Seules les victoires sont belles. Celle obtenue par les Verts dimanche à Porto-Novo, face au Bénin, désormais hors concours, mérite d'être saluée. Sauf que pour avoir une meilleure visibilité pour le Mondial-2014, au Brésil, les Algériens ne doivent pas oublier que le plus gros du chemin est à faire. Mohamed Bouchama - Alger - (Le Soir) - Il est loin le temps où nos équipes de football faisaient cavalier seul sur les terrains, minés, du continent. La version Rabah Saâdane et la présente dirigée par Vahid Halilhodzic reprennent une dynamique jadis entretenue par l'EN des Madjer, Belloumi, Assad, durant les années 80 sous la coupe de Mahieddine Khalef, Evgueni Rogov et autre... Saâdane. Le Bénin, le Burkina Faso (ex-Haute-Volta), mais aussi de grosses cylindrées sur la scène africaine résistaient peu, sinon jamais à nos sélections. Jusqu'à l'avènement de la génération maudite post-CAN 1990, peu rentable aussi bien at home qu'extramuros. Si bien qu'en plus de trente années, les Verts affichent un maigre bilan en dehors de leur territoire. Depuis 1991, en effet, les Algériens ont réalisé 91 victoires dont 25 en dehors de leurs bases (un matchs, disputé en 1995 face au Soudan a vu son résultat inversé au profit de l'EN). Des chiffres qui en disent long sur la valeur des Verts depuis le sacre continental d'Alger. Sur 22 ans, les meilleurs scores ont été obtenus durant l'exercice 1997 (4 victoires dont 3 en amical) et en 2001 et 2003. De telles statistiques ne vaudront, tout compte fait, que par leurs finalités. Celles-ci ont été tout aussi aléatoires puisqu'hormis quelques qualifications en phase finale de la CAN (1992, 1996, 1998, 2000, 2002, 2004, 2010 et 2013) et une troisième participation en Coupe du monde (2010), l'Algérie n'aura fait que de la simple figuration même s'il faudrait noter les exploits de 1996 avec Fergani (quart de finale en Afrique du Sud), 2000 avec Sandjak (quarts de finale au tournoi de Nigeria- Ghana), 2004 avec Saâdane (quarts de finale en Tunisie) et en 2010 avec Saâdane (demi-finales en Angola). Seul Saâdane tient la comparaison Le bilan de la sélection a sensiblement évolué depuis l'arrivée de Halilhodzic. Sur le plan des statistiques mais également celui du jeu produit par Feghouli et Cie. En 18 matches internationaux (la rencontre amicale face au Platinum Stars, 4-0, avant la CAN n'est pas prise en compte) à la barre technique des Verts, Halilhodzic présente un bilan de 11 victoires, trois nuls et 4 défaites. Sur les 18 rencontres, l'attaque algérienne a inscrit 31 buts alors que la défense s'est fait surprendre à 13 reprises. Une amélioration conséquente qui trouve son origine dans les choix tactiques prônés par le Bosnien mais également dans la qualité de nouveaux sélectionnés. L'apport des Feghouli, Taider, Brahimi, Ghoulam, mais également de la paire d'attaquants Soudani-Slimani (auteurs à eux deux de 17 buts) a donné une certaine consistance au jeu offensif des Algériens qui carburent désormais à plein régime (1,72 but/match). Mais au-delà des vérités chiffrées, il faut souligner l'état d'esprit de l'ensemble dirigé par Coach Vahid. Moins bavards devant les médias (sauf quand il s'agit de la presse française), joueurs et membres du staff technique des Verts donnent leur réponse sur le rectangle vert. Cela plaide leur cause et celle de tout un peuple. Une qualification à une phase finale d'un Mondial aux «lieux saints du football», le Brésil pardi ! n'est pas une sinécure. Encore que pour Bougherra et ses jeunes équipiers, l'étape de Porto-Novo a ouvert de nouvelles perspectives.