son côté, fermé la porte à toute discussion autour du statut ou du régime indemnitaire. La plateforme de revendications des syndicats ne peut cependant être réduite à ces seuls points. Le Dr Youssfi rappelle que cette grève, c'est d'abord l'expression du rejet du mépris. Les médecins qui sont au quotidien aux côtés des malades ne peuvent, dit-il, être complices d'un système de santé détérioré. C'est avant tout une question d'ordre moral avant d'être de nature pécuniaire.