La présidente sortante de l'Organisation nationale des victimes du terrorisme (ONVT) n'a pas eu trop de difficultés à se faire reconduire à la tête de l'organisation. Mohamed Kebci- Alger (Le Soir) - Fatma-Zohra Flici, tant contestée par nombre de membres de la «corporation» qu'elle est censée représenter, n'a pas «lésiné» sur la manière. Et pour cause, elle s'est fait plébisciter à l'entame, hier, des travaux du cinquième congrès de l'organisation, à l'hôtel Riadh de Sidi- Fredj. En effet, une fois «expédiée» son allocution d'ouverture de ses travaux, la présidente sortante se fait aussitôt «honorer» par des délégués du sud-est du pays avant qu'une voix venue de «nulle part» ne propose de plébisciter la «tigresse», comme la qualifiera celui qui lui enfilera un burnous du Sud. Ce que les congressistes feront aussitôt en levant la main dans une symphonie parfaite. Un «geste» prévu, pourtant, dans le planning des travaux de ce conclave de conformité avec la nouvelle loi régissant les associations, pour être «exécuté» en milieu d'après-midi. Un «impair» et une entorse à cet agenda qu'il était difficile d'expliquer, même auprès de celle qui s'est vu félicitée par tous les présents, y compris les invités, et ce, durant un peu plus d'une heure avant que les travaux ne reprennent leur cours. Et c'est un membre qui, sourire aux lèvres, a concédé à lever le voile sur cette «incongruité», lâchant que c'est pour éviter tout «imprévu». Une précaution qui trouverait sa raison d'être dans le fait que Fatma-Zohra Flici faisait l'objet d'un très large mouvement de contestation parmi les victimes du terrorisme qui lui reprochent son «opportunisme», pour ne se servir d'elles que pour atteindre «ses objectifs et ses ambitions matérielles». Ceci dit, avant donc son plébiscite, Fatma-Zohra Flici a, dans son allocution d'ouverture de ce congrès, repris l'essentiel des revendications de la grande famille des victimes du terrorisme. Des doléances loin de toute «consonance politique», croira-t-elle utile de préciser, et dont un statut spécifique à la «corporation » à même de conférer à cette dernière la place qui lui revient de droit dans la société, ouvre le bal. Elle avouera avoir «momentanément» renoncé à ces revendications dans un deal avec le pouvoir afin, se défendra-t-elle, «de permettre au pays de se relever de nouveau et faire table rase de la période terroriste sauvage». Ceci, avant qu'elle ne regrette le renoncement des pouvoirs publics à tenir leurs promesses quant à satisfaire ces revendications au moment où «ceux qui ont tiré le pays vers le bas ont bénéficié de droits et d'avantages». Fatma-Zohra Flici considérera le terrorisme comme l'affaire «de tout le monde», avec ses dangers sur la sécurité et la paix à l'intérieur du pays comme à l'extérieur. D'où le maintien de sa vieille revendication d'un réseau africain et international des organisations des victimes du terrorisme, d'un pacte international qui définirait le phénomène du terrorisme et d'une journée internationale. Autant d'idées qui permettraient, selon elle, la «mobilisation et la conscientisation de l'opinion publique de par le monde sur les drames du terrorisme et la noblesse de notre combat».