Le bras de fer entre les syndicats du secteur de la santé et Ziari se durcit. Au ministre qui affirme ne pas reconnaître l'Intersyndicale des professionnels de la santé, constituée pourtant de syndicats dûment agréés, ces derniers répondent en reconduisant la grève pour la troisième semaine consécutive dès lundi. Le mouvement de contestation des paramédicaux et des corps communs se poursuit, engendrant une quasi-paralysie des structures de santé. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Au moment où le secteur de la santé vit une situation inédite avec une grève qui mobilise la presque totalité des corps (médecins, paramédicaux et corps communs), le ministre de la Santé fait une sortie médiatique des plus singulières. Ziari n'a ni plus ni moins affirmé ne pas reconnaître l'Intersyndicale de la santé constituée du SNPSSP, SNPSP, du Snapsy et des enseignants en paramédical. Des syndicats activant légalement et ayant derrière eux des dizaines d'années de luttes et qui se sont regroupés au sein de l'Intersyndicale, qui n'est en réalité pas un «nouveau» syndicat mais tout simplement un cadre de concertation commun entre syndicats du même secteur. Mieux encore, le premier responsable du secteur de la santé n'hésite pas à affirmer qu'il était prêt à opposer à «l'extrémisme» des syndicats, un autre extrémisme : le sien. Des déclarations qui n'ont évidemment pas laissé sans réaction les syndicats membres de l'Intersyndicale pointée du doigt par Ziari. Réunis jeudi en vue d'évaluer la grève et le sit-in organisé mercredi, le SNPSP, le SNPSSP et le Snapsy ont, dans un communiqué, dénoncé fermement «le revirement » du Premier ministère et le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière concernant leurs engagements vis-à-vis de cette dernière et d'ajouter que «devant le mutisme, le mépris, les mesures répressives et l'absence de dialogue matérialisé ce jour par le refus de recevoir les membres de l'Intersyndicale, en contradiction avec les appels au dialogue lancés par voie de presse par le ministère de la Santé, l'Intersyndicale des professionnels de la santé décide de renouveler le mouvement de protestation pour la défense de sa plateforme ainsi que des points spécifiques à chacun de ses membres». L'Intersyndicale reste cependant ouverte à toute proposition sérieuse de dialogue réitérant «sa disponibilité au dialogue en prenant à témoin l'opinion publique. L'Intersyndicale des professionnels de la santé, soucieuse de la défense du secteur de la santé, des droits du malade et de ses adhérents, interpelle à nouveau Messieurs le Premier Ministre et le Ministre de la Santé pour le respect de leurs engagements pour la prise en charge de sa plateforme de revendications». Tout comme les deux semaines précédentes, généralistes, spécialistes et psychologues observeront une grève lundi, mardi et mercredi. Au troisième jour, ils se donneront, une fois de plus, rendez-vous pour un rassemblement face au ministère de la Santé. Parallèlement, les corps communs et les paramédicaux poursuivent leur mouvement de grève pour la troisième semaine consécutive. Les communiqués rendus publics régulièrement par le ministère de la Santé, tentant de minimiser l'ampleur du mouvement, sont démentis par la quasi-paralysie que connaissent de nombreuses structures de santé où les rendezvous sont quotidiennement ajournés. A cette situation déjà confuse, s'ajoute une menace de grève lancée, hier, par la Fédération nationale des corps communs affiliée au Snapap.