Un été sans coupures d'électricité sauf aléas climatiques ou incidents électriques. C'est la promesse faite par le premier responsable de Sonelgaz. Grâce à une augmentation de la production de l'ordre de 25%, Nourredine Bouterfa table sur un été plus serein, à moins que les conditions climatiques extrêmes ne poussent encore la consommation vers le haut. Nawal Imès- Alger (Le Soir) - Le plan d'urgence mis en place par la Sonelgaz aura nécessité un investissement de 95 milliards de dinars. Une enveloppe consentie pour répondre à la demande croissante en matière d'énergie électrique, notamment pendant les grandes chaleurs. 3 000 mégawatts additionnels seront disponibles cet été. Nourredine Bouterfa, qui était hier l'invité de la rédaction de la Chaîne III, a rappelé qu'en 2012, les réseaux étaient en saturation et les moyens de production avaient atteint leurs limites en raison de la demande qui avait enregistré une augmentation de l'ordre de 18 %. Plusieurs régions du pays avaient alors subi des coupures répétées et prolongées. C'est pour éviter ce scénario catastrophe qu'un plan d'urgence a été tracé par Sonelgaz. Pour pouvoir faire face à la demande croissante, Sonelgaz devrait être fin prête à développer 2 000 mégawatts de capacités nouvelles en plus des 800 mégawatts qui étaient auparavant en entretien. Le P-dg de Sonelgaz a fait savoir que pour cet été, 12 000 mégawatts seront disponibles, soit 25% de plus que l'été dernier. Une production qui devrait satisfaire le besoin en électricité mais cela dépendra des conditions climatiques également et de la demande. Sonelgaz devrait mettre en service plus de 180 postes et lignes à mettre avant les pointes de consommations des grandes chaleurs mais a surtout pensé à résoudre les problèmes liés à la distribution en réalisant plus de 16 000 postes. Des investissements qui devraient mettre les Algériens à l'abri des coupures, mais Nourredine Bouterfa avertit : «Il faudra faire avec les aléas. Nous avons pris toutes les précautions mais vous pouvez prendre toutes les précautions, il est difficile d'être à l'abri d'un incident électrique.» A la question de savoir s'il était judicieux de consentir autant d'investissements pour répondre à une demande ponctuelle, le P-dg de Sonelgaz répondra qu'il s'agissait là d'un choix fait par l'Etat. «Soit on change le mode de construction ou de consommation de l'énergie, mais là nous sommes dans une logique d'offre et de demande. C'est c'est là l'équation actuelle. Il faut une autre politique énergétique qui n'est malheureusement pas à l'ordre du jour. C'est le prix à payer pour satisfaire une demande ponctuelle», répond-il. Que faire de cette production en dehors de ces périodes de pointe ? Bouterfa écarte la piste de l'exportation puisque l'Espagne est en surproduction et que les réseaux de la Tunisie ne semblent pas pouvoir supporter davantage de production. Pour répondre aux besoins sans cesse croissants, Sonelgaz a recours à l'emprunt. Fin 2012, l'entreprise avait emprunté 1 000 milliards de dinars auprès des banques. C'est la seule solution pour le groupe pour financer ses projets puisque l'hypothèse de l'augmentation des tarifs n'est pas à l'ordre du jour. Le Trésor joue le rôle de garant mais jusqu'à quand ? «C'est à l'Etat de trouver les meilleures solutions. Actuellement, on transforme les dettes en fonds propre. Mais jusqu'à quand ? Les quatre sociétés de distribution sont déficitaires. Nous prenons du holding et nous y injectons jusqu'à épuisement de nos fonds», répond le premier responsable de Sonelgaz pour qui seules trois pistes de réflexion sont possibles : les subventions étatiques, l'ouverture du capital ou l'augmentation des tarifs. Interrogé au sujet de la dépénalisation de l'acte de gestion, Nourredine Bouterfa dira qu'il ne s'agissait pas seulement de promulguer une loi. C'est toute la réglementation douanière et bancaire qui doit être revue pour éviter que les gestionnaires ne soient harcelés à l'image d'un cadre de l'entreprise poursuivi dans 28 affaires.